«Aller vers un mix énergétique équilibré et une maîtrise de la consommation interne»

Nordine Yassa, sur la politique énergétique nationale :

L’Algérie opte un mix énergétique diversifié et équilibré en augmentant la part des énergies renouvelables. Ce qui va permettre de mieux gérer les ressources non renouvelables et de maîtriser la demande interne en énergie, a expliqué le professeur Nordine Yassa, commissaire aux énergies renouvelables auprès du Premier ministre.
A ce titre, M. Yassa a indiqué que l’augmentation de la consommation nationale de l’énergie sous l’influence de la croissance démographique va rendre la diversification des ressources énergétiques une nécessité absolue, soulignant que la consommation interne représente 42% de la production.
Le professeur a relevé lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale que la politique énergétique de l’Algérie s’appuie aujourd’hui sur deux aspects. Il s’agit de diversifier l’offre en allant vers un mix énergétique, avec une plus importante part des énergies renouvelables (ER) pour arriver à des proportions plus équilibrées, et maîtriser la consommation interne.
Evoquant, à ce sujet, l’objectif de l’Algérie fixé par le président de la République, de porter les quantités de gaz naturel exportées actuelles, de 56 milliards de m3/an, à 100 milliards de m3/an, l’intervenant a expliqué que pour ce faire, il faut d’abord passer par «la maîtrise de la consommation interne qui obéit à un programme d’efficacité énergétique déjà tracé, en vue de dégager des volumes de gaz à ajouter aux quotas d’export».
Il faut savoir, poursuit-il, que la structure de cette consommation est dominée par les ménages et le secteur terrassières avec à 45%. Pour ce qui est du secteur du transport la consommation énergétique représente 29% et 14% pour le secteur de l’industrie. A cela, l’intervenant a précisé qu’il y a des actions à faire pour maîtriser la consommation notamment dans ces trois secteurs important, dont la mise en place d’un programme d’efficacité énergétique. Qui va, selon lui, non seulement maîtriser notre consommation mais aussi d’engager des volumes de gaz naturel qui va s’ajouter aux quotas d’export.
En outre, M. Yassa a précisé que malgré le fait que le système énergétique actuel est dominé par l’énergie fossile à hauteur de 70% de gaz naturel et à 30% de pétrole, l’Algérie recèle tous les atouts et le potentiel pour produits et exporter de l’énergie verte.
Concernant l’électricité qui est produite à partir du gaz naturel, il est à rappeler dans ce sens que l’Algérie dispose d’une capacité de production, d’électricité conventionnelle produite à partir du gaz, de plus de 24.000 mégawatts pour un besoin moyen de 14.000 mégawatts. Un excédent qu’elle ambitionne de mettre sur le continent européen demandeur. Ceci d’autant qu’il existe un décalage entre les pics de consommation de l’Algérie et d’Europe. Le professeur Yassa précise dans ce sens que le pic de consommation en Algérie est observé durant l’été, où l’on peut atteindre les 17.000 mégawatts, alors qu’en Europe le pic se situe plutôt en hiver».
Par rapport à la quantité qu’a disposé le pays en terme d’hydrogène et de solaire, le commissaire aux énergies renouvelables auprès du Premier ministre, a indiqué que «nous somme autour de 4.400 mégawatts de l’énergie renouvelable principalement de l’énergie solaire». Les collectivités locales, poursuit-il, ont installé également autour de 40 mégawatt, ce qui représente, selon lui, une part qui n’est pas importante par rapport au mix énergétique, environ 2%.
Manel Z.