Rencontre entre le CNSP et la CMA, centrée sur l’Accord d’Alger

Mali

Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont tenu mercredi une concertation centrée sur la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, rapportent les médias locaux.

La rencontre fait partie des concertations menées par des militaires mutins au Mali en vue de «procéder à une large concertation entre les forces vives de la nation», précise le CNSP qui a reçu en audience la plateforme des groupes armés du nord du Mali pour débattre de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, signé en 2015 entre le gouvernement malien et la CMA. La rencontre a été présidée par le colonel Malick Diaw, l’un des vice-présidents de CNSP. «Il faut aller rapidement sur les questions politico-institutionnelles qui ont toujours été bloquées, et accélérer le désarmement et l’intégration de tous les mouvements et détenteurs d’armes pour nous permettre d’avoir une situation fiable par rapport à tous les groupes armés qui existent sur le terrain», a souligné, Habala Ag Hamzata, l’un des porte-parole du CMA, au cours des discussions. «J’ai informé les officiers dans la salle que la CMA n’est pas venue ici avec des propositions concrètes.
Elles seront faites à la faveur d’une rencontre, Kidal, sur les grands enjeux de la transition», a pour sa part expliqué Mossa Ag Attaher, ancien porte-parole du mouvement. Cette rencontre intervient au lendemain de l’annonce par le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni par vidéoconférence, de sa décision de renouveler les sanctions contre le Mali pour un an, en adoptant à l’unanimité une résolution qui prolonge également les travaux du groupe d’experts créé pour se pencher sur la question. Le Conseil de sécurité a rappelé les dispositions de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, en appelant à «appuyer pleinement et à suivre de près » sa mise en œuvre et à prendre, le cas échéant, des mesures contre quiconque entraverait l’exécution des engagements qui y figurent et la réalisation des objectifs poursuivis». Il a en outre exprimé «sa vive impatience» face aux retards persistants pris par les parties dans l’application de l’Accord d’Alger et note que ces retards contribuent à créer « un vide politique et sécuritaire qui compromet la stabilité et le développement».
«Toutes les parties à l’Accord partagent la responsabilité principale d’enregistrer des progrès constants dans sa mise en œuvre», a-t-il souligné. Le conseil de sécurité a, toutefois, constaté que des progrès ont été «accomplis pendant les huit derniers mois dans l’application de l’Accord, et qu’un certain degré de volonté politique associé à des pressions internationales, notamment la perspective de sanctions, ont constitué des facteurs importants dans l’obtention de ces progrès». Il a souligné qu’«il importe que les parties s’emploient davantage à s’approprier la mise en œuvre de l’Accord d’Alger et à lui donner la priorité», affirmant qu’«il importe de garantir la participation entière, effective et véritable des femmes dans les mécanismes créés dans le cadre de l’Accord, pour en appuyer et en surveiller la mise en œuvre».
R. I.