Réduction de la production, l’Algérie et d’autres pays Opep+ s’impliquent

Baisse des prix du pétrole sous l’effet des tensions sino-américaine

Les cours du marché pétrolier clôture en ordre dispersé ces dernier jours, sous la pression du retour des tensions commerciales entre Washington et Pékin, alors que les pays membres de l’Opep+ ont entamé la mise en application de leur accord de réduction de la production de 10mbj aux fins d’absorber l’offre surabondante et équilibrer un marché inondé de brut. A l’instar des autres pays favorables pour la baisse de leurs extractions, l’Algérie n’a cessé depuis la signature de l’accord Opep+ d’appeler à «l’application totale de l’accord et son exécution dans l’immédiat» en vue de conforter un marché en déprime, aggravé par la crise économique et financière qui se faufile à l’horizon.

Le ministre de l’Energie et président de la Conférence de l’Opep, Mohamed Arkab avait surtout assuré que «l’Algérie est prête à réduire sa production dès le 1er mai, en conformité avec l’Accord», tout en surveillant l’évolution des prix sur le marché mondial qui a subit récemment le pire scénario de son histoire. Il a vu glissé dans le négatif les prix du pétrole américain pour la livraison du mois de juillet en raison de la saturation du marché de l’offre et l’effondrement de la demande dû à l’arrêt économique de la moitié des pays du globe en raison du confinement contre le Covid-19. Le 1er mai dernier, l’Algérie et plusieurs autres pays ont annoncé la baisse de leur production afin de redresser la valeur de leur pétrole pour enrayer la chute drastique des cours de l’or noir. Une démarche importante, mais reste insuffisante face à la recrudescence des tensions commerciales à nouveau entre les Etats-Unis et la Chine qui risquent de provoquer la dégringolade des prix aux dépends des pays signataires de l’accord de l’Opep+, le 12 avril dernier.
Après l’entrée en vigueur de cet accord, le 1er mai dernier, les cours se sont rétablis sur le marché asiatique avant de sombrer à la clôture du marché hebdomadaire vendredi soir et à l’ouverture de la première séance de la semaine, lundi, sous les craintes de manque de capacité de stockage et la saturation du marché devant la montée à nouveau des tensions entre Washington et Pékin et en Golfe persique, affectant, de ce fait, les prévisions du marché pétrolier mondial pour les mois à venir. Les investisseurs et les majors pétroliers semblent être préoccupés par cette résurgence de tensions entre Washington et Pékin qui risque de plomber la demande en or noir déjà affecté par les conséquences économiques de la pandémie et les antécédents à la crise pétrolière. Cette dernière aggravée par la décroissance de l’économie mondiale qui a, pour la première fois et inversement aux crises économiques précédentes, provoqué la crise financière et la chute des indices boursiers mondiaux.
Le curseur vire au rouge et risque d’accélérer l’avènement du choc pétrolier que les pays membres de l’Opep et leurs alliés tentent de contenir afin d’éviter la dérive et la dépression du marché pétrolier. Les analystes dans le domaine craignent l’aggravation de la situation en raison «des inquiétudes concernant la demande et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine». Pour rappel, Washington a menacé la semaine dernière la Chine de taxes punitives et a affirmé avant-hier, disposer d’un «nombre significatif de preuves» que le nouveau coronavirus provient d’un laboratoire de la ville de Wuhan, berceau de la pandémie. le marché pétrolier a réagi négativement à ces déclarations et les prix ont rechuté, après une semaine de rétablissement. Le marché pétrolier demeure imprévisible et incertain, toutefois, les pays signataires de l’accord de réduction de la production de 10 mbj, à l’image de l’Algérie ne cesse d’exprimer leur optimisme quant à la reprise de la demande après le déconfinement des populations et la relance de l’activité économique.
Dans toute cette turbulence, plusieurs pays Opep+ annonce la baisse de leur production pétrolière. L’Algérie, l’Azerbaïdjan, les Emirats arabes unis et le Koweit sont les premiers à exécuter l’accord et a opérer des baisses de leur production pétrolière. La Norvège qui n’est pas membre de l’Opep ni de la déclaration de coopération de 23 pays producteurs de pétrole a exprimé son intention d’ajuster volontairement sa production de pétrole brut au même titre que les pays de Opep+. Rappelons que plusieurs autres pays à l’instar du Canada avait, également, prévu d’examiner l’éventualité de baisser sa production, notamment, après la chute sous la barre de zéro de son pétrole la semaine dernière. Des initiatives qui ne peuvent qu’être bénéfiques pour le marché pétrolier qui a besoin d’un soutien massif des prix et les investissements. L’Algérie a, d’ailleurs, réitéré à maintes reprises la nécessité d’appliquer à 100% les décisions prises entre les 23 pays de l’Opep+.
Samira Takharboucht