Une perspective pour aller vers un système agricole plus diversifié

Promotion oblige de l’agriculture saharienne et des montagnes

La création d’un ministère délégué de l’Agriculture saharienne et des Montagnes en dit long sur l’importance des deux zones pour renforcer le secteur agricole et surtout aider à promouvoir l’industrie de transformation, encore à la phase embryonnaire.

Ces deux créneaux permettront, en effet, de conforter les efforts du ministère de la tutelle qui mise sur le soutien de l’activité agricole et des agriculteurs pour le redynamiser. L’objectif est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et se libérer de la dépendance de l’étranger, et, par conséquent, réduire la facture des importations. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a interdit l’importation des produits agricoles produits localement et a appelé à éradiquer les contraintes bureaucratiques qui retardent l’exécution des programmes agricoles. Cependant, la mission du secteur ne se résume pas à la production agricole, mais également, à la lutte intensive contre le phénomène de la désertification qui menace les surfaces agricoles et les récoltes. La relance de la ceinture verte, appelée communément, le Barrage vert est une excellente nouvelle pour le secteur agricole et de l’environnement.
Un retour à la terre oblige afin de sortir le pays de sa dépendance et ses crises perpétuelles dans le secteur, alors que le sol algérien recèle de grandes potentialités inexploitées, à défaut de perspectives et de soutien des agriculteurs. La relance du programme de reboisement serait prolifique pour le patrimoine forestier et l’amélioration du sol, par conséquent, de son rendement. Egalement, aider à promouvoir et soutenir l’agriculture saharienne qui a, depuis quelques, années et avec les quelques expériences pilotes, prouvée son efficacité et surtout sa capacité de contribuer à développer l’agriculture en relevant des défis imprenables et inimaginables, il y a quelques années.
Exploiter toutes les potentialités signifierait, cependant, la mise à la disposition des acteurs de ce secteur tous les moyens nécessaires, à commencer par la modernisation des outils de production, renforcer les structures de stockages, installer une meilleure logistique et créer des réseaux de distribution sophistiqués à travers tout le territoire national. Mais, aussi, programmer des formations cycliques et spécifiques dans chaque domaine agricole pour éviter l’anarchie et la monopolisation d’une filière au dépend d’une autre. Ainsi, organiser les filières et encourager la complémentarité et la diversification des produits de chaque filière. Cet équilibre permettrait de répondre à la demande du marché et de songer à l’exportation. Cependant, avant de se projeter dans cette option, il est indispensable de renforcer l’industrie de transformation des produits agricoles.
Le développement du secteur agricole figure d’ailleurs parmi les priorités du gouvernement qui prévoit de mobiliser tous les moyens nécessaires pour développer ce secteur et ses différentes filiales. Pour rappel, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait déjà annoncé le déclassement de plusieurs terrains agricoles destinés aux programmes de construction de logement. Plusieurs autres actions suivront, pour assainir le secteur et combattre la fraude dans l’acquisition du foncier agricole et aussi régler la problématique des concessions agricoles inexploitées. Le gouvernement a déjà promis de lutter rigoureusement contre les pratiques malsaines et surtout mettre un terme aux contraintes bureaucratiques qui retardent l’exécution des projets.
Samira Takharboucht