«Il est impératif d’alléger les dettes et les flux financiers des PED»

Djerad à la réunion de haut niveau sur le financement du développement à l’ère du Covid-19

Les conséquences économiques de la pandémie pourraient aggraver la situation financière et sociale des pays en voie de développement (PED) et augmenter le seuil de la pauvreté, notamment, des classes moyennes. Pour donner une certaine liberté d’actions à ces pays, il est impératif d’ « alléger le fardeau de leur dette afin de surmonter les difficultés financières et économiques induites par la pandémie du Covid-19 », a plaidé, jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la rencontre de haut niveau par visioconférence, organisée par l’Organisation des Nations Unies (ONU), sur le financement du développement sur fond de la pandémie Covid-19.

« L’allègement de la dette des pays en développement s’impose en tant qu’option impérative face aux déséquilibres auxquels ils sont confrontés aux plans fiscal et budgétaire, en vue d’améliorer les recettes fiscales et aider ainsi ces pays à surmonter les effets néfastes de cette pandémie aux plans sanitaire et socioéconomique» a-t-il soutenu en évoquant la complexité de la conjoncture économique internationale due particulièrement à la chute des cours du pétrole et à la paralysie des activités commerciales. Bien que la situation pandémique en Afrique n’ait pas atteint un « niveau inquiétant à l’heure actuelle », explique-t-il, mais il convient d’anticiper la prise en charge de cette crise et le soutien de ces économies afin d’amortir le double choc d’une crise sanitaire et économique.
Sachant que l’allègement ou la suppression de ces dettes extérieures qui pèsent sur les PED ont une justification économique plus que politique, ce qui devrait être pris en considération par les institutions financières internationales et pour aider sérieusement ces pays à soigner leurs économies sous la pression de la crise sanitaire et économique, M. Djerad a appelé à «un dialogue global entre les pays développés et en voie de développement en vue de trouver des solutions concrètes aux besoins croissants au double plan économique et social ». L’objectif de cette entente serait, probablement, pour éviter un traitement de choc des créanciers de la dette des PED et éviter d’annihiler leurs économies et entraver leur sortie de crise. Le Premier ministre a estimé que « si les mesures prises, à cet égard, par le G20, les institutions internationales des Nations Unies, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) méritent d’être saluées, la situation requiert, néanmoins, davantage de soutien et de financement pour être à la hauteur des aspirations et besoins des pays en développement ».
L’allègement de la dette extérieur des PED ne sera pas suffisant d’où « la consécration d’un dialogue global et durable entre les pays développés et ceux en voie de développement pour trouver des solutions concrètes aux besoins de financements croissants en raison de la crise du nouveau coronavirus », a réitéré M. Djerad. Il a fait le tour d’horizon sur la situation fragile des pays africains dont les enjeux de la sécurité alimentaire, sont toujours d’actualité et constituent un défi majeur pour ce continent « confronté aux défis traditionnels en rapport avec les crises politique et humanitaire, les effets des changements climatiques, la désertification et la sécheresse, la chute des prix des matières premières, le fardeau de la dette et la baisse des flux financiers », a expliqué le Premier ministre estimant que chaque pays devra prendre les mesures nécessaires financières et budgétaires adéquates pour soutenir son économie. « Le gouvernement algérien, à l’instar de tous les gouvernements africains, est également appelé à prendre les mesures financières et budgétaires adéquates en appui à ses ressources fiscales locales», a soutenu M. Djerad, précisant, dans ce sens que « contribuer à la relance économique implique aussi des mesures efficaces en soutien aux secteurs les plus impactés, particulièrement ceux créateurs d’emplois et de richesses, d’où l’importance de garantir la liquidité financière suffisante pour répondre aux besoins des catégories les plus vulnérables».
Samira Takharboucht