Un nouveau régime fiscal réclamé

Sous la loupe de l’Etat et les pressions économiques

Réunis pendant trois jours dans le cadre des assises nationales sur la réforme fiscale, les participants se sont planchés sur les questions de fond, mais surtout sur les sempiternelles problématiques du fonctionnement de l’administration fiscale, de l’économie informelle et la non-conformité fiscale.

Des dysfonctionnements à l’origine de l’inégalité fiscale et de l’érosion des impositions de base de l’Etat. Ce qui a conduit ce dernier à presser depuis plusieurs mois les responsables concernés d’élaborer un projet de réforme fiscale dans les plus brefs délais et remettre à plat le régime fiscal actuel incohérent et surtout préjudiciable à long terme. Durant ces trois jours de concertation et de débat long et large de la réforme fiscale, les participants à ces rencontres, présidées par le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, ont examiné et évalué toutes les propositions et perspectives de révision profonde du régime fiscal devant répondre à l’urgence de la réforme financière globale et instaurer un modèle de gestion plus efficace et performant, concernant la gestion de la politique, entre autre du crédit de la monnaie, par conséquence revoir les fondamentaux et les outils de travail des banques algériennes. L’objectif de ces assises est de trouver un consensus fiscal pour promouvoir une réforme solide qui permettrait de renflouer les caisses de l’Etat, établir la conformité fiscale, mais surtout étoffer le réseau bancaire.
Au premier jour de la rencontre, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a plaidé pour fiscalisation de l’économie parallèle qui cause un important préjudice aux finances publiques estimé à plus de 80 milliards de dollars circulant hors circuit bancaire. La bancarisation du commerce illicite n’est d’ailleurs pas suffisante, vu l’inégalité sur le contribuable des impositions constituée, principalement, de l’Impôt sur le revenu global (IRG) dont peu d’opérateurs économiques s’acquittent, pointant du doigt les «fuyards» qui contournent la loi et refusent de payer leurs impôts, ce qui explique le recouvrement insignifiant de la fiscalité ordinaire. Pour renforcer le rendement de celle-ci, il est impératif de restreindre les contrevenants à s’acquitter de leur droit fiscal, d’un côté et de l’autre côté, il faudrait revoir le fonctionnement de tout le système fiscal qui ne répond plus à l’évolution du marché, en niveau et en structure.
Obsolète et défaillant. D’où la proposition d’accélérer la remise à plat de tout le régime fiscal et la modernisation, sans trop tarder, de l’administration fiscale et la doter des réseaux plus sophistiqués et plus performants. Au même titre que le capital humain qui devra s’impliquer dans le fonctionnement du nouveau système, contre tout acte de corruption et de fraude. Pour palier à ces lacunes, le ministre des Finances a attiré l’attention sur la vulnérabilité du système bancaire qui a été mis à genoux par les anciens gouvernants. L’Algérie aujourd’hui prône le passage à l’économie du marché, mais pour le faire, il faudrait révolutionner son système financier et bancaire. La suggestion d’ouverture du capital des banques nationales ou la création de banque par des Algériens résidents ou non, ressurgit après que cette option ait été interdite depuis des années, ce qui a impacté le secteur bancaire algérien, à la traîne en absence d’attractivité à l’investissement et de la compétitivité. Par ailleurs, pour réussir cette transition, il faudrait avoir un réseau informatique et internet plus performant.
Samira Takharboucht