«Pourquoi nos voisins et pas nous ?»

Ali Fergani :

Il y a une prise de conscience qui se manifeste quotidiennement autour de l’avenir du football, notamment chez les anciens internationaux. Vite exploitée par les médias qui démontrent que le football nécessite une autre forme de gestion participative. Des questions se bousculent, des préoccupations s’affichent et des interrogations se frayent une place dans cette forme de communication, voire d’interviews.

Ali Fergani, l’ancien capitaine d’équipe de la JS Kabylie, connu pour sa disponibilité et homme ouvert à toute forme de discussions, de débats et de confrontations d’idées et d’expériences, évoque cette semaine chez notre confrère de Compétition les sujets relatifs à la CAF, la Coupe d’Algérie et à la JSK de demain. Pour lui, il n’est pas normal que la Coupe d’Algérie qui est l’événement phare du championnat national de football, très attendu par tout le pays, n’aurait pas lieu cette année. Une absence qui laisserait, chez les supporters et les dirigeants, une amère réalité. S’agissant du volet de la Coupe de la CAF, il s’est exprimé en des termes qui rejoignent ceux des fans du club de la Kabylie, l’inquiétude, voire la déception se font palpables et animent débats. Dans ses réponses «oui, la JSK devrait représenter l’Algérie en Coupe de la CAF, et je vais vous dire pourquoi. Les propositions ne sont pas très claires.
Il est vrai que la Fédération s’appuie sur le Conseil scientifique pour envisager la suite. Mais, moi, je ne comprends pas une chose. En Tunisie et au Maroc, on joue, on aurait donc dû jouer aussi en Algérie, cela me semble clair. C’est anormal». Pas innovant dans ses propos, lui qui regorge d’expériences acquises tout au long de sa carrière sportive, décèle les faits qui froissent les avis des autres dirigeants. «Le fait d’avoir sondé les membres de l’assemblée générale pour décider du sort du championnat a été une bonne solution, cela a donné une couverture à la FAF. Mais pourquoi ne pas en avoir fait de même avec la Coupe d’Algérie ? On est toujours dans le bricolage». Une autre question l’installe dans un élément qui est toute logique, tout se décide par les instances du pays.

«La Coupe d’Algérie n’a plus de goût»
«La Coupe d’Algérie dépend de la présidence de la République qui arrête la date de la finale…» A cette intégration, il répond «d’accord, mais jusqu’à quand va-t-on attendre ? A mon sens, comme on a opté pour l’arrêt du championnat, on doit en faire de même avec l’épreuve populaire» et de poursuivre «oui. S’il ne restait que la finale, cela ne poserait pas de problème, à la reprise du championnat, on la jouerait. Et encore, la FAF doit donner les noms des représentants algériens en Coupe d’Afrique avant le 31 août 2020. Donc, arrêtons tout simplement. De toute façon, même la Coupe d’Algérie n’a plus de goût, les décideurs doivent laisser la fédération faire son choix». Les choses se croisent, se mêlent et ne démêlent pas facilement dans cette gestion footballistique, font que les professionnels ont du mal à trouver les mots pour expliquer ou proposer des solutions. C’est ce que nous remarquons dans cette déclaration de Ali Fergani «après, on devra passer à une autre étape. Parce que, là, on ne sait même pas quand va reprendre le championnat. Comme il faut six semaines de préparation, cela va être un peu juste puisque les clubs sont à l’arrêt depuis longtemps».
La colère qui s’affiche chez les anciens joueurs, l’est aussi chez Fergani, notamment lorsqu’il évoque le travail fait ailleurs «oui, en plus les matches se jouent à huis clos, donc ça pose moins de soucis qu’au niveau des plages. Les championnats d’Allemagne, d’Espagne, d’Angleterre et d’Italie sont tous allés à leur terme et on a joué partout sans public. N’allons pas loin, regardons juste nos voisins. Les Tunisiens et les Marocains sont en train de jouer, nous on les regarde. Je crois que ça dépasse le cadre sportif. Chez nous, tout est politisé». Abordant la question de la formation, pour Fergani, c’est un véritable défi pour les dirigeants de la JSK «si la JSK avait prôné une politique de formation, on doit rappeler qu’il faut du temps pour former des jeunes.
Qu’on ne me dise pas qu’on peut le faire en deux ans, ce n’est pas vrai. Penser à rajeunir l’effectif est une bonne chose, il faut encadrer ces jeunes avec une colonne vertébrale solide». Et pour conclure, un optimisme s’est fait remarquer, notamment lorsqu’il évoque le futur de son ex-club «il faut dire que la JSK ne joue pas pour se maintenir uniquement, elle joue normalement pour les titres. Donc, plus on rajeunit, moins on a de chances de remporter des trophées. Demain, si la JSK joue la Coupe d’Afrique, elle sera attendue dans les coins de rue. Alors, il faut y aller de manière modérée».
Synthèse de H. Hichem