Des barons du trafic de corail tombent dans une embuscade policière

Annaba

Agissant sur la base de renseignements fiables, les éléments de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) relevant de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya d’Annaba, ont tendu une embuscade pour intercepter, au mois d’octobre 2020, un véhicule transportant 12,9 kilogrammes de corail en provenance de la wilaya d’Annaba près de Sidi Salem.

La voiture de marque Renault Campus servait effectivement au transport d’une grande quantité de corail rouge. Les policiers ont trouvé également 334 comprimés de substances psychotropes de marque Prégabiline (Lyrica) et 460 unités de comprimés Extasie de deux couleurs différentes. Vert bouteille et rose. Il faut préciser que le comprimé coûte 3.000 DA. D’autre part 15 morceaux coutant sur le marché 15.000 DA et une feuille de près de 100 grammes qui coûte15 millions de centimes étaient en possession des trois trafiquants dont deux ont été appréhendés. Une somme d’argent estimée à 210.100 DA a été également saisie au cours de l’opération ainsi que 3 téléphones portables. Le corail récupéré sur les braconniers était arraché par une sorte de herse qui sert à racler les fonds marins. Ce sont des brins de corail ainsi que de petits arbustes, a appris La Nouvelle République hier des responsables de l’opération. Notons toutefois qu’un immense lot de matériels de plongée sous-marine a été récupéré par les services de sécurité de la wilaya dans la première semaine de décembre 2019. Des cabas renfermant des tenues de plongée pour des trafiquants de corail ont été repêchés dans l’oued de Seybouse par des plongeurs de la Protection civile. Soit, 34 bouteilles à air comprimé, 23 sacs étanches contenant des tenues de plongées, des piolets pour détacher le corail pillé des falaises, 2 compresseurs pour remplir les bouteilles, des boussoles, des ceintures de plomb et 2 kilos de corail brut ont été retrouvés aussi. Trois membres d’une bande spécialisée dans le trafic illégal du corail brut ont été traduits en justice et mis derrière les barreaux dans la mi-juillet 2017 par le juge du tribunal de Collo.
Les accusés, âgés entre 23 et 41 ans ont été condamnés à 18 mois de prison ferme pour détention, transport et trafic de corail. Les malfrats qui étaient versés dans ce trafic qui rapporte de grosses sommes d’argent ont été arrêtés près du littoral de Ben Zouit dans l’ouest de Skikda en possession de près de 15 kg de corail rouge, a-t-on appris de source sécuritaire. La police a saisi une embarcation à moteur, des équipements de plongée sous-marine et un véhicule où étaient cachées 150 autres petites pièces de corail prêtes à la vente. Décidément, les trafiquants de corail ne baissent jamais les bras devant les services de sécurité et c’est ce qui ressort des dernières déclarations faites récemment par le chef de la BRI de Annaba. Les policiers ont démantelé, dans la première semaine d’octobre 2016, un important réseau spécialisé dans le trafic de corail activant de l’Est du pays. Une cache qui contenait 6 kilos de corail brute a été retrouvée au niveau de l’oued Seybouse ainsi que 3 embarcations avec des moteurs marins et 30 bouteilles à air. Six membres des trafiquants ont été arrêtés par la police, tous originaires de Annaba et El Taref.
Selon les dernières informations recueillies auprès des services de sécurité de la wilaya, la brigade de Gendarmerie d’El Hadjar relevant du groupement territorial d’Annaba a effectué deux opérations distinctes en novembre 2015 sur la rive de Seybouse à Bouchir où les gendarmes munis d’un mandat de perquisition ont pu découvrir une quantité de 88,631 kilos de corail emballée dans des cartons et prêtes à être acheminée vers la Tunisie dans deux domiciles des trafiquants qui activent dans la discrétion la plus totale, informe-t-on. A en croire des sources plausibles, les éléments de la Gendarmerie de la wilaya d’El Taref avaient réussi majestueusement grâce à des renseignements fiables à neutraliser une piste d’un vaste réseau de trafiquants de corail qui opèrent dans les localités de Ben M’Hidi, Oued Bettah, El Marsa, Oued Battah, Cap Rosa et Kala relevant de la zone frontalière algéro- tunisienne. L’opération qui avait été menée en 24 heures, du mois février 2013 quand la brigade d’El Kala avait tendu une sourcière sur la RN-88 de la localité Meleha à deux trafiquants qui étaient à bord d’une Renault Clio en possession de 40 kg de corail. Le mois d’août 2012 une opération qui avait été mené d’une main de maître par le commandement de l’Etat-major avait duré trois jours d’investigations ayant conduit à une importante saisie de 100 kilos de corail rouge, 30 combinaisons de plongée sous-marine, 10 embarcations bien équipées pour ce fructueux trafic discret ainsi que des bouteilles d’oxygènes. La valeur estimée de cette grosse prise avait été évaluée à 10 milliards de centimes, nous a-t-on informé auprès de ces services. Le corail est une classe d’invertébrés marins ayant pour caractéristique commune un squelette externe calcaire ou corné et protecteur appelé corail.
Les vrais coraux secrètent du carbonate de calcium et les récifs coralliens sont surexploités par les pécheurs. Dans ce volet il faut savoir qu’on pèche les coraux dans le but de les vendre pour en faire des bijoux de valeur. En outre, on se sert des coraux extraits des récifs afin de construire des maisons, des routes et aussi des chaux. Par ailleurs, il convient d’indiquer que ce produit noble contient un écran solaire naturel soit un acide aminé rare. Or, ce dernier existe particulièrement dans les profondeurs du littoral de la zone très riche de la wilaya d’El Taref «El Kala». A cet effet, l’on indique que les matières nobles, à savoir le corail et la bruyère sont exploitées et transformés en multiples produits artisanaux. Cette matière précieuse est notamment localisée tout le long du littoral calois et sa qualité a largement dépassé nos frontières. La raison pour laquelle la ville d’El Kala est appelée la capitale du corail. La matière est localement transformé par la Société méditerranéenne de pèche et de transformation du corail en parures, colliers, bracelets, boucles d’oreilles, bagues, cornes. Cette société exporte ses produits en Italie et aux pays de Golfe. La 2e matière précieuse qui est la bruyère, nommée localement Bouhaddad, est exploitée par la SARL Essbassa, une société privée qui était une ex-unité étatique connue mondialement par une variété de 164 modèles exportés en Italie, États-Unis, Espagne et la France. La seconde coopérative « Arts et traditions » est spécialisée dans la sculpture sur la bruyère. A titre illustratif, nous citerons le socle, le poudrier, le plumier. Selon toute vraisemblance, la mer d’El Kala renferme d’importants gisements coralliens. D’après les indications de la direction de la pêche de la wilaya d’El Taref, l’extraction remonte au début de l’année 1970 jusqu’au mois d’octobre 2000 où elle avait été officiellement interdite par le gouvernement Algérien.
En tout état de cause, le corail au large d’El Kala avait subi une exploitation réellement forcenée de plusieurs amateurs aveuglés par le gain rapide et facile en étroite collaboration avec des pécheurs étrangers, à savoir Tunisiens et Italiens exerçant d’ores et déjà clandestinement sur les côtes algériennes. Devant cet état de fait, la garde côtière avait été renforcée ces dernières années pour protéger cette grande richesse naturelles de ces redoutables exploitants décidés à aller jusqu’au bout de leur trafic. De ce fait de nombreuses arrestations avaient eu lieu durant ces derniers mois dans ce vaste littoral et grâce à la vigilance des brigades de la Gendarmerie nationale de la wilaya d’El Taref, de Ben M’hidi et de Berrihane. Selon certains armateurs questionnés à ce sujet, l’on apprend que le trafic du corail n’a jamais cessé dans le milieu des trafiquants qui activent toujours avec une totale discrétion et dans l’ombre. Il va sans dire que les barons du corail qui avaient pu faire des fortunes en détruisant le patrimoine national utilisent encore des réseaux mafieux dotés de moyens sophistiqués pour l’extraction, le transit ainsi que l’écoulement de la matière précieuse.
Il faut savoir que le kilo du corail brut vaut plus de 100 millions de centimes d’après la qualité, souligne-t-on.
Une minutieuse et profonde enquête avait été menée dernièrement par les éléments de la police judiciaire de la ville d’El Kala grâce à des renseignements fiables récoltés sur ce trafic qui prend des proportions alarmantes et dans laquelle les investigations des enquêteurs avaient avec un mandat de perquisition délivré par la justice conduit à une importante saisie de 42 kilos de corail dissimulée dans la cité de Jilassa à El Kala. Nous informent de sources policières. Selon nos informations, le présumé auteur est un des trafiquants qui était versé dans ce créneau très rentable, la marchandise récupérée est indique-t-on estimée à une valeur de 500 millions de centimes. Connu depuis la préhistoire, le corail était déjà utilisé par les Egyptiens, les Grecs et les Romains pour l’utiliser dans des objets et des bijoux. Au Moyen-Âge, ce précieux produit était aussi un objet considéré comme une croyance pour les Tibétains et les Indiens d’Amérique, pour qui c’était une pierre sacrée qui symbolisait l’énergie de la force vitale, celle qui protège du mauvais oeil. Or, les coraux sont parfois solitaires mais trop souvent, ils forment des colonies. Ainsi, les récifs coralliens naissent de l’accumulation des madrépores et certains sont vieux de 5 5.000 ans. Ils se développent généralement dans les zones peu profondes des mers chaudes. Le corail meurt en dessous de 29 C° et en dessous de 18 C°.
Oki Faouzi