Le TAS met la FAF au pied du mur

Football

Bien entendu personne n’est contre la gestion du football national, bien sûr personne n’oserait se mobiliser contre lui, encore moins le voir punir tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Bien entendu, tous les Algériens veulent un football de qualité, de référence.

Un football où seront avalisés les produits qui répondent aux strictes exigences de qualité permettant de l’améliorer et de protéger les joueurs, les clubs et les fédérations. Tout le monde veut que ces normes «se basent sur des conclusions scientifiques dans plusieurs domaines – besoins des joueurs, sécurité, performance, durabilité, qualité et confort de jeu». Mais pas des erreurs qui mettraient dans de mauvaises situations, à l’image de ce que vient de fournir le Tribunal Arbitral du Sport qui conclut que «le bureau fédéral de la Fédération algérienne de football avait pris la décision, le 30 septembre 2019, d’utiliser la trêve internationale pour faire jouer, entre autres, le match MCA-USMA, en violation du règlement des championnats de football professionnel ainsi que des statuts de la FAF». Bien sûr, que la FAF ne va pas se taire. Bien sûr qu’elle va réagir, et enfin, bien sûr qu’elle trouvera les mots qu’il faudra pour justifier cette analyse et sanction sévère du TAS. Une incompréhension, diront ses auteurs.
Le Tribunal Arbitral du Sport sera invité à plus d’explications. La FAF a-t-elle commis l’erreur qu’il ne fallait pas et qui l’obligeait à livrer sa version des faits en toute transparence. Ce qui pourrait sauver, un tant soit peu, son image. Tout se met ainsi en place pour cette information qui vient de Lausanne et rendue ainsi publique. Un «verdict» dans l’affaire de l’appel de l’USMA, formulé dans le cadre de la procédure l’opposant à la FAF, à la LFP et au MCA. Pour le moment, il faut trouver les moyens de soigner ce mal par le mal provoqué par l’instance fédérale qui n’ignore pas les effets de la morsure des textes en vigueur, lorsqu’ils ne sont pas observés notamment après l’annulation du match en retard comptant pour la 4e journée du championnat de Ligue 1 entre le MCA et l’USMA, match programmé samedi 12 octobre 2019.
Le TAS allant dans le sens de la transparence de ces décisions révèlera que «l’USMA avait refusé de jouer ce match, prétextant que la date du 12 octobre 2019, retenue par la LFP, faisait partie de la série de dates du calendrier FIFA pour les matches internationaux et que le club se trouvait privé, à cette date, du joueur Mouaid Ellafi qui était sélectionné avec l’équipe nationale libyenne». Un jour, dans un mois ou dans trois ans, quelqu’un reprendra bien ces dossiers et scanner ce qu’il ne fonctionnait pas dans les rouages du football, à l’image de cette décision prise le 14 octobre 2019 par la commission de discipline de la LPF «match perdu par forfait à l’équipe de USM Alger et attribution de la victoire à l’équipe de MC Alger qui marque trois points avec un score de 3-0. Défalcation de trois points pour l’équipe d’USM Alger. Un million de dinars (1 000 000 DA) d’amende. L’USM Alger sera privée de la quote-part due au titre des droits de télévision pour le match en question».

Il y avait eu un ultime appel de l’USMA
Le Tribunal Arbitral Algérien enregistre l’ultime appel de l’USMA, lequel a été rejeté le 16 décembre 2019. «Le TAS a entendu les parties le 5 juin 2020 et a rendu sa sentence finale le 28 août dernier. L’arrêt du championnat de Ligue 1 ayant été prononcé après l’audience du TAS, la formation arbitrale du TAS a donné aux quatre parties concernées la possibilité de déposer des observations écrites additionnelles avant le prononcé de la sentence». Finalement, ni chanson victorieuse, ni grain de sel, la messe est dite, «la formation arbitrale du TAS a conclu que le bureau fédéral de la FAF avait pris la décision, le 30 septembre 2019, d’utiliser la trêve internationale pour faire jouer, entre autres, le match MCA-USMA, en violation du règlement des championnats de football professionnel, ainsi que des statuts de la FAF. En effet, une telle dérogation statutaire aurait dû être soumise à l’assemblée générale de la FAF pour être validée», nous rappelle, à juste titre, notre confrère de Liberté, lequel fait remarquer par ailleurs qu’«étant donné l’absence d’existence juridique de la dérogation, la LFP ne pouvait donc pas programmer la rencontre entre le MCA et l’USMA le 12 octobre 2019.
Par conséquent, vu l’absence de compétence du bureau fédéral de la FAF pour prendre la décision initiale du 30 septembre 2019, le TAS a annulé les décisions suivantes, toutes entachées d’irrégularité : – la décision du Tribunal algérien du règlement des litiges sportifs du 16 décembre 2019 ; la décision de la Ligue de football professionnel algérienne du 5 octobre 2019 de programmer la rencontre comptant pour la 4e journée du championnat de Ligue 1 entre le Mouloudia Club d’Alger et l’USMA pour le samedi 12 octobre 2019 ; la décision du 10 octobre 2019 du secrétaire général de la Ligue de football professionnel algérienne portant sur le refus de reporter la rencontre entre l’USMA et le MCA fixée le 12 octobre 2019 ; la décision du 14 octobre 2019 de la commission de discipline de la Ligue professionnelle de football algérienne». Des leçons, mais aussi un dossier à examiner sous toutes les coutures, pour ne laisser aucune zone d’ombre.
H. Hichem