L’impartialité, pour faire avancer les causes de la paix

Ce que l’Algérie attend des Etats-Unis

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a dit au sous-secrétaire d’Etat adjoint en charge des questions du Proche-Orient au département d’Etat américain, David Schenker, ce que l’Algérie attend des Etats-Unis : l’impartialité, exigée par les défis actuels. Elle est indispensable pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international.

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui donne cette information précise que cette déclaration a été faite dans le contexte d’un échange sur «les questions régionales et internationales d’intérêt commun, y compris le Sahara occidental, le Mali, la Libye et la situation prévalant dans la région du Sahel et au Moyen-Orient». Sabri Boukadoum recevait jeudi en audience David Schenker, qui effectuait une visite de travail en Algérie les 6 et 7 janvier 2021. «Cette rencontre a été l’occasion de faire une évaluation exhaustive et franche de l’état des relations bilatérales algéro-américaines dans les divers domaines de coopération», informe le ministère. «Les deux responsables ont, par ailleurs, longuement échangé sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, y compris le Sahara occidental, le Mali, la Libye et la situation prévalant dans la région du Sahel et au Moyen-Orient», ajoute la même source. De son côté, David Schenker, a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse, que son pays participera en tant qu’invité d’honneur à la Foire internationale d’Alger prévue cette année, où les entreprises américaines exploreront des partenariats gagnant-gagnant avec leurs homologues algériens.
«Il existe de nombreuses entreprises américaines en Algérie qui créent des opportunités d’emploi et une croissance économique dans plusieurs secteurs, tels que l’industrie pharmaceutique et le secteur de l’énergie», a-t-il fait remarquer. Qualifiant les relations algéro-américaines dans le domaine économique de «fructueuses de part et d’autre», David Schenker a prédit que la nouvelle administration élue sous la direction de Joe Biden maintiendra «la même approche», à la faveur des changements survenus au niveau des lois économiques en Algérie pour attirer davantage l’investissement étranger. «Nous œuvrons aujourd’hui à aller de l’avant pour renforcer l’investissement américain direct en Algérie», a-t-il soutenu. Evoquant le domaine commercial, il a affirmé que l’Algérie dispose de potentiel pour jouer «un rôle important» en la matière tant en Afrique qu’en Europe, un critère essentiel dont les Etats-Unis tiennent compte. Le responsable a souligné que le partenariat américano-algérien «est beaucoup plus profond que la coopération politique et sécuritaire».
Il a également mis en avant la place importante qu’occupe l’Algérie en Afrique en tant que «membre important et dirigeant au sein de l’Union africaine ainsi que son rôle fructueux dans la région et son poids au niveau continental», grâce à sa position géographique, sa superficie et sa composition sociale (70% de jeunes). Et d’ajouter : «Nous avons de nombreux points en commun et vouons un respect profond et durable pour le gouvernement et le peuple algériens. Nous espérons poursuivre notre précieux partenariat dans les années à venir». David Schenker fait savoir que la politique de l’Administration américaine «est constante» concernant la région de l’Afrique du Nord, notamment l’Algérie qui joue un rôle «pionnier et fructueux» dans le continent.
«En dépit du fait que chaque administration américaine dispose de prérogatives différentes, mais cette dernière reste ‘’constante et stable’’ en ce qui concerne les approches relatives à l’Afrique du Nord, notamment l’Algérie», a-t-il fait savoir. Il a précisé, dans ce sens, que «les Administrations américaines successives, aussi bien républicaines que démocrates, ont participé au renforcement des relations avec l’Algérie», relevant «le partenariat et la coopération stratégique avec l’Algérie notamment dans le domaine économique». Au volet sécuritaire, il a réaffirmé l’engagement de Washington à le renforcer entre les deux pays notamment en matière de lutte antiterroriste et a évoqué, outre la visite de l’actuelle délégation américaine, celle effectuée en octobre dernier par l’ancien Secrétaire américain à la Défense, Mark Thomas Esper et en septembre par le chef du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), le Général Stephen J. Townsend.
Lakhdar A.