Un pur et authentique gaucher

Evocation : Aouadj Zoubir

Aouadj Zoubir était un vrai meneur de jeu au sein de la formation du Mouloudia club d’Alger. Un véritable patron au sein de la formation doyenne du football algérien.

C’est un footballeur rigoureux qui possède des qualités requises pour un ailier gauche authentique reconverti en meneur de jeu avec des qualités incomparables et de la rapidité, une bonne conduite de balle, doué avec le sens du débordement qu’il n’exploitait pas souvent car ce dernier préférait se rabattre au centre du terrain pour tenir le rôle de constructeur. Aouadj Zoubir est né le quatorze décembre 1940 à Alger. Son poste préféré était inter gauche. Un meneur de jeu exemplaire qui, au fil du temps, était devenu la coqueluche du tout Mouloudia Club Alger. Oh excusez-nous club algérien, et qui, dans les années 1963, a drainé plus de 20 000 spectateurs à chaque sortie. Tout simplement, il ne pouvait contenir plus. Le stade de Bologhine, actuellement chahid Omar-Hamadi était limité. Aouadj Zoubir était un maestro, un footballeur que l’on ne voit plus maintenant. C’était un technicien hors-pair, doué d’une précision diabolique. C’était la terreur des gardiens de buts adverses qui avaient à se méfier de lui, avec ou sans ballon.
Qui de nous ne connaît pas Aouadj Zoubir, cette figure emblématique du football algérien. Il était facilement reconnaissable car il avait cette particularité de posséder un crane dégarni avec une chevelure trop fine qui faisait de lui un personnage ni chauve, ni chevelu, trapu, mais athlétique. Aouadj Zoubir était la pièce maîtresse du MCA et aussi la coqueluche de toute l’Algérie. Aouadj occupait le poste d’inter gauche. Il était très redouté par les défenseurs qui l’avaient à l’œil pendant tout le match. Même lorsqu’il n’avait pas le ballon, il était très dangereux et arrivait à tromper tout le monde. Aouadj pouvait jouer sans ballon. Il était rusé et pouvait facilement renverser la vapeur, capable de développer un grand volume de jeu grâce à son sens remarquable de l’anticipation et de l’interception. Il avait la chance d’avoir porté les mêmes couleurs au MCA, et la sélection algérienne. Sa couleur préférée est synonyme d’espoir, et c’est grâce à cet espoir qu’il fut sélectionné par le duo Smail Khabatou et Ibrir à l’âge de 23 ans le 26 décembre 1963 (le même mois de sa naissance) pour affronter la formation de Hongrie. Aouadj Zoubir a fait partie de la première sélection nationale, c’est-à-dire la première équipe nationale d’Algérie où il y restera pendant cinq longues années.
Il a joué avec de grands joueurs comme les Lalmas, Aftouche, Meziani Abderahmanne, Boubekeur Abderahmane, Okacha, et autres. Sa dernière rencontre internationale, il l’a jouée contre la formation brésilienne de Bonnsucesso le 10 octobre 1967. Aouadj Zoubir a participé aux premiers Jeux africains de Brazzaville où il fit sensation. Il mit fin à sa carrière internationale à l’âge de 28 ans. La même année, le Mouloudia connaissait de multiples revers et beaucoup de problèmes. Aouadj Zoubir a porté le maillot national plus de vingt fois et a inscrit quatre buts. C’était peu pour un attaquant, mais beaucoup pour un constructeur de jeu. Il était en quelque sorte le MCA, l’idole des jeunes. Le Mouloudia était Aouadj même avec la présence de talentueux footballeurs à l’image des Tahir Hacéne, Kaoua et autres. Il était adulé et très respecté, tellement les jeunes d’avant voulaient lui ressembler dans sa manière de jouer. De toutes les façons, les gardiens de but en savent quelque chose sur lui, surtout le grand gardien de but, le Portugais Carlos Gomez de la JS Djijel, Abrouk Mohamed, Nassou Mohamed du CR Belouizdad, Boubekeur de l’USM Alger, et autres. Aouadj Zoubir était de la race des grands et c’est bien dommage qu’actuellement personne n’en parle.
Kouider Djouab