L’Union africaine préoccupée par les conséquences de l’agression marocaine

Décolonisation du Sahara occidental

Au Sahara occidental occupé, «la guerre se poursuivra», tant que l’ONU se soustrait à ses responsabilités, d’autant que l’organisation n’a pas fait pression sur le Maroc pour qu’il s’inscrive dans la légalité internationale et respecte les accords de 1991, a déclaré Khatri Addouh, membre du Secrétariat national et responsable de l’organisation politique du Front Polisario, dans un entretien avec l’Agence de presse espagnole «EFE», dans les camps des réfugiés sahraouis, rapporté par les médias sahraouis.

Pour Khatri Addouh, le Maroc est responsable de l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu signé il y a 29 ans, en raison de son attaque, vendredi dernier, contre un groupe de Sahraouis sans défense à El-Guerguerat. «Nous sommes en état de guerre. Et nous avons été contraints de prendre cette décision», a-t-il affirmé. Le responsable sahraoui a également souligné que «le peuple de son pays a fait montre de patience pendant près de trois décennies (…). Néanmoins, le Maroc a ressenti l’impunité en raison du manque de sérieux de la part du Conseil de sécurité et de l’absence d’une position décisive du Secrétariat général de l’ONU». Khatri Addouh a adressé ses critiques à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), qui n’est pas parvenue à mener à bien sa mission, et au Secrétariat général de l’ONU qui n’a pas «indiqué clairement au Conseil de sécurité l’existence de réelles craintes en raison de la situation actuelle, et d’avoir permis, depuis au moins un an, la démission de l’Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, ce qui a généré une impasse du processus politique».
Sur le terrain, le ministère de la Défense sahraoui a annoncé, lundi, que les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené des attaques intensives sur les retranchements des soldats de l’armée d’occupation marocaine le long du mur de séparation à El-Guerguerat. Selon le communiqué militaire (N° 04), «les unités de l’APLS ont mené, lundi, des attaques intensives le long du mur de la honte marocain, dont le bombardement des retranchements des forces d’invasion marocaines», a-t-il indiqué. «Les frappes ont ciblé le point d’alerte 71 dans le secteur Haouza, la base n° 04 du secteur Amgala, en sus du bombardement de la base n° 20 près d’El Rous Essebti et du point d’alerte 191 du secteur de Farsia, ciblé deux fois», précise la même source. Les attaques ont également ciblé «la base n° 12 du bataillon 47 dans le secteur Oum Dreyga et la base n°04 du bataillon 63 dans le secteur Bakari», ajoute le communiqué.
Le ministère de la Défense sahraoui a affirmé dans son communiqué que «les braves unités de l’APLS continuent de bombarder les retranchements de l’ennemi le long du mur de la honte». Lors de son audience avec l’ambassadeur de la RASD en Ethiopie et représentant permanent auprès de l’Union africaine, Lamine Abaali, au siège de la Commission de l’UA à Addis Abeba, Moussa Faki, président de la Commission, a exprimé sa profonde préoccupation suite aux derniers développements survenus dans la région d’El-Guerguerat, qu’il suit de près». La cause sahraouie a trop duré d’où l’impératif de son règlement en tant que question de décolonisation en premier lieu, tout en appuyant les efforts de l’ONU dans ce sens», a-t-il déclaré. Lamine Baali a informé le haut commissaire de l’UA des mesures unilatérales prises par le Maroc à El-Guerguerat, et donnant lieu à la violation éhontée de l’accord de cessez-le-feu et le déclenchement, 29 ans après, d’un affrontement militaire».
L’ambassadeur sahraoui a évoqué les causes profondes à l’origine de la tension qui sévit à El-Guerguerat et la manière avec laquelle le Maroc a fait plonger la zone dans les affres de la guerre. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a condamné l’agression contre des civils sahraouis par les forces militaires marocaines dans la région d’El-Guerguerat, appelant la France à cesser son soutien à la politique expansionniste de l’occupant marocain qui réprime le peuple sahraoui. Samedi, le Président sahraoui, Brahim Ghali a annoncé «la fin de l’engagement au cessez-le-feu signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc en 1991, suite à l’agression marocaine dans la région d’El-Guerguerat», tenant «l’Etat d’occupation marocain pleinement responsable des conséquences de son acte militaire».
Lakhdar A.