Tebboune exige un changement de cap économique avant la fin de 2020

Le Gouvernement sommé d’accélérer les réformes économiques globales

Devant les deux options qui se présentent pour faire face aux charges de la relance économique qui pèsent sur le budget de l’Etat, le président Tebboune a exclu l’endettement extérieur et a opté pour la fiscalité, en accélérant la mise en œuvre des réformes financières adaptant la fiscalité en niveau et en structure. Une remise à niveau qui devra concerner tous les secteurs économiques stratégiques du pays.

Pour évaluer, par ailleurs, les incidences causées par la pandémie du Coronavirus sur l’économie nationale, il a été procédé à la mise en place d’une commission présidée par le Premier ministre et regroupant les partenaires sociaux et les opérateurs économiques. Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue, avant-hier, à Alger, le chef de l’Etat a sommé le gouvernement «d’accélérer la réforme financière, à travers plusieurs mesures qui permettraient à l’Etat d’économiser 20 milliards de dollars à la fin de l’année en cours», tout en réfléchissant structurellement à de nouvelles ressources de financement des projets et d’alimentation des caisses de l’Etat. L’austérité ne devrait pas influencer, selon, le président Tebboune le cours de réalisation des programmes de développement des secteurs structurants. Il a, d’ailleurs, apprécié l’annonce du ministre des Finances, Aïmen Benabderrahmane, qui a assuré, qu’à l’heure actuelle, «le pays était prêt à injecter immédiatement pour l’investissement et la relance économique l’équivalent de 1.000 milliards de dinars, auxquels s’ajoutent 10 milliards de dollars disponibles». Quant à l’optimisation de ces dépenses, il a été décidé de la mise en place de mesures dissuasives visant à éliminer la surfacturation et œuvrer pour la récupération de l’argent disponible dans le marché informel. Sachant que ce dernier génère des milliers de milliards de dinars qui circulent hors le circuit bancaire, ce qui devrait se faire avec la modernisation des réseaux financiers, placé en tête des priorités du gouvernement. Autres décisions importantes prises lors de cette réunion ont concernés le secteur de l’industrie, notamment, mécaniques. Le Président a exprimé sa préoccupation quant à la publication urgente des cahiers des charges relatifs à la construction automobile, la production des appareils électroménagers, la production de pièces détachées, l’importation des véhicules neufs et l’importation d’usines usagées, avant le 22 juillet 2020. La nouvelle feuille de route du gouvernement vise à maintenir en tout cas les objectifs de l’Etat d’entamer les réformes économiques d’ici la fin de l’année et rattraper le temps perdu à opérer des réformes inutiles et inefficaces. Le chef de l’Etat a fustigé les résultats mitigés et insignifiants comparé au potentiel existant, ces dernières années. Pour redynamiser ce secteur, il a instruit le premier responsable de ce secteur de le restructurer et le redresser en mettant en perspectives les compétences nationales. Quant au cahier de charge concertant l’importation des véhicules neufs, il a recommandé à ce qu’il «intervienne obligatoirement avec la mise en place d’un réseau de service après-vente au niveau de tout le territoire national et qui soit géré par des professionnels du secteur», lit-on dans le communiqué sanctionnant la réunion du Conseil des ministres. A l’issue de cette réunion, le développement de l’industrie pharmaceutique était au cœur des discussions, portant, particulièrement, sur le placement dans «l’immédiat, de toutes les unités de production pharmaceutique et parapharmaceutique sous la tutelle du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Ainsi que l’accélération de la mise en production des nouvelles unités dont le nombre est de 40» pour couvrir les besoins du pays en la matière et ainsi limiter la facture des importations. L’objectif serait «d’arriver à l’horizon 2021 à économiser près d’un milliard de dollars d’importation de produits pharmaceutiques», relève la même source. Dans le même objectif de relance économique, le Président Tebboune a insisté sur la nécessité de développer le secteur des Mines, un vecteur de croissance, de production et de compétitivité, mais surtout un catalyseur de l’accélération de la transition énergétique. Il a réitéré avec insistance «la mise en exploitation, dans les plus brefs délais, de la mine de fer de Ghar Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, du gisement de zinc et plomb d’Oued Amizour (W. Béjaïa) et la relance du projet de fabrication de produits phosphatés à El Aouinet (W. Tébessa)». Plusieurs autres décisions ont été prises au profit des secteurs de l’Agriculture et des micro-entreprises.
Samira Takharboucht