La CIA avertit sur le danger de la prise de la chloroquine contre le Coronavirus

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont annoncé, mardi, la mise en branle d’un programme de «vols de solidarité» pour l’acheminement du matériel médical vital dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, dans les pays «qui en ont le plus besoin» à travers le monde.

La chloroquine dans le traitement du Covid-19, dont la prise fait l’objet de nombreux débats mais qui a été présentée par Donald Trump comme un traitement prometteur, a des effets secondaires potentiellement importants et dangereux, y compris la mort subite », a déclaré la CIA sur le site Web dédié à son personnel cité par le Washington Post. Selon le média, Dès la fin mars, l’agence de renseignements américaine a publié sur son site un avertissement pour ses employés sur le danger de la prise de cette molécule sans l’avis d’un médecin. Or, le médicament est présenté par le Président et certains de ses partisans comme un traitement prometteur dans la lutte contre le nouveau coronavirus. «À ce stade, il n’est pas recommandé d’utiliser le médicament sauf en cas de prescriptions par les professionnels de la santé dans le cadre d’études d’investigation en cours. Il y a des effets secondaires potentiellement importants, y compris la mort subite cardiaque», a indiqué la CIA citée par le journal. L’avertissement a été publié en réponse à un employé qui avait demandé s’il devait prendre le médicament sans ordonnance. Le Président américain avait vanté, le 24 mars 2020, les mérites de la chloroquine, estimant qu’il y avait de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. La Food and Drug Administration (FDA), le régulateur du médicament aux États-Unis, avait d’ailleurs autorisé le 29 mars, bien qu’uniquement dans les hôpitaux, la chloroquine et l’hydroxychloroquine. A rapporté le Washington Post. Par ailleurs, en France le professeur Didier Raoult continue de défendre ce traitement présentant des études qui n’ont toutefois pas entièrement convaincu la communauté scientifique. L’Agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a, pour sa part, alerté sur le danger du traitement à la chloroquine, certains patients atteints du Covid-19 pouvant présenter des symptômes d’une dégradation accélérée de globules rouges ou hémolyse.

L’Agence du médicament (ANSM) précise :
C’est ce qui ressort d’une enquête de pharmacovigilance lancée fin mars, qui a recensé en deux semaines «une centaine de cas d’effets indésirables en lien avec des médicaments utilisés chez des patients infectés par le Covid-19, dont 79 cas graves et 4 cas de décès», détaille l’ANSM dans la mi avril 2020. «La majorité des cas d’effets indésirables se répartissent par moitié entre lopinavir/ritonavir, étant un traitement contre le VIH commercialisé, notamment sous le nom de Kaletra, et hydroxychloroquine, un dérivé de l’anti-paludéen chloroquine utilisé en temps normal contre le lupus et la polyarthrite rhumatoïde», précise-t-on. Il s’agit de troubles de la conduction, une anomalie électrique visible à l’électrocardiogramme qui peut mener à des troubles du rythme cardiaque, voire au décès. Sept arrêts cardiaques de cette nature ont ainsi été signalés, dont quatre ont conduit au décès. Ce sont des effets secondaires de l’hydroxychloroquine, mais il semble qu’ils soient majorés chez les patients du Covid, qui présentent souvent un déficit en potassium, élément essentiel à la contraction des muscles, et notamment du cœur, tandis que les données disponibles laissent penser que le nouveau coronavirus a aussi une toxicité propre sur le cœur. Les effets indésirables liés au Kaletra sont eux essentiellement des atteintes du foie et des reins, conclu l’ANSM. Oki Faouzi