Quelle stratégie pour promouvoir le dialogue sécuritaire en Europe, en Méditerranée et en Afrique ?

Face aux enjeux géostratégiques 2022/2030 et les tensions en Ukraine,

Les tensions actuelles en Ukraine et dans d’autres contrées du monde, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, auront un impact important sur les futures relations internationales et notamment sur le dialogue sécuritaire face aux enjeux géostratégiques en Afrique du Nord et en Méditerranée.

À terme, la stratégie vise à attirer graduellement les utilisateurs du système informel vers le réseau formel et ainsi isoler les éléments criminels pour mieux les cibler tout en diminuant les dommages collatéraux pour les utilisateurs légitimes. Sur le court terme les tensions dans la région notamment pour la protection de ses frontières, la situation en Libye, au Mali et accessoirement les actions terroristes à sa frontière en Tunisie ont imposé à l’Algérie des dépenses supplémentaires s’expliquant en partie par l’insécurité régionale. Il en ressort que l’Algérie est une puissance militaire régionale et un pays incontournable dans la problématique de la sécurité au niveau du Sahel et d’une manière générale, un acteur important dans le contexte de la sécurité internationale en raison de son emplacement stratégique comme point de transit d’Afrique du Nord vers l’Europe

La sécurité régionale implique la refonte des relations internationales
La crise actuelle en Ukraine devrait conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques mais également sécuritaires, objet de cette présente contribution. En effet, privilégiant en premier lieu ses intérêts stratégiques propres, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), l’Algérie agit en fonction d’un certain nombre de principes et à partir d’une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de stabilité dans la région. La fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représente un tournant capital dans l’histoire contemporaine. Le premier évènement marque la fin d’un monde né un demi-siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite des décennies durant par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons. Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats.

Or, les défis collectifs nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s’autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l’Algérie ? Interpellée et sollicitée, l’Algérie s’interroge légitimement sur le rôle, la place ou l’intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu’il s’agisse du dialogue méditerranéen de l’Otan , du partenariat euro- méditerranéen, que du traité stratégique qui la lie à Russie, où les nouveaux défis dépassent en importance et en ampleur les défis que cet espace a eu à relever jusqu’à présent. La position de l’Algérie vis à vis du conflit actuel est une position de neutralité entretenant des relations diplomatiques cordiales tant avec les USA et l’Union européenne qu’avec la Russie et la Chine et Sonatrach est guidé essentiellement par une position purement commerciale pour satisfaire le marché intérieur et honorer ses engagements internationaux expliquant sa position le 2 mars 2022 à l’ONU appelant à la retenue et au dialogue. Dans la pratique tant des relations internationales politiques/militaires que des relations économiques n’existant pas de sentiments mais que des intérêts, l’adaptation étant la clef de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, l’Algérie dont son devenir est dans la région méditerranéenne et africaine doit faire que celui que commandent la raison et ses intérêts. La lutte contre le terrorisme implique de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité. Car, le tout sécuritaire pour le sécuritaire a des limites. Cela implique de s’attaquer à l’essence ( un co-développement) et non aux apparences comme le montre une étude du Forum économique mondial Le fossé entre les riches et les pauvres devient de plus en plus grand et tandis que l’écart de revenus renforce les inégalités en matière de richesse, l’éducation, la santé et la mobilité sociale sont toutes menacées. L’étude met en garde contre les conséquences pernicieuses du chômage : une génération qui commence sa carrière dans un désespoir complet sera plus enclin aux politiques populistes alors que l’ampleur de la récession mondiale et le rythme du rétablissement ont laissé des cicatrices profondes, spécialement parmi la jeunesse avec un consensus croissant selon lequel la région (Mena, Proche-Orient et Afrique du Nord) est à l’orée d’une période d’incertitude croissance, aux racines ancrées dans la polarisation de la société.

En conclusion, espérons le dialogue , au lieu des conflits, dans toutes les contrées du monde, en Amérique, en Asie, en Europe et en Afrique afin de promouvoir l’esprit de paix, d’amitié et d’ouverture d’esprit, nécessitant en ce XXIème siècle la promotion de la culture fondement du dialogue des civilisations, source d’enrichissement mutuel, où chaque Nation devra concilier la modernité et ses traditions. C’est que l’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémistes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître. L’Algérie a toujours été au carrefour des échanges en Méditerranée. De Saint-Augustin à l’Émir Abdelkader, les apports de l’Algérie à la spiritualité, à la tolérance et à la culture universelle ne peuvent que nous prédisposer à être attentifs aux fractures contemporaines.
Face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique que de défense, actions liées, avec les derniers événements se posent l’urgence d’une coordination, internationale et régionale afin d’agir efficacement sur les événements majeurs et faire du bassin méditerranéen et de l’Afrique ,espace naturel de l’Algérie, un lac de paix et de prospérité partagée
Professeur des universités, expert international Abderrahmane Mebtoul
(Suite et fin)