Des accusés auditionnés prétendent que de fausses déclarations leurs ont été attribuées

Affaire Khalifa Bank

Plusieurs accusés dans l’affaire Khalifa Bank sont revenus lors de leurs auditions sur leurs déclarations faites auparavant, avant-hier lundi, soit au deuxième jour du procès, ouvert la veille dimanche, au tribunal criminel près la Cour de Blida, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015.

Confrontés par la présidente du tribunal et par le Procureur général à des déclarations qu’ils ont faites durant l’enquête, ces accusés ont prétendu qu’il s’agissait de révélations qui leurs ont été faussement attribuées par les personnes en charge de l’enquête à l’époque, sur ordre de certaines parties. D’autres accusés, également auditionnés le même jour, sont, quant à eux, revenus sur leurs déclarations faites auparavant, lesquelles condamnent le principal accusé dans cette affaire, Abdelmoumène Khalifa, ex P-dg du groupe Khalifa, au sujet notamment du retrait de fonds sans titres réguliers. Une affaire dans laquelle douze personnes sont, pour rappel, poursuivies. Niant avoir obtenu un quelconque avantage de la part de Khalifa Bank en contre-partie de dépôt des fonds publics, exception faite de billets de voyage gratuits. L’ex-directeur de l’agence de la Banque de développement local (BDL) de Staoueli, Issir Idir Mourad, qui a purgé une peine de neuf ans de prison, suite à une condamnation dans cette affaire, a prétendu n’avoir fait aucune déclaration l’impliquant durant l’enquête, qui était selon lui, orientée de façon à l’impliquer, ajoutant avoir signé des déclarations qui lui ont été attribuées sous la peur et la pression. Le même accusé a également nié avoir participé à la falsification de deux contrats hypothécaires pour faciliter l’attribution d’un crédit bancaire de la BDL au Groupe Khalifa, pour le financement d’un projet de laboratoire pharmaceutique. L’ex-directeur général du groupe Saidal, Ali Aoun, poursuivi dans cette affaire pour «corruption et abus d’influence» qui a également prétendu que des parties, qu’il n’a pas cité ont tenté de l’impliquer dans l’affaire Khalifa Bank, en vue de le destituer de son poste est revenu sur les dépôts des fonds du Groupe Saidal chez Khalifa Bank. Motivés, a-t-il dit, par la facilité du mouvement des fonds avec les clients du groupe Saidal, à partir de Khalifa Bank. Le principal accusé Abdelmoumène Khalifa, de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de «constitution d’association de malfaiteurs», «falsification de documents officiels et usage de faux», «vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption», «falsification de documents bancaires», et «banqueroute frauduleuse». La banque Khalifa avait été créée en 1998 et était dirigée par Ali Kaci. Le conseil d’administration avait confié par la suite la présidence du Groupe à Abdelmoumène Khalifa qui l’a géré en qualité de Président-directeur général de 1999 à 2003. En 2015, Abdelmoumène Khalifa a été condamné par le Tribunal criminel près la Cour de Blida à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA avec confiscation de l’ensemble de ses biens.
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