La vigilance est de mise face au spectre d’une seconde vague épidémique

Sétif, nouveau épicentre du Covid-19 en Algérie

Dans six wilayas du pays, principalement, Sétif, Blida et Alger, le nombre de reproduction du nouveau coronavirus s’accélère, mettant en alerte le secteur de la santé dont les cas hospitalisés sont en hausse provoquant la saturation de ces services.

A priori, la situation est jugée «logique, inquiétante, mais pas catastrophique» par certains membres du Comité scientifique en charge du suivi et de l’évaluation de l’épidémie, excluant, à présent l’hypothèse du reconfinement. La raison est plus économique que médicale, selon d’autres avis qui «alerte sur le spectre d’une seconde vague» qui risque d’avoir une trajectoire négative, si les autorités n’agissent pas. Rappelons que depuis le déclenchement de l’épidémie dans le pays, le total du nombre de cas confirmés s’élève à 12.445, celui des décès à 878, alors que le total des patients guéris passe à 8.920. Ces chiffres sont appelés à augmenter dans les prochaines heures.
La hausse exponentielle enregistrée, particulièrement, dans les wilayas sus-citées. A Sétif, la situation semble inquiétante et surtout hors du contrôle en raison de l’insouciance et de l’indiscipline de la population qui ne se s’est pas conformé aux mesures de prévention et de sécurité, exposant les citoyens au haut risque de contamination. Ce dernier est perçu aujourd’hui, étant le plus conséquent dans la wilaya de Sétif, en alerte depuis plusieurs jours. Pour éviter l’aggravation de la situation, les autorités de ladite wilaya ont procédé à la fermeture des marchés de proximité et des structures où s’agglutinent les foules, représentant un danger pour la santé publique.
La situation n’est pas de moindre importance ailleurs, étant donné, que le taux de circulation du Covid-19 est en recrudescence depuis le début de la deuxième phase du déconfinement. Une fois de plus, les spécialistes de la santé remettent en cause l’indiscipline et l’irresponsabilité des citoyens. Même constat relevé dans les wilayas de Blida, Alger et Constantine. Le spectre de la deuxième vague en Algérie plane toujours, tandis que l’éventualité de reconfinement de la population n’est pas unanime. Certains préconisent le reconfinement, uniquement, des foyers épidémiques et l’intensification des efforts de sensibilisation et de l’application de la rigueur contre tous les contrevenants. Durcir le ton semble la solution adéquate à la situation pour contraindre les citoyens à se conformer aux actions de prévention et de sécurité.
L’Algérie traverse une situation sanitaire et économique délicate, à défaut de perspectives et alternatives financières. Avec la paralysie de l’activité commerciale due à la pandémie et la baisse des revenus, l’Algérie puise dans ses réserves pour gérer la crise sanitaire et éviter une crise sociale qui se profile, menaçant du décrochage social et la fermeture des PME, vulnérables face aux contrecoups de la pandémie. D’ailleurs, la dette publique du pays ne cesse d’augmenter et le déficit budgétaire se creuse, incitant l’Etat a prendre des mesures d’austérité et adopter en urgence un Plan d’action national pour soutenir l’activité économique, tout en tentant de contenir le risque du retour de l’épidémie. Les répercussions se feront sentir en 2021 et pourront durer dans le temps, selon les dernières prévisions du FMI qui a averti des effets pervers de cette crise sanitaire sur l’économie mondiale. L’Algérie à l’instar des pays du monde attend avec impatience la mise en vente du vaccin contre la Covid-19.
Samira Takharboucht