Le tourisme frappé de plein fouet

Tunisie : l’encours de la dette publique est passé à 90,3 milliards de dinars

Les recettes touristiques ont baissé de 64%, à 1,9 milliard de dinars, depuis le début de l’année 2020 jusqu’au 20 décembre, selon les indicateurs financiers publiés à fin décembre dernier par la Banque centrale de Tunisie. Ces mêmes indicateurs font état d’une régression du volume global de refinancement de 23%, à 8,7 milliards de dinars.

Concernant le total des transactions interbancaires, il a augmenté de 22%, pour atteindre 1,5 milliard de dinars. La BCT relève par ailleurs, que le taux du marché monétaire s’est rétabli à 6,11%, contre 7,81%, en décembre. Par ailleurs l’on signale que d’un autre côté, les avoirs nets en devises de la BCT se sont élevés à plus de 22,8 milliards de dinars, l’équivalent de 159 jours d’importation, à la date du 23 décembre, soit le plus haut niveau atteint depuis le mois de mai 2010. Par rapport à la même période de l’année écoulée, les réserves sont en hausse de 3,9 milliards de dinars en valeur. Or, cette hausse s’explique par une baisse de la valeur des services de la dette extérieure cumulés, au niveau de 7,6 milliards de dinars, (contre 8,9 milliards de dinars en décembre 2019) et une hausse des revenus du travail cumulés, passant de 5 milliards de dinars en 2019, à 5,5 milliards de dinars actuellement.

Aggravation du déficit budgétaire de 80% à 6,6 milliards DT

Le déficit commercial en Tunisie s’est réduit de 6,1 milliards de dinars pour s’établir à -11,6 milliards de dinars, durant les onze premiers mois de l’année 2020, a annoncé l’Institut national de la statistique (INS). Le taux de couverture a gagné, ainsi, 5,6 points par rapport à la même période de 2019, pour s’établir à 75%, à fin novembre 2020, contre 69,4% (en 2019). Ce déficit est expliqué en grande partie par le déficit enregistré avec certains pays, tels que la Chine (-4,9 milliards de dinars), la Turquie (-1,9 milliard de dinars), l’Algérie (-1,6 milliard de dinars), l’Italie (-0,7 milliard de dinars) et la Russie (-0,8 milliard de dinars). En revanche, le solde de la balance commerciale des biens a enregistré un excédent avec d’autres pays principalement avec la France (3,2 milliards de dinars), l’Allemagne (1,1 milliard de dinars) et la Libye (0,9 milliard de dinars).
Pour ce qui est de la réduction de la valeur du déficit de novembre 2019 à novembre 2020, elle est due à la baisse des importations (-19,9%, à 46,6 milliards de dinars), à un rythme plus important par rapport à la régression des exportations (-13,4%, à près de 35 milliards de dinars). S’agissant de la baisse des importations (-19,9%), elle est expliquée par la diminution des importations des biens d’équipement (-25,2%), des matières premières et demi produits (-16,7%), des biens de consommation (-15,7%) et de l’énergie (-35,3%), révèle-t-on de même source. En ce qui concerne le repli observé au niveau de l’exportation (-13,4%), il est dû à la baisse des exportations du secteur des textiles, habillement et cuirs (-15,4%), des industries mécaniques et électriques (-16,4%), de l’énergie (-13,9%) et des mines, phosphates et dérivés de (-22,5%).
En revanche, le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires a enregistré une hausse de (+14,3%), suite à l’augmentation des ventes d’huile d’olive (2,1 milliards de dinars contre 1,2 milliard de dinars en 2019). Soulignons que le déficit budgétaire s’est aggravé de 80%, à 6,6 milliards de dinars, à fin octobre 2020, en comparaison avec la même période de l’année écoulée, selon les résultats de l’exécution du budget de l’Etat, publiés par le ministère de l’Economie, des Finances et de la promotion des Investissements. Plusieurs facteurs expliquent cette aggravation du déficit budgétaire. Il y a d’abord la baisse des recettes propres de 7,7%, à 24,1 milliards de dinars et la hausse des dépenses de 2%, à 30 milliards de dinars. D’où, une hausse des ressources d’emprunt et de trésorerie de 36,6%, à 12,5 milliards de dinars. Ainsi, l’encours de la dette publique, s’est situé au niveau de 90,3 milliards de dinars, durant les dix premiers mois de l’année 2020, en hausse de 10%, par rapport à octobre 2019. La dette intérieure représente 33,4% de l’ensemble de la dette publique, alors que la dette extérieure représente 66,6%.
Oki Faouzi