Mise en exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet, en mars 2021

Le cahier des charges est dans sa «phase finale»

«Le cahier des charges pour l’exploitation du gisement minier de Ghar- Djebilet est dans sa phase finale», a fait savoir hier, le ministre des Mines, Mohamed Arkab, lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale, lors duquel il a exprimé son intention d’ouvrir le secteur de l’industrie minière au privé afin d’intensifier les efforts de production, de la recherche de nouveaux sites et éléments rentables comme souhaité par le Président Tebboune.

Il a révélé, à l’occasion, la mise en exploitation, dès le mois de mars 2021, de la mine de fer de Ghar Djebilet, située à proximité de Tindouf (Sud-Ouest), sur une superficie d’environ 130 km2, et qui dispose de 3 milliards de tonnes de réserves. «Il est prévu de commencer, dans un premier temps, par l’exploitation de 1,6 milliard de tonnes du gisement de fer», a-t-il déclaré, assurant que «des explorations minières seront menées conformément aux règles et les normes en vigueur afin de protéger l’environnement de l’écosystème». Il est revenu lors de son intervention sur l’intérêt que porte son département au développement les ressources minérales dont regorge le sous-sol algérien (fer, zinc, cuivre, silicium, lithium…), mettant l’accent sur l’intensification de la production nationale, répertorier de nouveaux gisements et les éléments plus rentables et renforcer l’investissement dans les ressources humaines et la main-d’œuvre qualifiée et spécialisée dans le domaine. S’agissant de l’exploitation des mégas gisements de Ghar Djebilet et d’Oued Amizour (dans la wilaya d Béjaïa), M. Arkab a affirmé que «tous les aspects techniques ont été étudiés et examiné, dans la phase finale du cahier des charges et nous allons travailler en vue d’exploiter et de développer le gisement de Ghar Djebilet qui exige de techniques hautement avancées pour l’extraction du phosphores».
«La mise en exploitation de ce gisement est prévue au mois d’avril, au plus tard», a-t-il déclaré. L’Etat mise désormais sur l’investissement minier afin de diversifier ses ressources financières afin de s’affranchir de sa logique rentière. Un rebond d’intérêt s’est manifesté dès le début de l’année 2020 pour le développement des ressources dont regorge le sous-sol algérien. Plusieurs projets devront être relancés prochainement après une longue attente due à la contrainte liée à la déphosphoration du minerai. C’est le cas de l’exploitation de la mine de zinc d’Oued Amizour, située dans la wilaya de Béjaïa qui sera enfin entamée après plusieurs années de retard. Le ministre Arkab a qualifié l’opération d’exploration prochaine de ce méga gisement de «très important car il est riche en plomb-zinc dont les réserves montent à 32 millions de tonnes, représentant la moitié des réserves du pays en la matière», affirmant, à ce propos, que «le plan de l’exploitation de la mine de Zinc d’Oued Amizour mise en place depuis 2012 en collaboration avec un partenaire étranger fiable est toujours en cours». «Nous entamons actuellement la phase finale de l’opération et la mise en place de toutes les techniques avancées qui rendraient son exploitation plus rentable», a-t-il ajouté, affirmant que «des rencontres entre Algériens et étrangers se poursuivent dans l’objectif de parvenir à un partenariat fiable avant le lancement de l’exploitation de cette mine».
Par ailleurs, le ministre a rassuré quant à l’impact des produits utilisés dans les opérations de recherches et d’explorations de ces grands gisements sur l’environnement et les habitants de ces deux zones. Il a affirmé que toutes les techniques utilisées répondent aux normes en vigueur et ne représentent aucun risque pour l’environnement et l’homme. Revenant sur l’importance du développement de l’exploitation de lithium, M. Arkab a déclaré que «l’Algérie sera dans le futur parmi les premiers exportateurs de lithium au monde», rappelant la volonté de l’Etat d’entamer l’exploitation «optimale et transparente» de cette ressource très rare utilisée particulièrement dans la fabrication de batterie électrique. Après avoir identifié ou répertorié les sites riches en cette matière, l’État compte intensifier la production afin de devenir le premier fournisseur des industriels dans le monde. La présence de lithium a été localisée, selon M. Arkab, dans les régions de «Naâma, El Bayad, Labiodh Sid Cheikh, Béchar et dans le Grand Sud algérien». Le ministère des Mines compte également exploiter le silicium utilisé dans la fabrication des photovoltaïques. L’Algérie semble très déterminée dans sa démarche de développement de l’industrie minière pour renforcer son matelas de devises et se libérer de la politique rentière. Cependant, «sans l’expertise et le partenaire étranger, il serait difficile de se projeter dans ces projets dont le coût d’investissement est très élevé, mais très porteur en parallèle».
Samira Takharboucht