Bekkat : «Les autorités n’hésiteront pas à aller vers un reconfinement partiel»

Crainte d’une explosion des affections au Covid-19 durant les jours de fêtes

Depuis quelques semaines, l’Algérie enregistre un rebond significatif du nombre de contaminations au Covid-19 et de celui des hospitalisations, mettant ainsi sous pression les professionnels de la santé qui ne cessent, depuis des mois, d’émettre des messages d’alerte sur la deuxième vague.

Quelle que soit sa forme ou son rythme d’évolution, les chiffres confirment les craintes d’une propagation incontrôlée du virus, exprimée depuis des mois par les épidémiologistes et les membres du Comité scientifique en charge du suivi de l’évolution de l’épidémie. «Le Coronavirus n’a pas disparu. Il circule activement», a averti, hier, le Professeur Mohamed Bekkat Berkani, également, membre de la Commission scientifique de lutte contre la Covid-19, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale. Il craint surtout la propagation massive du Covid-19 durant cette période de fêtes qui coïncide avec l’inauguration de la Grande mosquée d’Alger et la tenue du référendum populaire, et ce, malgré la prise de toutes les mesures de sécurité. Toutefois, dans un cas extrême, le Pr Bekkat a estimé que l’Etat n’hésitera pas sur la riposte contre la propagation du Coronavirus, évoquant l’éventualité «d’un retour au reconfinement partiel», si nécessaire. «Le retour au reconfinement partiel ciblé n’est pas exclut en cas d’augmentation du nombre des affectations», a-t-il expliqué. Une décision et action commune seront prises en coordination avec les autorités locales afin d’éviter l’envenimement de la situation, déjà préoccupante. Mais surtout pour soulager et réduire la charge sur les services dédiés au Covid-19 dans les hôpitaux qui commencent à saturer, après le rebond du nombre de malades du Covid-19 hospitalisés. Avec l’explosion éventuelle du nombre de cas, il serait difficile de contenir la progression exponentielle du Covid-19, qui circule activement dans le cercle privé et public après la levée des restrictions et du confinement partiel. Une stratégie qui a permis jusque-là à l’Etat de gérer la crise en comptant en parallèle sur la responsabilité et la conscience des citoyens. Une discipline toujours mise en cause dans la diffusion du Coronavirus. M. Bekkat pointe du doigt le relâchement systématique des mesures barrières qui sont l’unique solution pour contenir la progression de l’épidémie, en l’absence d’un vaccin, notamment, durant la période hivernale propice à l’explosion des grippes. En cas d’une envolée incontrôlée du nombre des contaminations au Covid-19, l’invité de la radio nationale redoute la saturation des hôpitaux, mais surtout l’impuissance et l’incapacité des soignants «épuisés et dépassés» à faire face au flux des patients atteint du Covid-19. Il a confirmé, dans ce sens, que «tous les hôpitaux doivent se préparer à recevoir plus de malades de Covid-19», invitant les citoyens à se confirmer aux mesures de sécurité dont le port du masque dans les espaces publics, à se désinfecter et surtout à respecter la distanciation physique indispensable, avec la réouverture des espaces publics et des écoles, dernièrement. Dans le cas contraire, l’Etat se chargera de prendre de nouvelles restrictions mesurées car l’Algérie ne fait en aucun cas actuellement figure d’exception. Elle assiste à un rebond significatif du nombre de malades de Covid-19. Plus alarmiste qu’avant, Pr Bekkat estime qu’il n’y aura pas de peine à riposter rigoureusement contre la progression de ce virus, affirmant que «le danger du Coronavirus est toujours présent et les citoyens doivent strictement s’astreindre à l’application des actions de prévention et de sécurité». Ces mises en garde valables surtout en ces jours de fêtes. L’intervenant a exprimé son inquiétude quant à l’augmentation des cas de contamination au Covid-19 durant les deux jours de la célébration d’El-Mawlid Ennabawi et du 1er Novembre. Deux dates qui coïncident avec l’inauguration de la Grande Mosquée d’Alger et le référendum populaire. Malgré la mise en place de tous les dispositifs nécessaires pour garantir le non-déroulement de ces deux évènements, le Pr Bekkat a appelé la société civile et les associations ainsi que les familles algériennes à redoubler de prudence et à respecter les mesures barrières pour éviter les affectations dans les cercles privés qui seront diffusés dans les milieux publics. En conclusion, il a invité les personnes âgées, fragiles et les malades chroniques à se vacciner contre la grippe saisonnière dès le 3 novembre prochain. L’hôte de la radio a insisté sur la rigueur dans l’application des mesures de sécurité, citant en exemple la situation critique que vivent les pays européens depuis deux semaines.
Samira Takharboucht