L’épanouissement économique se mesure à l’aune du capital jeunesse

L’Etat face à la tâche ardue de réintégration des jeunes compétences

Ces dernières années, l’Algérie assiste à des départs massifs de sa compétence locale vers l’étranger. Une migration qui provoque une fuite de cerveaux évaluée à des centaines de millions ou milliards de dinars qui porte aujourd’hui, un préjudice à l’économie nationale. C’est ce qu’affirme le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Chems Eddine Chitour qui a fait état d’une perte de 20.000 à 25.000 étudiants qui partent poursuivre leurs études à l’étranger et s’y installer par la suite, faisant ainsi profiter de leur compétence le pays hôte. Un chiffre inquiétant comparé au nombre de diplômés recensé annuellement.

Les exemples ne manquent pas du nombre d’Algériens exilés qui ont percé dans différents domaine. Chercheurs, scientifiques, médecins, ou ouvriers ils ont tous quitté l’Algérie à un moment de frustration et de désespoirs pour aller tenter leur chance ailleurs. La réappropriation de cette compétence est devenue indispensable pour relancer l’économie nationale et briser les verrous qui ont conduit cette jeunesse à s’exiler. Egalement soutenir le projet de l’édification de la Nouvelle Algérie qui a besoin de tout ce capital humain, jeune, innovant et surtout ambitieux. Mettre fin à la discrimination, au népotisme et aux inégalités sociales est l’étape déterminante pour pouvoir regagner la confiance de cette diaspora. Toutefois avant de s’intéresser à la réintégration de cette élite, il faudrait soutenir et accompagner la compétence locale pour la convaincre de rester dans son pays. La motiver et la valoriser afin de tirer profit de son génie et de son ambition. Elle a prouvé son dévouement et sa volonté de relever tous les défis. Des étudiants, chercheurs et laborantins n’ont pas hésité à se consacrer par solidarité et en dépit du manque de moyen et le risque encouru de contamination à veiller à la fabrication de gel hydro-alcoolique, des kits de dépistages ou des masques, venant à la rescousse des autorités. Un effort, certes reconnu et salué, mais cet engagement et dévouement nécessitent une prise en charge conséquente.
Il ont besoin de plus d’intérêt et de soutien financier afin de concrétiser leur projet et ainsi se focaliser sur le développement de leur économie au lieu de recentrer leur énergie à s’expatrier, devenu un projet de vie pour certains assoiffés de liberté, de considération et de valorisation. La Nouvelle Algérie devra rassembler et investir dans cette force juvénile, active et sans limite. Le développement de l’économie numérique ne peut se faire sans cette jeunesse portée par les nouvelles technologies. Son apprentissage et son intérêt à cette nouvelle alternative ou solution économie leur a permis d’atteindre une certaine maîtrise. Mais l’absence d’accompagnement fait que plusieurs porteurs de projets ont abandonné leur projet et se sont convertis vers des métiers classiques. Banalisant ainsi leur ambition. Une autre compétence et vocation révélée par la crise sanitaire du nouveau coronavirus qui a incité cette frange à prendre en main la création de plate-forme numérique au service du consommateur des commerces afin de permettre, relativement, le maintien de l’activité économique, tout en minimisant le contact entre les gens. Pour rappel, le président de la République a réitéré à maintes reprises l’importance d’impliquer la jeunesse algérienne dans le développement économique.
Un plan d’action jeunesse prévu pour profiter de cette énergie. L’objectif est non seulement de soutenir leurs projets, mais répondre à leurs exigences et améliorer leur statut social et professionnel inexistant ou inadapté. Des conditions nécessaires pour conforter leurs efforts. La pandémie a révélé le talent caché ou négligé de la jeunesse algérienne en quête d’un lendemain meilleur. La création d’un nouveau ministère dédié à la micro-entreprise, start-up et économie de la connaissance traduit la volonté de l’Etat d’accompagner cette jeunesse, au même titre que l’ensemble des décisions qui ont suivi sa création, notamment, la création d’un fonds de soutien à ce créneau, en pleine effervescence dans le pays. Pour encourager cette compétence, le Forum des Chefs d’entreprise (FCE) a lancé, avant-hier lundi , la première édition du Hack Algéria-Post Covid-19. Un concours digital pour les meilleurs projets numériques innovants, susceptibles de contribuer dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus. «Ce défi permettra de fédérer des compétences autour de projets concrets, ainsi que d’accompagner et former des talents à l’esprit entrepreneurial afin d’aboutir à la création de start-ups qui répond à un besoin précis », avait expliqué Djaoued Salim Allal, président de la commission numérique au sein du FCE, sur le projet.
Samira Takharboucht