La communauté internationale reste au chevet d’un Afghanistan meurtri par la guerre

Afghanistan

La Conférence des donateurs des 23 et 24 novembre a permis de réunir 10 milliards d’euros, à l’heure où les talibans sont de nouveau aux portes du pouvoir. Alors que la gouvernance mondiale est aujourd’hui affaiblie, la communauté internationale a montré qu’elle sait faire front quand il s’agit de tenir à bout de bras l’Afghanistan.

Si les Etats-Unis accélèrent leur désengagement du pays, la Conférence dite des donateurs, réunie les 23 et 24 novembre par visioconférence à Genève (Suisse), autour de 70 pays et une trentaine d’organisations internationales, a permis de réunir 12 milliards de dollars (10,1 milliards d’euros) d’aides pour un plan quadriennal (2021-2024). Une vraie résilience. Car voilà dix-neuf ans que les talibans ont été défaits et ils sont désormais, de nouveau, aux portes du pouvoir. Et le dialogue interafghan ouvert à Doha le 12 septembre, qui promettait le retour de la paix, est au point mort.
Cette réunion, quatrième du genre, était vitale à la survie d’un pays meurtri, incapable de subvenir à ses besoins. En 2020, selon la Banque mondiale, 75 % des dépenses civiles du pays et 90 % du financement de sa sécurité dépendent des donateurs étrangers. De plus, en 2016, 13,6 milliards d’euros avaient été collectés pour une période qui s’achevait fin 2020. Au-delà, l’Etat afghan était menacé d’effondrement.
Néanmoins, jusqu’au mois d’octobre, les bailleurs de fonds de Kaboul et l’ONU s’interrogeaient encore sur l’opportunité d’un tel rassemblement alors que les talibans gagnent du terrain militairement et imposent leur loi au gouvernement afghan lors des pourparlers. Le risque étant de faire un chèque en blanc aux insurgés et de se priver d’un atout pour les pousser au compromis. L’ONU a indiqué mardi être «pleinement consciente des choix difficiles à faire » et de «l’incertitude » que font peser les discussions de Doha sur ce soutien.
R.I/Agence