Déchets hospitaliers polluants et cabinards sans équipements

Santé

Les agents de santé doivent être préparés à la gestion des déchets provenant des centres de dépistage Covid-19. Les risques de contamination du personnel soignant et des patients sont constants. Cela se passe au sein des hôpitaux à l’heure où la gestion des déchets médicaux relève d’une totale anarchie y compris dans les cliniques privées Pourtant, sous une forme ou une autre, des centaines de matériels ont été offerts aux hôpitaux, pour une bonne maîtrise de l’amélioration des traitements des déchets.

Au nombre de ces matériels, figurent des équipements de protection individuelle en grande quantité, des broyeurs de déchets infectieux et de matériels de gestion des déchets sont prévus pour les besoins des hôpitaux. Notamment les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) disposant de la plus grande capacité de traitement des déchets hospitaliers. La plupart ont été installés dans le cadre d’un projet national de promotion de meilleures pratiques environnementales de gestion de déchets hospitaliers et d’élimination de polluants organiques persistants.
Cet autoclave permet un traitement aux normes des déchets hospitaliers en Algérie et traite ceux infectieux et tests de dépistage rapide. Par ailleurs, les centres hospitaliers de différentes régions du pays prennent également en charge des personnes malades. D’où le projet de faire de ces CHU des espaces sûrs et sains pour les patients et agents de santé en première ligne des contaminations. C’est du moins ce qu’affirment des sources généralement bien informées. Le premier objectif est d’étendre ces pratiques de traitement des déchets au niveau d’autres régions touchées par la pandémie de la Covid-19. Le 2ème objectif est d’assurer le traitement des déchets par une lutte efficace contre la pandémie.
Il reste, néanmoins, que comme dans les domaines administratifs, la notion de service public est toujours suivie des qualificatifs tels que mauvais, déplorables, ne répondant pas aux attentes et besoins des usagers lorsqu’elle est transposée dans la santé publique. À travers les différentes mesures prises au bénéfice de «l’armée des blouses blanches», il est prévu des corrections en profondeur pour plus d’efficacité. Les faits ne sont pas nouveaux pour ceux qui les ont déjà vécus. La qualité de service dans les hôpitaux ou centres de santé publique laisse à désirer. Ce que révèlent la multitude de plaintes adressées par les patients et/ou leurs familles.

Ces derniers ne cachent pas leurs déceptions quant aux services qu’ils qualifient de «déplorables» dans les hôpitaux. Comme en témoigne H. Abdelkrim, époux d’une parturiente dans un centre hospitalier universitaire de la capitale. Il a préféré s’exprimer dans l’anonymat. «Tout va mal auprès de ce centre hospitalier. Et cela commence avec la lenteur des agents au niveau de l’accueil», a lancé notre interlocuteur. Sollicité à l’effet d’argumenter sa position, il a estimé : «Mal payés pour des efforts qu’ils fournissent à toute heure du jour ou de la nuit, appelés à répondre à toute sollicitation quelle que soit la pathologie à assister physiquement tout malade, le corps médical et paramédical est découragé.
Les décisions prises par le président de la République pourraient les stimuler», a indiqué notre interlocuteur. Invitée à donner son avis, une mère de famille a estimé que : «Le personnel de cet établissement, comme du reste la majorité des autres, ne semblent pas être satisfaits de leurs conditions de travail. C’est ce que reflète leur comportement professionnel. Ils ne sont pas accueillants», a-t-elle argumenté. Avant de déplorer la corruption qui y sévit : «Dans certains cas, pour bénéficier d’un apport en matériel médical, l’on est parfois obligé de payer en sus les agents de l’établissement. La même condition s’applique pour des soins adéquats ou obtenir un semblant de service de bonne qualité», a-t-elle rétorqué. Des faits que l’on retrouve presque partout dans les établissements publics de santé. Ils ont tendance à se généraliser.
Des situations que des familles sont contraintes de vivre en plus des difficultés auxquelles elles font face lors de l’hospitalisation d’un de leur proche. Les discussions auprès de quelques médecins du secteur de la santé publique révèlent que les conditions de travail du personnel nécessiteraient une révision en profondeur du règlement intérieur. Ils sont plusieurs à dénoncer l’absence d’équipements médicaux. Ce qui impose aux praticiens de parer au plus pressé lors des consultations. Tout aussi dénoncés, le non-respect des horaires de travail et de la ponctualité, l’indiscipline, l’absence de motivation et les bas salaires.

Cette situation que chacun déplore est à l’origine des abandons de poste de nombreux acteurs directs du médical et du paramédical. Nombre de ces derniers abandonnent leur poste pour travailler au noir dans les cliniques privées. Une manière comme une autre d’arrondir leur fin du mois. «La recrudescence de la corruption serait également l’une des conséquences directes des mauvaises conditions de travail des agents de la santé publique», explique notre interlocuteur. Il a affirmé que le secteur de la santé a été de tout temps objet de mauvaise gestion. Ce que confirme dans toutes les régions du pays, l’anarchie qui sévit dans les cabinets.
A ce niveau, n’importe quel praticien est en mesure de s’attribuer le titre de «spécialiste». Chez d’autres, «les clients» qui ne sont plus considérés comme étant des patients doivent débourser des fortunes (entre analyses et radios)» pour prétendre bénéficier d’une apparence de service auprès des hôpitaux et centres de santé publique du pays. Une pratique qui ne diffère pas beaucoup de ce qui se fait auprès des centres de santé privés.
«Que peut-on attendre d’un praticien cabinard prétendument spécialiste qui ne dispose pas des équipements nécessaires à sa spécialité. Ou d’un cardiologue qui n’a même pas un cathéter pour pouvoir sonder son malade ? D’un cardiologue qui réalise plus de 60 consultations jours sans cathéter. Tout ce monde et bien d’autres «spécialistes» activent en l’absence de contrôle des instances du ministère de la Santé. Cette situation anarchique partout et n’importe où s’est généralisée dans notre pays.
A. Djabali