La gestion des nouvelles villes relancée

Wilayas déléguées

Toutes les wilayas déléguées du pays n’ont pas attendu la fin du confinement prévu le 14 juin prochain pour lancer des actions préparatoires du Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU). Elles ont tacitement levé le confinement auquel elles étaient soumises depuis le début de la pandémie du coronavirus en Algérie en mars 2020.

Cela s’est confirmé tout au long de la semaine écoulée avec la multiplication des réunions de coordination entre les différentes structures. Ce sont outre la wilaya déléguée en charge de la circonscription concernée, du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville (Mhuv), de l’Intérieur, des communes, des Transports de l’Habitat, de l’Energie, des Ressources en Eau et de l’Environnement et des Energies renouvelables. D’autres institutions comme le ministère des Finances, les domaines, Sonelgaz et autres organismes chargés de la gestion des nouvelles villes étaient représentées. Les mêmes aspirations d’une wilaya déléguée à une autre ont été abordées. Telles que celles des nouvelles villes de Sidi Abdallah (Alger), Bouinane (Blida), Boughezoul (Médea-Djelfa), El Menia (Ghardaïa), Hassi Messaoud (Ouargla),et des pôles urbains Ali Mendjeli et Aïn Nehas (Constantine), Draâ Errich (Annaba) et Ahmed Zabana (Oran). Wali déléguée de Draâ Erich dans la wilaya de Annaba, Mme Ouassila Bouchachi est certainement l’une des premières à avoir entamé ses visites de terrains et réunions de travail dans les différentes communes sous sa compétence. Notamment celle de Oued El Aneb et précisément la Nouvelle-ville de Draâ Erich avec ses 52.000 habitants où est implanté le siège de l’administration du même nom.
D’Est en Ouest et du Nord au Sud, les aspirations sont les mêmes à la lecture de l’examen de la situation des nouvelles villes et pôles urbains. C’est, en tout cas, ce qui ressort du travail des sous-commissions ayant pour missions de se pencher aussi bien sur les différents obstacles que sur les besoins en termes financier, foncier, juridique et technique. Il y a aussi, l’organisation et la gestion des nouvelles villes et pôles urbains sur laquelle il fallait se pencher pour les réhabiliter et en faire des villes pilotes. Il est dit que cela doit offrir aux citoyens les meilleures conditions de vie et le confort souhaité. C’est ce que à quoi doivent aboutir l’encadrement administratif et technique des circonscriptions administratives. Cela sera réalisé en conformité avec les résultats enregistrés lors des visites de terrain et des réunions organisées au niveau des wilayas déléguées. Un résultat où sera abordée la question des moyens financiers à dégager. Dans leurs approches, les pouvoirs publics n’ont pas omis la question du financement nécessaire aux travaux d’aménagement, de raccordement aux différents réseaux et de réalisation de structures. De veiller, aussi, à assurer le transport urbain et la création d’espaces verts en vue de hisser ces villes et pôles urbains au rang de villes durables.
C’est dire toute la charge de travail qui attend les walis délégués et les représentants des différentes institutions. D’où l’appel lancé aux bonnes volontés telles que celles des opérateurs économiques et associations pour participer aux opérations de réalisation, à la faveur notamment de la libération du marché foncier. Des atouts, les walis délégués n’en manquent pas. Il en sera ainsi en termes de levée des contraintes pour les opérations d’urgence telles que celles portant réalisation des voieries et le raccordement aux réseaux de gaz, d’électricité, d’eau potable et d’assainissement. L’aménagement au niveau des villes et pôles urbains se caractérisera par une cadence soutenue dans la réalisation de logements en vue de leur distribution dans un délai proche. Il s’agit notamment de Sidi Abdellah (Alger), Bouinane (Blida), Draâ Errich (Annaba), Ain Nehass (Constantine) et Ahmed Zabana (Oran). La mise en place d’un Conseil technique intersectoriel (ce qui semble avoir été fait ce dernier jeudi à Annaba) pour apporter un appui en matière de gestion et de gouvernance aux établissements en charge de la gestion des nouvelles villes et pôles urbains, supervisés par le ministère de l’Intérieur à travers la Direction générale de l’Aménagement et de l’Attractivité du Territoire, le Centre national d’études et d’analyses pour la population (Cneap) et à l’Agence nationale à l’aménagement et à l’attractivité des territoires (Anaat). La création d’un guichet unique, au niveau des organismes de gestion des nouvelles villes et pôles urbains, regroupant les services du Domaine, du Cadastre, de l’Urbanisme, et de la Conservation foncière pour le parachèvement des procédures relatives aux actes et au foncier.
C’est là qu’interviennent les expropriés des terres pour utilité publique qu’ils soient propriétaires ou locataires des lieux que l’Etat, malgré ses engagements de 2015, n’a pas dédommagés. Ils se préparent à interpeller judiciairement les pouvoirs publics dont le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville (Mhuv) Ils se disent las d’attendre un dédommagement financier de l’expropriation de leur bien ou location dont ils ont fait l’objet et qui n’arrive toujours pas. On leur avait argumenté que la décision obéissait aux lois de la République car s’agissant de projets d’utilité publique (réalisation de nouvelles villes, autoroutes, routes nationales et autres espaces de passage et de rassemblement initialement destinés à l’usage de tous). Relevant du domaine public ou exceptionnellement de celui privé, ces espaces ont été gérés par l’Etat à travers ses nombreux démembrements.
Ceux-ci représentent des acteurs ayant des préoccupations et des besoins contradictoires et parfois opposés. D’où les règles du jeu fixées sur la base d’une codification de l’urbanisme, des collectivités locales et tant d’autres domaines. Elles sont censées avoir été établies pour éviter les conflits d’intérêts entre les différents acteurs se partageant l’espace en question. Les occupants illégaux des espaces et de la voie publique en font partie. Ce qui n’est pas de l’avis des pouvoirs publics. Usant de la force que leur confère la loi, ils ont mis en application celle portant expropriation pour intérêt public. Ce qui a créé une dichotomie à l’origine de l’apparition d’un troisième pôle d’acteurs. Il s’agit de commerçants, de gérants et de résidents établis depuis des décennies D’où l’encombrement qui caractérise quotidiennement la majorité des grandes villes du pays. Elle a créé un niveau de saturation insupportable exigeant une intervention urgente et de très grande ampleur. Avec leur méconnaissance du terrain, les walis délégués pourront-ils relever le défi?
A. Djabali