La France coloniale doit reconnaître ses crimes (II)

Pour que nul n’oublie

Beaucoup de sacrifices consentis par nos aînés pour libérer le pays, et ce n’est pas seulement observer une minute de silence ou hisser le drapeau national qui nous fera oublier les injustices qui perdurent jusqu’à maintenant dans notre beau pays l’Algérie.

Il faut travailler, sortir le peuple de son isolement, lui redonner le sourire, donner un meilleur cadre de vie à nos concitoyens, c’est de cette manière que nous rendrons hommages aux architectes du Congrès de la Soummam et aux martyrs qui ont donné leur vie pour que nous, leurs enfants, vivions libres et indépendants. Malheureusement, ce n’est pas le cas, il y a quelque chose qui cloche au niveau de nos gouvernants qui ont failli quelque part, étant donné que le peuple algérien se sent marginalisé, la preuve, il n’y a pas un jour où l’on n’assiste pas en direct sur les plateaux de télévision (privés ou publics), le mécontentement, le ras-le-bol, la colère, le marasme au quotidien, le manque énorme de choses pour une vie meilleure.
Les insuffisances et carences dont se plaignent les Algériens sont longues, tels que les pénuries d’eau potable, absence de gaz rural, absence complète de transport collectif de voyageurs, tels que l’insuffisance du réseau d’assainissement, du manque de trottoirs, de l’éclairage public, la bureaucratie véritable fléau de la population, l’omerta des responsables envers les administrés, le manque de communication, l’absence de l’autorité, toutes ces carences influent négativement sur la vie de tout un chacun, ils se sentent délaissés, voire abandonnés, loin des yeux des autorités locales et des pouvoirs publics, vous avez beau vous plaindre, vous avez beau écrire et demander une audience au maire, au wali, au ministre,au Premier ministre, personne ne vous répondra, ni ne vous écoutera, c’est dire l’urgence d’une intervention, d’une écoute pour remédier à tous ces désagréments qui existent et qui continuent à se profiler à l’horizon.
La population algérienne ne sait plus à quel saint se vouer pour prétendre à une justice sociale et venir à bout de cet immense problème auquel elle fait face au quotidien, en dépit des diverses promesses sans suite de nos responsables. Et dire qu’en l’an 2020, certaines familles vivent dans des taudis et n’ont rien vu venir, d’autres dans des bâtisses délabrées, fissurées et certaines à moitié effondrées et les autorités restent insensibles au marasme de la population, mis à part des promesses, aucune action n’est entreprise pour améliorer un tant soit peu le cadre de vie, et il suffit de zapper n’importe quelle chaine de télévision algérienne et vous êtes servis. Aussi, il faut consulter la presse écrite de n’importe quel quotidien pour constater les requêtes qui sont formulées par les citoyens dans la rubrique «Courrier des lecteurs» transmises au président de la République.
Les Algériens ont le droit de se poser des questions légitimes, mais c’est aussi la réalité d’un dénuement qui a atteint le seuil de l’intolérable dans notre pays. Les Algériens veulent vivre dans la justice, l’égalité dans un pays d’Etat de droit et dans la fraternité. Maintenant que l’Algérie a acquis son indépendance en date du 5 juillet 1962, le peuple algérien jouit-il de tous ses droits constitutionnels qui lui sont reconnus, entre autres, ceux d’être traités avec respect et dignité? Alors la question qui se pose actuellement : «A quand une prise en charge des problèmes de la population algérienne qui, elle, n’arrête pas de frapper à toutes les portes pour se faire entendre ? Un peu de dignité, de respect, de liberté, de justice, voilà ce que demande le peuple, ni plus ni moins dans un pays indépendant et souverain, donc la France doit reconnaître les crimes. Depuis 1930 à la date du 5 juillet 1962, elle a commis des atrocités pires que celles de la Seconde Guerre mondiale et s’obstine à ce jour à restituer les crânes de nos vaillants combattants conservés dans un musée, ces crânes devraient être enterrées dignement conformément aux rites islamiques afin que nul n’oublie.
(Suite et fin)
Kouider Djouab