Le marché pétrolier espère une reprise de la demande

Entrée en vigueur de l’accord de l’Opep+

Après avoir rebondi légèrement à la clôture du marché jeudi dernier, les prix du pétrole ont légèrement glissé dans le négatif, malgré l’entrée en vigueur de l’accord mondial de l’Opep+ de réduire le volume de la production d’or noir de 10 mbj, aux fins d’absorber l’offre surabondante et instaurer progressivement un peu d’équilibre dans un marché inondé du brut. Il est à noter que l’Opep a évalué « à 15 % la demande de pétrole évaporée au deuxième trimestre 2020 «, ce qui contredit les données pessimistes d’analystes qui évoquent une baisse de 25,27%, remettant en question l’efficacité de l’accord en question à moyen terme.

A la veille de l’application de cette décision qualifiée par les pays producteurs d’historique, les investisseurs et les experts ont exprimé leurs angoisses quant à la saturation du marché de l’offre et l’effondrement accru de la demande à cause de la crise économique due au confinement de la moitié de la population mondiale, provoquant l’arrêt de l’économie. Dans l’espoir de parvenir à réguler les prix du marché pétrolier, les pays signataires de cet accord ont affiché leur optimisme concernant la reprise du marché au deuxième semestre de 2020, avec le début du déconfinement et la relance de l’activité économique, ce qui permettrait d’absorber le surplus de l’offre, qui devra connaître une baisse conséquente durant le deuxième semestre de 2020 et le premier semestre de 2021 en raison de la révision à la baisse des extractions quotidiennes des pays producteurs, en application de l’accord de l’Opep+.
Sous l’impulsion de Moscou et de Ryad, les pays producteurs de l’Opep+ se sont entendus devant l’urgence de la situation chaotique du marché pétrolier sur une réduction historique de leur production de pétrole, à l’exception du Mexique. Au terme des négociations menées le 9 avril par visioconférence, près de 20 pays appartenant à l’organisation de l’Opep et non-Opep ont décidé collectivement de revoir à la baisse leurs extractions de 10 millions de barils de pétrole par jour, en mai et juin. Le Mexique était le seul pays qui n’a pas encore approuvé cette décision. A compter d’hier, les coupes de productions ont débuté et devront se conformer et respecter l’accord. Ce dernier, rappelons-le, avait proposé «une réduction de 22 % de la production des 10 pays de l’Opep non-exemptés de quotas (c’est-à-dire l’Opep sans l’Iran, le Venezuela et la Libye) et de leurs 10 partenaires de l’Opep+, soit un total de 10 millions de barils par jour (Mbj) de moins sur le marché durant les mois de mai et juin», a précisé un communiqué de l’organisation, ajoutant que «ces coupes seraient ensuite ramenées à 8 Mbj entre juillet et décembre 2020, puis à 6 Mbj en janvier 2021».
L’objectif, comme déjà souligné, serait de soutenir les prix du pétrole qui ont basculé il y a quelques jours dans un terrain négatif provoquant la panique et la frustration chez les investisseurs et les compagnies pétrolières qui évoquent des menaces existentielles. Certes, la crise pétrolière est antérieure à la crise sanitaire mondiale, mais depuis son déclenchement il y a plus de quatre mois, le marché pétrolier subit les conséquences du confinement sombre dans l’inconnu et la déprime. D’où la décision des pays de l’Opep+ qui se sont accordés sur la baisse collective de leur production après que Ryad et Moscou ont mis de côté leurs différends, qui était l’une des raisons de l’effondrement des cours de l’or noir.
L’effort et la conséquence de cet accord seront supportés principalement par ces deux grands producteurs du pétrole (deuxième et troisième producteurs mondiaux derrière les États-Unis). Désormais, ils doivent réduire «chacun près de 2,5 Mbj sur une production de référence lissée à 11 Mbj. L’Arabie saoudite a atteint ces derniers jours 12,3 Mbj (mais 10,15 Mbj sur le mois de mars complet) et la Russie a produit 11,294 Mbj en mars», selon la même source. Quant aux autres 5 autres millions de barils à retrancher «sont répartis entre les 18 autres pays de l’accord, selon leur niveau de production sur un mois de référence commun, qui pourrait être octobre 2018», a précisé le même document.
Samira Takharboucht