Dites-nous comment ça se joue ?

Football :

Des supporters surveillent, du coin de l’œil, les préparatifs de leur équipe, pas seulement à Tizi-Ouzou, mais aussi ailleurs, dans d’autres wilayas du pays.

Ils réagissent lorsque le discours passe à côté, comme ils savent également se taire lorsque la direction du club respecte les directives des instances. Or, ce qui se passe sur les terrains est un sport dont on ne comprend ni les règles ni surtout, son extraordinaire popularité. Ce sport échapperait même ou alors on tenterait tout simplement de rappeler qu’il existe des instances qui ont pour mission de faire exécuter les règles de gestion et celle de jeu. Ceux qui pensent que le supporter ne peut réagir aux mauvaises décisions qui n’ont rien avoir avec le sport se trompent. Ce qui vient de se passer avec la JS Kabylie, prête à une incompréhension. Incompréhension dès l’instant que la Ligue de football professionnel «invite tous les clubs à respecter la mesure de la suspension de tous les stages et regroupements des athlètes des clubs et avertit que tout club contrevenant s’exposera à des sanctions», indique l’instance dirigeante de la compétition dans un communiqué publié sur son site officiel.
Or, la sanction à laquelle il fait allusion serait conforme à quoi, à quel barème ? «Il n’existe aucun barème de sanction dans les lois du football relative à cette inobservation des consignes du protocole sanitaire», déclarent ceux qui maîtrisent réellement les lois du foot et surtout leur contenu. Selon des experts interrogés, la JSK qui est le premier club en Algérie, à reprendre les entraînements à Akbou (Béjaïa) cinq mois et demi après la suspension des compétitions et activités sportives en raison de la pandémie du Covid-19, aurait dû solliciter le ministère de la Jeunesse et des Sports en faisant valoir les dispositions prises pour être en conformité aux consignes sanitaires, voire au respect des consignes du protocole sanitaire. Pour d’autres, cette sortie du club kabyle pourrait ne pas être en contradiction avec les orientations de la commission chargée du suivie de la pandémie.
Ceci d’une part et d’autre part «la LFP n’est pas habilité à intervenir pour menacer tout club qui serait le mauvais élève à sanctionner. Seule la Commission scientifique qui dépend du ministère de la Santé a le droit d’intervenir dans ce sens», nous dit-on. La réaction de la LFP intervient deux jours après le début du stage Akbou du club non cité, mais l’allusion est vite comprise par les observateurs. Il est vrai que les pouvoirs publics n’ont pas encore autorisé les clubs de l’élite à reprendre l’entraînement. Le gouvernement a chargé le MJS Sid Ali Khaldi d’examiner, avec les différentes fédérations sportives, la possibilité de reprise progressive.

Mouloud Iboud : «Sommes-nous dans le collimateur ?»
«Invités tous les clubs à respecter la mesure de la suspension de tous les stages et regroupements des athlètes des clubs et avertit que tout club contrevenant s’exposera à des sanctions», a indiqué l’instance dirigeante dans un communiqué publié sur son site officiel… «La LFP compte sur le sens des responsabilités de tout un chacun pour préserver la santé des acteurs du football et pour veiller au respect des règles dictées par les autorités sanitaire du pays», ajoute l’instance de Medouar. Contacté par nos soins, Miloud Iboud, le porte-parole de la JSK réagit à ce communiqué qu’il considère, sans destinée à son club, «il sait pertinemment que nous sommes les seuls à avoir repris les entraînements. Aucun autre club ne s’est engagé. Cela veut dire que l’on est dans le collimateur de la LFP et qu’un faux-pas nous coûterait cher. Et de renchérir «je regrette que de pareils comportements se manifestent encore au moment où le football de 2020 réclame un autre visage.
Ce qui est certain, la LFP ne peut sanctionner un club par rapport à cette reprise d’entraînement. Mais de quelles sanctions parle-t-il ? C’est la commission qui établira un PV au MJS si aucune disposition des règles du protocole n’est prise. Sachez que nous avons pris toutes les dispositions indispensables pour protéger nos joueurs et les techniciens qui accompagnent les joueurs… Nous avons tout au début réservé tout l’hôtel. Aucune personne, étrangère ou pas, n’est autorisée à entrer dans cet hôtel. Nous avons également instruit toute la délégation, y compris joueurs, à porter la bavette sauf sur le terrain. Une autre indication qui démontre tout l’intérêt que nous accordons aux consignes. Personnellement, avant de rejoindre l’hôtel, j’ai passé le test PCR».
Et d’ajouter «la LFP est-elle habilitée à bloquer le stage ? Non ? Pas du tout, seule la commission scientifique peut le faire si elle constate une inobservation du protocole sanitaire. On aurait souhaité que la LFP envoie une commission médicale à Akbou où notre équipe effectue son stage pour voir de visu que le protocole sanitaire est respecté. Le docteur Djadjoua n’est pas n’importe qui. Il est membre du conseil scientifique et médical de la wilaya de Tizi Ouzou. Il sait ce qu’il fait et il veille au respect strict du protocole sanitaire». Il fera remarquer que «les présidents de la FAF et celui de la LFP lors de la remise du trophée de champion d’Algérie au CRB, n’avaient respecté aucune mesure sanitaire, ni distanciation sociale par tous les présents». Voilà, non seulement des leçons à retenir, mais également un débat en perspective sur toutes ces questions.
H. Hichem