Bordj Menaïel : une ville de culture, de cinéma, de théâtre et de football

Boumerdès

Bordj Menaïel est la ville d’Omar Fetmouche, du grand comédien Azazni Ahcène, de l’excellent comédien et scénariste Malik Haddar, d’Omar Chouchane, réalisateur et producteur de films, du réalisateur Dichou, du scénariste Bouagar Madjid, des chanteurs Chaâbi Agraniou Hamid et Mohamed Raoui, des comédiens Ahmed Benadjal, Azazni Mustapha, de l’excellent Ayouni, de Hocine Baouali, plus connu par Hocine El visa. Elle a enfanté Sofiane Dahmani, le scénariste réalisateur des films durant plusieurs années à la télévision algérienne, tout en étant un excellent comédien. C’est la ville également des éminents médecins Nasser Makdeche, de l’oncologue Ameur Soltane, de Tafat Bouzid Abdelkrim, du docteur Toumi Mohamed, cardiologue (celui qui avait signé le certificat de décès de Houari Boumédiène). C’est la ville des saints Sidi AbderahmaneThaâlibi, des Issers, du saint Sidi Ahmed Bel-Abbès, de Sidi Amar Chérif.

C’est la ville de l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports mohamed Hattab, elle l’est également pour l’actuel ministre des Postes et Télécommunications, en l’occurrence Brahim Boumzar, c’est une localité qui peut être fier de ses enfants. C’est la ville de feu Tahanouti Ali, ex-président de la JSBM et des footballeurs Amrous, Tonkin, Hamadache, Ferhat et autres personnalités. La musique Chaabi était représentée par le groupe du regretté Ahcène Tonkin, Tayeb Ouriachi, Amar Amrous et autres, sans oublier el Hadj Menouar, originaire de Aïn el Hamra, l’ami intime de el Hadj M’hamed el Anka, il y avait également le groupe de Mohamed Ouriachi, de Agraniou Hamid et Guacioui. Aussi, on n’oubliera jamais de noter les regrettés Amar Boussa dit Navarro et Ougaci qui animaient des fêtes de mariage. De toutes les manières il ne faut pas oublier que les Scouts musulmans algériens de Bordj Menaïel ont toujours procuré de bons comédiens, de bons chanteurs à l’image des regretté Amar Naili, des Hamrioui Hocine, des Brahim Benbayoud, des Abidi Said, les SMA de Bordj Menaïel a toujours été la bonne école patriotique. Tout le monde reconnaît que la ville de Bordj Menaïel possède une grande et riche histoire à tous les niveaux, que ce soit culturelle, sportive, sociale, économique avec un passé glorieux riche en événements de grande envergure durant la Guerre de libération nationale. Elle était belle jadis cette charmante coquette localité surnommée les «Coquelicots», accueillante et hospitalière, relevant historiquement de la Grande-Kabylie et qui, suite au dernier découpage administratif, fait partie de la wilaya de Boumerdès. C’est une agglomération réputée hospitalière de par la gentillesse de ses habitants, une ville ouverte à tous, où chacun venait se ressourcer et trouver son équilibre moral. Chaque visiteur était ébloui par l’attitude admirable de tant d’amabilité de ses habitants. Autrefois, Bordj Menaïel était réputée pour sa vocation agricole possédant des terres fertiles regorgeant de richesses et où les agriculteurs labouraient leurs champs et cultivaient leurs terres afin d’en tirer des ressources abondantes. On a souvent tendance à identifier Bordj Menaïel par un simple chiffre de «quinze et demi» pour montrer qu’elle n’est ni quinze (wilaya de Tizi Ouzou), ni seize (wilaya d’Alger), cette situation régionaliste désolante a faussé un tant soit peu toute l’histoire de la région et la localité ne peut se confiner dans un tel monde. Ah ! Si tout nous était conté sur cette ville, car autrefois, elle avait ses repères et symboles, elle fait partie de l’histoire de l’Algérie combattante, de la lutte de la Révolution, de la culture, de l’ art et des bonnes choses, et aussi, qu’on le veuille ou pas, elle demeure toujours cette citadelle cosmopolite très fréquentée et où chacun trouve son compte. L’histoire de Bordj Menaïel est ici comme une hirondelle qui aux premiers bourgeons des coquelicots, le souvenir se lève altier pour nous rappeler beaucoup de symboles et de repères rattachés à cette localité qui n’ont pu être traités dans cette panoplie narrative. Elle est un lieu chargé des grandes valeurs et un point de rencontre pour chaque Algérien. Bordj-Menaïel se distingue par sa beauté à couper le souffle grâce à ses majestueux massifs montagneux où elle englobe des villages perchés sur les hauteurs à chaque fois que l’on s’aventure dans les dizaines de petits hameaux, des massifs montagneux qui avaient apprivoisé deux grands noms de la Révolution algérienne, le colonel Ouamrane et l’un des grands négociateurs des accords d’Evian, le stratège Krim Belkacem. Bordj Menaïel est une ville dans le coma, elle est malade de par l’anarchie qui s’ y est installée. Le laisser-aller qui s’exprime en angoisse devant l’incertitude, la faiblesse devant le danger, devant l’insécurité qui prennent des proportions énormes, et dire que pour ceux qui ne le savent pas, Bordj-Menaïel a connu historiquement parlant des années de gloire dans les années 1950 puisque de par sa situation géographique qui lui permettait de ravir la vedette aux autres villes de la région devenant incontestablement le centre qui accueillait toutes les activités dans différents domaines (commerciaux, sportifs, culturels, historiques) et autour duquel gravitait tout ce beau monde. Bordj Menaïel a toujours été une ville attirante, elle était prédestinée à un avenir radieux malheureusement. Ce n’est plus le cas, car le temps finit toujours par faire faner toute fleur même le coquelicot dont elle porte le sigle et noircir les horizons même les plus éclairés : la raison est compréhensible puisque de ville ouverte, elle est devenue une localité fermée. Une pétition a été transmise aux autorités compétentes pour l’ouverture des routes qui ont été fermées par mesure de sécurité, à savoir celle de l’avenue colonel Amirouche allant vers Bousbaâ, celle de Tahrir, celle allant vers le village Boukhil Elmaouel Djar (village Omar) et libérer l’accès allant vers la cité Mustapha Ben Boulaïd. Les habitants ménailis sont désemparés par cette situation catastrophique qui a touché l’économie et la bourse de chaque commerçant qui se retrouvent dans une situation de naufrage à cause de la fermeture des principales artères de la ville qui est l’un des grands problèmes auquel est confronté la population et qui l’a toujours préoccupé devenant un casse-tête quotidien. La localité de Bordj Me- naïel n’est plus cette ville accueillante, ouverte à tout le monde. Bien au contraire, elle est devenue repoussante à cause de cette situation qui perdure. Les habitants sont angoissés et se sentent marginalisés, abandonnés par les pouvoirs publics. Ils se sentent agressés et coupés de leurs racines. Touchés dans leur dignité, car depuis les dernières élections communales, les ménailis avaient cru que le problème des routes serait réglé définitivement et que la récupération du jardin public (coupé en deux) ne serait qu’un vieux souvenir. Ce n’est qu’illusion, étant donné que rien de tout cela n’a changé et que l’usure du temps conjuguée à l’incurie des hommes ont fait que les élus locaux sont pointés du doigt.
Kouider Djouab