L’importation de voitures d’occasion autorisée dans le cadre de la loi de Finances 2020

«Nous ne voulons pas encourager le marché informel de la devise»

Le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali, est revenu, avant-hier samedi, à Alger, sur l’importation de voitures d’occasion autorisée dans le cadre de la loi de Finances de 2020, annonçant, à l’occasion, le gel de l’importation de voitures de moins de trois ans, introduite par la loi de Finances 2020.

«Nous ne voulons pas importer de la ferraille et nous ne voulons pas encourager le marché informel de la devise», a indiqué le représentant du Gouvernement. S’exprimant en marge des travaux de la Conférence nationale des start-ups, organisée au Centre international des conférences (CIC) d’Alger, le ministre de l’Industrie a fait savoir que lorsque cette mesure a été introduite dans la loi de Finances de 2020, il n’y avait pas la possibilité d’importer des véhicules neufs. De plus, a fait remarquer Ferhat Ait Ali, une voiture de moins de trois ans achetée d’Europe aura roulé 20.000 km au maximum ce qui rend ces véhicules, a-t-il observé, excessivement chers pour le consommateur algérien à revenu moyen. «Maintenant, si on compte acheter des véhicules de moins de dix ans à la place de ceux de moins de trois ans, comme ça été fait dans le passé, la ferraille ne nous intéresse pas», a-t-il dit.
Pour rappel, la loi de Finances 2020 stipule que les voitures d’occasion à motorisations essence sont autorisées à l’importation. Elles doivent cependant être obligatoirement équipées et/ou adaptées du dispositif GPL/GNC, y compris les véhicules à essence et au cylindre égal ou supérieur à 1.800 cm3. Les Algériens seront, ainsi, autorisés, à la faveur de cette LF de 2020, à importer un véhicule d’occasion qu’une seule fois tous les 3 ans. «L’importation d’un véhicule d’occasion en Algérie se fait avec des fonds propres en devises (capital de l’acquéreur), à travers le débit d’un compte bancaire devises domicilié en Algérie, afin de permettre aux autorités de suivre la traçabilité des fonds et bloquer les transferts illicites de capitaux». D’autres conditions relatives à l’importation des voitures d’occasion ont été imposées par le Gouvernement. Notamment, rappelle-t-on encore, concernant les droits de douanes et les taxes relevant du régime de droit commun. Les services des douanes seront chargés de mener des enquêtes pour déterminer les prix réels des véhicules d’occasion importés.
Enfin, évoquant les dossiers de l’importation et construction automobile en Algérie, le ministre de l’Industrie a affirmé que plus 100 opérateurs nationaux ont déposé leurs dossiers pour obtenir l’agrément de concessionnaires automobiles ou pour réaliser des projets de construction de véhicules en Algérie. «Plus de 80% de ce nombre sont des opérateurs nationaux inscrits sur la plate-forme numérique mise en place par le ministère de l’Industrie pour la sélection des futurs concessionnaires qui seront autorisés à effectuer des opérations d’importation des véhicules neufs en Algérie selon les exigences fixées dans le nouveau cahier des charges», a-t-il fait savoir. Dont, a poursuivi Ferhat Ait Ali, 20% des inscrits sont opérateurs nationaux et étrangers qui ont déposé leurs dossiers pour des projets de construction automobile, parmi lesquels 5 sont intéressés par l’activité de construction de véhicules de tourisme.
Rabah Mokhtari