«Nous allons leur accorder toute l’attention voulue»

Le ministre de l’Intérieur à propos des zones déshéritées :

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a assuré dans la soirée d’avant-hier samedi que les zones déshéritées manquant des moindres commodités, seront la priorité du gouvernement. « Ce sera la priorité du gouvernement et les responsables doivent savoir qu’ils sont au service du citoyen. Nous allons prendre toutes les mesures contre quiconque tenterait d’entraver ce dossier », a indiqué le ministre lors d’une émission spéciale diffusée par l’ENTV.

Un recensement des zones d’ombre avait été effectué par des responsables locaux, notamment les walis et les chefs de daïras, a-t-il dit, ajoutant que l’Etat algérien examine toutes les zones d’ombre et que les responsables locaux doivent être au courant de ce qui se passe dans leurs régions. Les zones d’ombre, a révélé le représentant du gouvernement, sont au nombre de près de 15 000, abritant, a-t-il dit, 8,5 millions d’habitants, soit, 20% de la population. «15 000 fiches techniques ont été réalisées et 2 000 opérations lancées depuis le mois de mars dernier. Celles-ci (opérations, ndlr) concernent les commodités urgentes comme l’AEP, les eaux usées, les salles de soin, les routes et le désenclavement », a affirmé Kamel Beldjoud, relevant qu’une enveloppe financière, préliminaire, consacrée pour lesdites opérations, dépasse les 126 milliards de DA. Nous avons, a poursuivi le ministre de l’Intérieur, une vision claire grâce, a-t-il observé, à une application informatique élaborée sous forme de tableau de bord consistant en un recensement global de toutes les zones d’ombre à travers l’ensemble des communes du pays.
Cette application permettra l’identification des besoins urgents et des solutions à apporter, notamment dans les secteurs de l’éducation, la santé, le transport, les catastrophes naturelles, l’aménagement urbain, l’éclairage public, les réseaux de raccordement. «Nous avons fait un diagnostic sur les besoins de ces zones. Certaines sont riveraines des grands villes comme Alger, Constantine ou Oran, d’autres sont au Sud, dans les Hauts plateaux ou dans les montagnes. Nous allons leur accorder toute l’attention voulue », a-t-il affirmé. Considérant que les zones d’ombre localisées dans les montagnes ne sont pas comme celles situées près des villes. Pour rappel, l’opération de recensement des zones d’ombre en Algérie a été décidée en février dernier, lors de la dernière rencontre walis-gouvernement. L’objectif de ce recensement est de déterminer les besoins des populations vivant dans ces régions enclavées, où les inégalités de développement sont criantes, notamment l’accès aux services publics qui sont quasiment absents ou en deçà des attentes des citoyens. Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, avait invité les walis à programmer des visites sur le terrain, afin de constater les insuffisances et trouver des solutions».
À cette occasion, il avait annoncé la mise en place d’un dispositif de suivi permanent de la mise en œuvre des recommandations de cette rencontre. Près d’un mois après la tenue de cette rencontre gouvernement – walis, ces derniers ont intensifié les sorties sur terrain afin de recenser les zones de non-développement. Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait, ainsi, fixé un agenda pour la concrétisation des engagements pris avec un délai de 3 à 4 mois, pour concrétiser les indicateurs du changement, et un autre de 12 mois, pour la mise en œuvre de la feuille de route de cette réunion. « Les walis et walis délégués seront soumis au contrôle du suivi et à l’évaluation des opérations ». En mars dernier, rappelle-t-on encore, le gouvernement avait révélé qu’un plan d’urgence était en cours d’élaboration dont le but est le désenclavement de ces régions isolées et le règlement des problèmes d’urgence auxquels sont confrontées les populations vulnérables installées dans ces zones d’ombre.
Rabah Mokhtari