Reconduction de l’accord Opep+ jusqu’à la fin du mois de juillet

Le Sommet Opep+ tenu sur fond d’incertitude

Un mois après l’entrée en vigueur de l’Accord conclu le 12 avril 2020 relatif à la baisse de la production des pays signataires de la Déclaration de Coopération, les pays membre de l’organisation des producteurs du pétrole (Opep) et leurs principaux alliés, dont la Russie se sont rencontrés, hier, par visioconférence, et se sont penchés sur l’examen de la situation évolutive du marché pétrolier mondial et pour donner suite à l’accord en question.

Une décision de reconduction de l’accord de réduction de production pour une durée supplémentaire était au menu de cette 11ème réunion ministérielle de l’Opep, lors de laquelle, ils se sont entendus sur la prolongation de l’accord de réduction de la production jusqu’à la fin du mois de juillet 2020. Cette décision permettrait l’évaluation des perspectives d’évolution du marché au cours des prochains mois avant de se revoir. La réunion qui s’est tenue sur un fond de tractation ardue pour parvenir à s’entendre sur la reconduction de la baisse de production durant encore deux à trois mois s’est achevée sur un compromis que Moscou et Ryad ont approuvé et ont plaidé pour la reconduction dudit accord jusqu’à la fin du mois de juillet de l’année en cours. La réduction de la production est fixée, au préalable, à 9,7mbj, lors du premier accord signé le 12 avril dernier. Ils ont, également, discuté d’une nouvelle stratégie à suivre afin de soutenir le redressement du marché pétrolier, notamment, par les pays en difficulté financière.
Initialement prévue les 9 et 10 juin en cours, la 11ème réunion ministérielle de l’Opep+ a été avancée de trois jours, au même titre que les négociations sur la prolongation des réductions de production, comme cité dans ledit accord. Divisés entre le maintien des réductions pour une durée supplémentaire, d’un mois ou de trois mois, les participants à cette rencontre peinent à s’accorder, tandis que le Mexique a écarté toute baisse de sa production, à la veille de la tenu de ce Sommet de l’Opep+ organisé pour donner suite à l’accord conclu le 12 avril dernier et acter une nouvelle décision. Sachant que les réunions de l’Opep ont souvent leur lot de surprises. Cette réunion est qualifiée de «cruciale et décisive» par le ministre de l’Energie et président en exercice de la Conférence de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), M. Mohamed Arkab, qui pour rappel, était optimiste quant à la reprise des cours du pétrole durant le deuxième semestre de l’année en cours qui seront soutenus par le retour de l’activité économique et industrielle et par conséquent, la reprise de la demande et l’absorption de l’offre.
Un avis que partage le président de l’Opep, Mohamed Barkindo qui, depuis quelques jours, multiplie les consultations avec les ministres de l’Energie des pays membres du cartel afin de les rassurer quant à l’évolution positive de la situation du marché pétrolier dont les prix ont enregistré une légère hausse, depuis l’application de la baisse de production par les pays signataires dudit accord. La rencontre d’hier était ainsi une occasion pour évaluer l’impact de l’accord sur les prix du pétrole avec un espoir d’étendre encore de deux ou trois mois l’accord Opep+ pour soutenir le marché pétrolier déprimé par la crise sanitaire du Covid-19 et de la crise financière mondiale.
Pour rappel, l’Algérie et plusieurs autres pays se sont conformés à la décision de la baisse de production depuis le 1er mai, comme décidé par l’accord. Sachant que l’Arabie Saoudite et la Russie, les poids lourds de la production pétrolière avaient, également, retranché de leur production de près de 2 mbj. C’est eux qui donneront la suite à cet accord. Si, ils plaident pour la poursuite de ces quotas, d’autres nations suivront et l’impact sera maîtrisé, même si le Mexique ne consentira pas à baisser sa production, comme c’était le cas lors du précédent accord. Par ailleurs, au moment où les pays de l’Opep+ se réunissent, la Chambre africaine de l’énergie a appelé «les producteurs africains à prolonger les réductions de production et à respecter leurs obligations», ont rapporté certains médias locaux. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du soutien de leur économie locale, mais serait, également, profitable pour les autres pays membres de l’Opep+ qui tentent de trouver un compromis commun afin d’éviter de faire replonger les prix du pétrole et amortir le choc de la crise financière qui menacent les pays dépendant de la rente pétrolière de l’effondrement de tous leurs indices économiques.
Samira Takharboucht