Pour un meilleur suivi des politiques publiques

Gestion du Gouvernement

Que ce soit du côté du président de la République Abdelmadjid Tebboune ou de son Premier ministre Abdelaziz Djerad, rien ne sera plus comme les six mois écoulés en termes de gestion du pays. Les deux rencontres nationales présidées par le président de la République au lendemain du Hirak et la récente qui ont regroupé, toutes deux les membres du gouvernement, les walis des 48 wilayas, les chefs de daïras et les élus sont porteuses d’orientations essentiellement techniques et administratives.

Telles qu’explicitées par le chef de l’Etat, elles comportent comme un resserrement organique et un recentrage du processus décisionnel comme l’avait annoncé dans son discours qui a ponctué la 2ème rencontre présidée par le chef de l’Etat il y a quelques jours. Ce qui a été confirmé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad. Ce dernier a parlé de : «changements dans la gouvernance de l’exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques». Il a révélé de fait, sa volonté d’insuffler une nouvelle dynamique à la conduite des affaires publiques. En parfaite cohérence avec ce postulat de base, caractérisée par une détermination à resserrer l’organe gouvernemental et à recentrer les missions essentielles de l’Etat, le Premier ministre s’est ainsi attaché à rester cohérent avec trois viatiques de base qui fondent la performance publique : la simplicité dans la démarche. La souplesse dans le fonctionnement. La clarté et la lisibilité des échelles de responsabilité. Une proposition d’actions approuvée par ses pairs car, à même de consolider la transformation de la gestion des affaires publiques. Elle a été confirmée par le chef de l’Etat. Il en a fait référence dans le pilotage de l’exécutif. Selon lui, ce dernier est constitué, par le rapprochement du niveau d’exploitation des dossiers par le premier magistrat du pays à quelque niveau que ce soit, le Gouvernement, le processus décisionnel et l’évaluation qui n’en seront que mieux ajustés à commencer les compétences du niveau supérieur.
Cette proposition a retenu l’attention du chef de l’Etat qui a estimé utile de mieux peaufiner celui intermédiaire. Notamment en relation avec la transmission et l’animation gouvernementale en charge de la fonction de Premier ministre. «L’approche est pertinente car elle servira de moyen direct de liaison, avec les niveaux administratifs chargés de l’application, de l’exécution et de la mise en œuvre du dispositif de suivi et de contrôle», a précisé notre interlocuteur. La déclaration a son importance. Elle révèle que la nouvelle équipe envisage faire démarrer son quinquennat sur la base d’un resserrement du niveau décisionnel. L’autre enseignement est la consécration de la chefferie du Gouvernement comme institution autonome dépendant directement du chef de l’État. Les acteurs ont tenu à préciser qu’il n’est pas un démembrement de la Présidence de la République, mais une forte dépendance fonctionnelle vis-à-vis du chef de l’État. Il conserve, tout de même, l’essentiel des entités rattachées à la Présidence. D’où cette idée générale qui le place en pole position et seul lieu d’impulsion et de coordination avec pour mission l’accompagnement de l’action publique. C’est ce qu’ont confirmé nombre de nos interlocuteurs en poste à la chefferie du gouvernement.
C’est dire que le Président de la république est arrivé à maintenir une entité peu engorgée organiquement en transférant certaines missions du gouvernement qu’il tient d’une main directe. L’organisation y gagne en simplicité organique, mais surtout en souplesse dans le fonctionnement. Ce qui devrait donner naissance à une chefferie du gouvernement sous forme d’outil exclusivement administratif et technique à même d’assister le président de la République dans ses nombreuses prérogatives. Ce qui explique le fait qu’en l’espace de cinq mois, dans le seul secteur du commerce, l’on ait pu transmettre à la justice plus de 48.000 dossiers. L’autre enseignement à tirer au titre de référence est que la chefferie du gouvernement n’est pas un démembrement de la Présidence de la République. Pour de nombreux cadres de l’Etat et des élus de l’une ou l’autre chambre, le chef du Gouvernement en est sa dépendance fonctionnelle. C’est du moins ce que laissent apparaître de nombreux acteurs de la scène politique nationale dont des représentants de partis politiques. Avec les dernières instructions du chef de l’Etat, on y note un renforcement, avec la création de nouvelles entités pour aider le président de la République dans le suivi et l’encadrement de réformes importantes.
Pour systématiser, la Présidence devient le seul centre de décision, le seul lieu d’impulsion et de coordination des actions le seul acteur de la mise en route de l’action publique. Une mission macrocéphale en charge du président de la République qui pourrait aborder tout le reliquat organique des deux structures de gestion de l’Etat que sont la Présidence de la République et la chefferie du Gouvernement. Dans ce schéma, Abdelmadjid Tebboune démontre sa volonté de maintenir en activité une entité comme le Premier ministère. Il envisage y maintenir le reliquat à la charge des ministères et autres structures qu’il tient d’une main directe. Une chose est sûre, l’organisation y gagnera en simplicité organique, mais surtout en souplesse dans le fonctionnement. Cela devrait se faire dans le but de recadrer le programme de prise en charge du développement des zones d’ombre pour réduire les disparités entre les régions du pays. Il faudra, selon le rapport, axer les projets sur quatre objectifs stratégiques, à savoir la généralisation du raccordement de la population réseaux (eau, électricité, gaz et assainissement) le désenclavement des régions éloignées et des zones montagneuses isolées, l’amélioration des services de santé, d’enseignement et de jeunesse, outre la diversification des capacités économiques et artisanales des régions enclavées.
A. Djabali