Malgré la situation alarmante, les Etats refusent «le reconfinement»

La deuxième vague épidémique dans le monde se confirme

Le nombre record des cas de contamination au Covid-19 et l’augmentation exponentielle des cas hospitalisés et admis en service réanimation dans le monde traduisent la dynamique épidémique, affirmant un rebond inévitable d’une seconde vague de contamination. En huit jours, le nombre de contaminations a dépassé un million de cas alimentant les angoisses des gouvernements du monde entier, tiraillés entre imposer un reconfinement et déconfinement pour éviter un plongeon de l’économie mondiale qui traverse sa pire crise économique depuis 1928.

Tous les indices suggèrent la résurgence d’une deuxième vague de contamination due au relâchement des populations constaté depuis le début du confinement. Cette situation internationale hors du commun entraînera de nombreuses failles avec des conséquences potentiellement désastreuses en matière de pauvreté, de productivité, de rentabilité, de décrochage social et surtout laissant derrière une colossale dette publique, alors que l’humeur des populations, actuellement, est à l’insouciance, croyant que «la bouffée épidémique est passée». Force est de constater que depuis le début du déconfinement, qui a coïncidé avec le lancement de la saison estivale, les gens s’agglutinent dans les rues et les plages, en faisant fi des mesures barrières et s’exposant au risque accru de la contamination. D’ailleurs, le nombre de foyers d’infection au Covid-19 ne cesse d’augmenter et le virus circule toujours. Au même temps pour éviter de reconfiner leurs populations, les gouvernements du monde accélèrent dans la course contre le Covid-19 et tentent de coordonner leurs actions auprès des laboratoires pour l’achat en exclusivité des premiers lots de vaccin.
Un vaccin que certains spécialistes estiment inutile et inefficace, en absence du respect des mesures de prévention et de sécurité imposées par le corps médical. Certains ont comparé la situation actuelle et l’évolution épidémique à celle de la grippe espagnole survenue en 1918 et était particulièrement virulente, causant au moins 50 millions de morts. Pour contenir cette pandémie grippale qui a duré deux ans (1918-1919), les Etats ont imposé un confinement total à l’ensemble de leurs territoires, avant de les déconfinement après la décroissance de la pente épidémique. Quelques semaines après le relâchement total des populations, une deuxième vague se déclenche et causant la mort d’au moins 50 millions de personnes et plus de 500 millions de contaminations. Certes, les donnes et les moyens ne sont pas similaires, mais le risque peut être évalué à la même hauteur avec les mêmes indices et la remise en cause de la gestion crise sanitaire, doublée d’une crise économique sévère.
Les spécialistes ont évoqué ce cas de «pandémie mondiale» pour rappeler la dangerosité de la situation et du virus en mutation et qui devrait regagner en vigueur d’ici un mois (en août) et sa trajectoire risque d’être doublement plus négative et virulente. Ce que n’arrête pas de dire l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a souligné, lors de son dernier point de presse, mercredi dernier, que la gravité de la situation et prévoit «10 millions de cas la semaine prochaine, avec un pic de l’épidémie pas encore atteint en Amérique». Cette zone est classée comme nouvel épicentre de la pandémie avec plus de 50.000 en moyenne de contaminations enregistrées par jour. Au dernier bilan en date, la situation épidémique dans le monde est de plus en plus préoccupante. Une deuxième vague confirmée en Corée du Sud, dans le Sud des États-Unis, en Allemagne, à Pékin et au Portugal avec une nouvelle flambée de contaminations, imposant un reconfinement territorial, pour le moment.

Chute vertigineuse et une crise pas comme les autres, selon le FMI
Contraints de gérer au mieux la situation épidémique et économique, les gouvernements du monde sont sous pression et «refusent de reconfiner leurs populations» pour éviter l’effondrement de leurs indices économiques, déjà à rude épreuve. D’ailleurs, les nouvelles sur le plan économique ne sont guères réjouissantes. Lors de sa dernière intervention, le Fonds monétaire international (FMI) a averti que cette «crise pas comme les autres», affirmant que la reprise économique est plus lente qu’espérée. «Cette crise est bien pire que prévu. Ainsi, l’économie mondiale devrait reculer de 4,9% cette année : bien plus que les 3% anticipés en avril en plein cœur de la pandémie, quand le FMI soulignait déjà qu’il s’agissait de la pire crise depuis la Grande Dépression des années 30», a-t-il expliqué. Il a alerté que «l’exercice de prévision est affecté d’un degré inédit d’incertitude», espérant, toutefois que «si un vaccin est découvert, la reprise devrait s’accélérer». Cependant, les pertes financières provoquées par la prise en charge sanitaire et sociale des sociétés a impacté gravement les finances publiques des pays du monde contraint de s’endetter et prendre des mesures d’austérité.
Samira Takharboucht