Blackout médiatique sur la visite mystérieuse de Bernard Henry Lévy en Tripolitaine

Libye

Le Gouvernement d’Entente nationale de Tripoli a publié une déclaration dans laquelle il s’étonne que «le dénommé Bernard Henri Lévy soit en Libye», alors qu’il n’est pas le bienvenu, vu la position de la France et son parti pris en faveur du criminel de guerre, le Maréchal Haftar. Le président du Haut Conseil d’Etat de Tripoli, Khaled el-Mechri exige une enquête à ce sujet et des sanctions.

Des avions Osprey V-22 de l’US Navy ont-il exfiltré Bernard Henry Lévy de Misrata ? Des officiels de Misrata déclarent que Bernard Henri Lévy aurait atterri à Misrata à bord d’un jet privé de type Falcon avec une escorte aérienne non identifiée qui a rebroussé chemin. Des sources proches du gouvernement de Tripoli affirment que cette personne aurait été exfiltré en Libye avec l’aide d’avions de l’aéronavale de l’Otan et que sa présence à Misrata a coïncidé avec la présence au large de cette ville d’un submersible non identifié. L’ambassadeur de Libye en France, Hamid el-Houderi, a dementi que ses services consulaires aient délivré le moindre visa d’entrée au dénommé Bernard Henry Lévy. Le ministre libyen de l’Intérieur, Fethi Bachaga, a lui aussi réagi en niant les informations l’accusant d’avoir invité le dénommé Bernard Henry Lévy que le ministre libyen a qualifié «d’intellectuel juif français controversé», en assurant que le gouvernement n’a pas officiellement invité des journalistes étrangers à visiter la Libye. Cependant, certains propos de Bachaga laissent penser qu’il est vraisemblablement en accord avec la visite non officielle de Bernard Henry Lévy en Tripolitaine.
Pour Bachaga, cette affaire n’a pas lieu d’être et il accuse «certaines parties qui prêchent en eaux troubles pour obtenir des gains politiques», en soulignant que «la visite d’un journaliste sans invitation officielle du gouvernement n’a aucun impact politique et que l’opinion publique a le droit de réagir vis à vis d’un événement public». Ces propos ont enflammé l’opinion libyenne qui y voit plus un aveu à peine masqué qu’une réaction. Pour une grande partie de la presse libyenne, Bernard Henry Lévy est un espion du Mossad israélien en mission commandé et des éditoriaux au vitriol exigent déjà des têtes, ou du moins les noms des officiels ayant permis à ce «sinistre individu» de remettre les pieds en Libye.
Pour un autre éditorial influent, la visite de ce prétendu «écrivain » connu pour être un fervent partisan d’Israël ne peut qu’être commanditée que par les services spéciaux d’une puissance hostile. Même son de cloche du côté du camp de Haftar qui considère que la visite de Lévy vise, en guise de couverture, le recensement de violations des droits de l’Homme afin d’incriminer les forces de Haftar à des fins de chantage politique dans la plus pure tradition du Tribunal pénal international vis à vis des chefs d’Etat africains. Ce qui est étrange est que les médias en France ou ceux affiliés à ce que l’on désigne comme l’«État profond» aux États-Unis, et particulièrement les médias proches des Clinton et d’Obama et autres Démocrates dont le New York Times font tout ce qui est possible pour passer sous silence les activités de cet individu oisif faisant partie de la nébuleuse du Likoud dans le monde dit libre.
Mohamed El Ouahed