Un cahier de charge sera bientôt mis en place

Aide financière étatique

Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a déclaré avant-hier à Alger que l’accompagnement financier de l’Etat aux entreprises publiques sera conditionné par la modernisation de leur mode de gestion.

Dans ce sens, le ministre a fait part de la mise en place imminent d’un cahier de charges définissant les conditions d’accès de ces entreprises au soutien financier étatique. «Le cahier de charges en question sera élaboré par le Trésor public, les banques publiques et les entreprises industrielles publiques», a indiqué M. Benabderrahmane à la presse, en marge d’une cérémonie consacrée au lancement officiel du portail électronique du ministère. Ces conditions vont permettre, selon le ministre, à l’Etat de faire des évaluations périodiques sur la manière dont ces crédits sont utilisés par leurs bénéficiaires. «Le conditionnement de l’aide aux entreprises est une pratique universelle», a-t-il tenu à préciser dans ce sens.
Notant que l’Etat doit s’assurer que l’argent consacré pour ces entreprises sera utilisé à bon escient, le ministre a affirmé : «Nous tenons à préserver le tissu industriel national et toutes les entreprises publiques ou privées seront accompagnées par l’Etat d’une manière ou d’une autre mais nous serons très regardants sur le mode de gouvernance et sur le management de ces entreprises». En outre, le ministre des Finances a précisé que l’objectif du soutien financier étatique était de relancer les entreprises économiques à travers un accompagnement effectif qui leur permettra de surmonter le problème de l’endettement structurel qui entrave leur développement.
S’agissant des opérations d’assainissement effectuées dans le passé, le ministre a admis qu’elles n’ont pas porté leurs fruits. La preuve réside, poursuit-il, dans la situation financière critique de certaines entreprises qui soufrent encore du problème d’endettement. Plusieurs entreprises publiques demeurent déficitaires d’où l’impératif, pour lui, de changer les anciennes méthodes de soutien aux entreprises.
«Il y a eu effectivement des entreprises nationales qui ont bénéficié d’un fonds d’assainissement qui dépassait les milles milliards de dinars depuis une dizaine d’années, mais leur situation actuelle n’est pas reluisante», a-t-il regretté, expliquant cela par le fait que l’Etat, à l’époque, ne leur avait pas exigé des conditions rigoureuses les obligeant à adapter leur gouvernance aux conditions du marché. Afin d’éviter toute erreur, «dorénavant, il n’y aura plus de versement d’aide financière sans une révision préalable du mode de gouvernance des structures de ces entreprises qui doit être adapté aux besoins du marché algérien mais surtout à la qualité de la production qui va être destinée à l’exportation», a-t-il conclu.
Manel Z.