«La relance économique exige des institutions fortes et justes»

Le Président Tebboune :

La relance économique exige d’améliorer le climat des affaires en débarrassant l’environnement politique de l’influence et de la pression exercées par l’argent, surtout quand il s’agit d’argent sale. Lors d’une entrevue accordée à des responsables de médias nationaux, le Président Tebboune a expliqué que la véritable relance de l’économie nationale requiert l’établissement d’un contrôle à travers des institutions fortes, ajoutant que la relance économique impliquait l’assainissement, la lutte contre la corruption et la récupération des fonds détournés, pour éviter que ne se reproduisent les anciennes pratiques et leurs conséquences immorales en termes de transactions économiques.

Estimant que «le traitement nécessitait d’abord un bon diagnostic, le Président Tebboune a préconisé, dans ce sens, de pallier les lacunes existantes dans les lois notamment celles ayant trait à l’investissement et à l’économie afin de renforcer le contrôle», précisant que «la Constitution et les lois à venir permettront de consacrer la bonne foi au sein de la société et d’éviter la répétition des erreurs du passé». Exhortant les citoyens à dénoncer la corruption et les dépassements, le président de la République a mis en avant l’impératif d’avoir une justice forte pour la dissuasion des contrevenants et la protection du simple citoyen, «la plus grande victime de ces pratiques, comme la corruption». S’agissant de la récupération de l’argent détourné, le Président Tebboune a réitéré son engagement «quant à la récupération de ces fonds une fois toutes les données disponibles». Il a affirmé en outre que «la nouvelle Constitution permettra de renforcer le contrôle à travers les institutions et la moralisation de la vie politique et économique», estimant que «la décision économique doit être institutionnelle transparente et non individuelle».
Partant, a-t-il ajouté, ces institutions fortes permettront également aux citoyens de contrôler la gestion et les deniers publics, ce qui permettra de concrétiser le véritable progrès tant au plan social, que politique et économique. Par ailleurs, le Président Tebboune a récusé l’idée – colportée il y a une trentaine d’années en Algérie – selon laquelle le pétrole serait une malédiction. «La richesse des hydrocarbures est une bénédiction», a-t-il affirmé. C’est, a-t-il expliqué, l’absence de justice et la persistance de l’esprit de dépendance qui ont transformé cette bénédiction en malédiction. «Il est temps de convertir cette richesse en outil de développement», estime le Président Tebboune, tout en réaffirmant sa conviction que l’économie ne peut pas demeurer dépendante des hydrocarbures et qu’il est impératif de la libérer de cette dépendance, de rechercher et d’explorer des ressources alternatives où la ressource humaine sera la base du véritable décollage de l’économie nationale. Le Président s’est engagé sur un défi inédit en déclarant que «l’Etat est déterminé à réduire l’incidence des hydrocarbures sur l’économie nationale à 20 % d’ici fin 2021», à condition, a-t-il ajouté, que les acteurs de l’économie nationale conjuguent leurs efforts pour concrétiser cet objectif.
Le Président Tebboune fait observer, à l’appui, que «l’économie de la connaissance et de l’intelligence est la base, d’autant que l’Algérie est, jusqu’à présent, vierge et recèle de grandes richesses non encore exploitées. Malheureusement, la mentalité rentière a gangrené l’économie nationale de longues décennies durant, à un point où nous sommes arrivés à importer des vis, ce qui est inacceptable». «L’appui de secteurs tels que l’agriculture et les startups, parallèlement à la limitation de l’importation anarchique, contribuent à la réalisation de la diversification économique escomptée», a soutenu le président de la République. Le succès de cette démarche dépend de l’existence d’une «réelle volonté et d’une bonne foi pour opérer le changement du modèle économique», a-t-il expliqué, plaidant, en outre, pour la moralisation de la vie économique. Les efforts de l’Etat seront principalement focalisés sur la création d’un tissu fort de petites et moyennes entreprises (PME) sous-tendu par un tissu de startups innovantes et de micro-entreprises, a indiqué le Président Tebboune soulignant que ce tissu sera la locomotive de l’économie nationale à l’avenir. La rencontre prévue les 16 et 17 août prochain consacrée au Plan de relance socio-économique constituera la plate-forme de base pour aller vers une économie axée sur l’innovation et la diversification».
Lakhdar A.