Une longue histoire

Le guépard au Sahara

Le guépard sahélo-saharien fait de temps à autre la Une de l’actualité écologique en Algérie. Ce magnifique félin, qui tient du chat et du léopard, d’où son nom italien gattopardo, est un grand ami du soleil. Il semble bien protégé par sa vitesse (120 km/h sur courte distance) et par un programme de conservation initié par l’UICN. Sa présence dans les massifs du Tassili N’Ajjer et du Hoggar avait été confirmée en mars 2016, par un responsable à la direction générale des Forêts. Des habitants de la région ont signalé sa présence sur un rayon de 500 km autour de la ville de Djanet.

Des nomades avaient fait état dans le passé de ses attaques contre des chèvres et des chameaux. Certains témoignages de sa présence dans la région remontent à plus longtemps. En août 1996, quatre bébés guépards avaient été récupérés par un targui et en avril 1998, un guépard mâle s’était aventuré au centre de Djanet, provoquant l’étonnement et la curiosité de toute une population, mais il n’a pas eu la même chance, il fut tué le soir même par une personne qui s’était sentie menacée. Des spécialistes de la faune en ont capturé un en avril 2004, dans le Hoggar. En 2012, des spécialistes du félin de l’UICN avaient relevé que «l’Algérie et le Tchad supportent la plus grande majorité des guépards de cette région, comprenant plus de 88 % de l’aire de l’habitat de l’espèce». Ils estimaient leur nombre en Algérie à 38, loin de l’estimation actuelle des experts algériens qui tend vers les 200 individus.
Le guépard du Sahara est l’une des espèces les plus menacées d’Afrique du Nord. A l’échelle internationale, il figure sur l’annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) à laquelle l’Algérie a adhéré en décembre 1982 et il a été intégré dans la liste rouge des espèces en danger d’extinction par l’UICN en 2001. Dans notre pays, la loi sur la chasse de 2004 le protège et l’article 3 de l’ordonnance du 15 juillet 2006 l’a inscrit, avec la gazelle dorcas, en tête de la liste des espèces animales menacées de disparition. Sa chasse est interdite. Il y a une quinzaine d’années, il était question de la création à El-Ménéa (au sud-ouest de Ghardaïa) d’un centre de reproduction des espèces sahélo-sahariennes (gazelle et éventuellement le guépard) pour servir à leur réintroduction en milieu naturel.
M’h. R.