L’Algérie face au défi de la diversification économique

Ouverture officielle de la Zlecaf

Entrée en activité, la zone de libre-échange intercontinentale africaine (ZLECAf) offre d’importantes perspectives à l’Algérie qui souhaite profiter des potentialités qu’offre le marché africain.

L’ouverture de la ZLECAf intervient dans un contexte assez particulier, mais aussi opportun pour l’Algérie qui prévoit de commencer la mise en œuvre de son plan de relance économique qui vise à révolutionner et redynamiser tous les secteurs productifs et commerciaux. Considéré comme un choix stratégique, le Gouvernement algérien mise sur la dynamique des échanges économiques, mais aussi sur la consolidation de la sécurité et de la paix dans la région. Des points importants pour assurer la sécurisation des opérations des échanges commerciaux, mais aussi pour garantir la pérennité de la ZLECAf. Avant de ratifier l’accord sur la ZLECAf, l’Algérie a élaboré sa stratégie nationale devant accompagner son adhésion, mais aussi une panoplie de mesures indispensables pour sécuriser la circulation des marchandises. Quant à «l’élaboration des offres tarifaires de commerce les biens et les services et les offres préliminaires les secteurs prioritaires pour le commerce de services algérien, est en voie de finalisation», a fait savoir le Premier ministre, Abdelaziz Djerad récemment, confirmant ainsi la détermination de l’Algérie d’intégrer et d’investir le marché africain. C’est l’objectif aussi des 53 autres pays signataires. «Le début des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAf est la réalisation d’un rêve», a indiqué la Commission de l’Union africaine (UA). Optimiste et enthousiaste quant à l’entrée en activité de la ZLECAf après une longue attente, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique a estimé qu’«une fois pleinement opérationnel, l’accord de libre-échange africain a le potentiel d’augmenter le niveau du commerce intra-africain de plus de 52% d’ici à 2022». En effet, cet espace constitue un marché de 1,2 milliard de consommateurs et un produit intérieur brut (PIB) combiné de 2.500 milliards de dollars, représentant un important levier de croissance pour les pays signataires. L’Algérie a d’ailleurs, dans cette perspective, mobilisé plus de 250 nouveaux camions pour renforcer le transport des marchandises vers les pays africains en vue de booster les opérations d’exportations vers ces pays. L’Algérie vise à augmenter son volume des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAf qui est très faible et ne dépassant pas 3 % du total des échanges. Mais aussi conforter sa position en tant que pays fournisseurs des autres pays africains, sachant qu’«elle occupe la 20ème place du total des pays fournisseurs du continent, soit 0,4 % du total des importations du continent africain». Ce qui est insignifiant vu l’ampleur du marché et le nombre des consommateurs. Elle prévoit, également, d’élargir ses opérations d’exportations vers d’autres destinations au-delà de l’Afrique du Nord où se concentre la majorité de ses opérations. Mais aussi diversifier ses offres commerciales. Pour rappel, la ZLECAf a été lancée en mars 2018 dans la capitale rwandaise, Kigali, et compte jusqu’à présent 54 signataires membres de l’Union africaine (UA).
Samira Takharboucht