Le Pr Brahim Boulassel recommande la prise de toutes les précautions

Personnes décédées du Covid-19

Le médecin-chef du service de Médecine légale du Centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, le Pr Brahim Boulassel recommande, vivement, au personnel dédié à la manipulation de corps de personnes décédées du Covid-19, la prise de toutes les précautions afin d’éliminer tout risque de contamination.

«Aprés constatation du décès, le corps doit être évacué au plus tôt du service vers la morgue. Le constat de décès doit être rédigé sur le nouveau certificat médical de constat de décès, imprimé uniformisé, et bien cocher en haut et à droite de l’imprimé la case ‘« Mise immédiate en cercueil hermétique en raison du risque de contagion», a-t-il indiqué faisant observer que cette démarche permet le respect de la chaîne de protection. Les médecins qui constatent le décès d’un patient infecté et/ ou potentiellement infecté par le virus Covid-19, a fait savoir le Pr Boulassel, doivent prendre les mêmes précautions de protection et prévention, principalement celles contenues dans la note de la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé du ministère de la Santé, relative à la protection des personnels de santé face à l’infection au Covid-19, suspecté ou confirmé positif.
« Devant un décès dû au Covid-19, la mort est naturelle, suscitant une mise en bière immédiate », a-t-il dit. Le corps, a-t-il poursuivi, doit être mis dans une housse mortuaire étanche, sur laquelle sera inscrite l’identité du défunt. Sachant qu’il constitue une source de contamination et du risque épidémiologique majeur. Et la surface externe de la housse désinfectée après fermeture. Les personnes qui transportent le corps doivent se munir de gants et de bavettes. « Notre service a pris toutes les dispositions pour le respect strict desdites précautions de prévention. Le personnel dédié à la manipulation de la dépouille mortelle y est instruit à cet effet afin d’éliminer tout risque de contamination », a-t-il poursuivi encore faisant cas de la mise en place d’une organisation pour la gestion rationnelle de l’équipement de protection individuelle de la même manière pour tout notre personnel du service de Médecine légale du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Les sociétés savantes, a relevé le Pr Brahim Boulassel, ont recommandé la suspension des autopsies sur les personnes décédées du Covid-19.
«L’autopsie n’est pas systématique. Cependant, pour les cas qui arrivent décédés aux urgences ou qui rendent l’âme à l’hôpital, notre équipe de garde au service de Médecine légale procède au constat de décès. Et, dès que le constat est établi, les prélèvements post-mortem pour suspicion d’infection au Covid-19 sont pratiqués. Dans le cas où le résultat est négatif, une autopsie est pratiquée, à la demande, a-t-il précisé, du parquet de la République», a-t-il encore indiqué. Ces prélèvements post-mortem, a-t-il rappelé, permettent à tous ceux qui procèdent à la levée du corps d’observer les précautions d’usage dans les situations de risque élevé de contamination. Ils permettent également d’informer l’équipe d’épidémiologie de notre établissement de procéder à l’enquête épidémiologique dans le cas où le test PCR est positif. Enfin, s’agissant de l’organisation des funérailles, le Pr Brahim Boulassel a rappelé les directives de la direction générale de la prévention du ministère de la Santé, en coordination avec la direction des fatwas du ministère des Affaires religieuses. «Le cercueil hermétique, considéré à bas risque de contamination est soulevé par quatre personnes avec au minimum des gants et des masques, transporté directement vers le cimetière pour l’accomplissement des rituels funéraires avec respect d’une distance entre les personnes assistant l’enterrement et à distance du cercueil. Une inhumation rapide de personnes décédées du Covid-19 peut aider à prévenir l’exposition des travailleurs et de l’entourage au virus » a encore rappelé le Pr Boulassel. « C’est une procédure d’exception très astreignante, aussi bien pour la famille du défunt que pour le personnel de la morgue ».
Rabah Mokhtari