«Le paiement des rançons aux groupes terroristes doit cesser»

Djerad à la Conférence de l’Union africaine :

La poursuite des transferts, au profit de groupes terroristes, de fonds colossaux au titre de rançons pour la libération des otages, constitue un motif de grande préoccupation pour l’Algérie, a fait savoir le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, dans son allocution, dimanche, lors des travaux de la 14e session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) sur l’initiative «faire taire les armes en Afrique».

«C’est une démarche qui sape nos efforts de lutte antiterroriste», a-t-il expliqué. Le Premier ministre a mis l’accent sur l’importance de «consolider la concertation afin d’éradiquer l’extrémisme violent, lutter contre le terrorisme et assécher les sources de son financement». Il a mis en avant l’importance d’œuvrer à la «concrétisation des décisions onusiennes relatives à l’embargo sur les armes dans les zones de conflits, la reconstruction des capacités nationales pour sécuriser les stocks d’armes et de munitions et la lutte contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre». Abdelaziz Djerad a appelé au traitement des causes des «menaces sécuritaires et conflits, essentiellement la marginalisation, la pauvreté, la privation, et l’absence de perspective réelles de développement», et ce «partant de l’importance du triptyque paix, sécurité et développement».
Il affirmé, à cet égard, le soutien de l’Algérie aux «efforts visant le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le Sahel à travers le renforcement des capacités nationales des pays concernés, dans le cadre de la coopération bilatérale ou les mécanismes multilatérales, à l’instar du Comité d’Etats-majors opérationnels conjoints (Cemoc) ou l’Unité de fusion et de liaison (UFL)». Pour l’Algérie, le projet «faire taire les armes» ne saurait aboutir sans l’éradication des résidus du colonialisme en Afrique, conformément à la Déclaration des Chefs d’Etats et de Gouvernements de mai 2013 et de l’Agenda continental 2063 de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit, inaliénable, à l’autodétermination à travers un référendum libre et régulier au Sahara occidental.
Le Premier ministre a appelé à la «relance du processus de règlement politique en accélérant la nomination d’un Représentant personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) et la reprise des négociations entre les deux parties au conflit». Abdelaziz Djerad a également appelé l’UA à «assumer sa mission de préservation de paix et de sécurité africaines» conformément à l’Acte fondateur de l’UA et au Protocole relatif à la création du Conseil africain de paix et de sécurité «afin de contribuer à la recherche d’une solution à ce conflit, qui n’a que trop duré». Autres thèmes abordés par le Premier ministre : la prorogation des délais de l’initiative «faire taire les armes en Afrique» de 10 années supplémentaires ; le renforcement de la concertation sur la mise en œuvre de l’approche globale de l’Agenda continental 2063 ; la définition et la délimitation des frontières entre les Etats et le respect rigoureux du principe de l’UA sur le respect des frontières héritées à l’indépendance ; la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; une solution politique consensuelle préservant la sécurité, la stabilité et l’unité de la Libye, loin de toute intervention étrangère, dans le respect de la volonté du peuple libyen frère.
Lakhdar A.