L’Algérie à l’heure du vaccin anti-Coronavirus

Des perspectives prometteuses

La pandémie de la Covid-19 aura agi comme un catalyseur de l’industrie pharmaceutique en Algérie, si les prévisions de production nationale du vaccin russe «Sputnik V», annoncées par le Directeur général de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), Kamel Mansouri, se concrétisent comme l’espèrent les Algériens.

Lors de son passage à la télévision publique, le DG de l’ANPP a fait savoir que la production du vaccin russe «Sputnik V» débutera en Algérie dans les semaines à venir. Il est temps pour l’Algérie, a-t-il ajouté, de passer du statut d’importateur de vaccins à exportateur. Selon Kamel Mansouri, les pourparlers avec la partie russe ont atteint un stade très avancé pour démarrer le processus de production du vaccin «Sputnik V» en Algérie et ce, dans les prochaines semaines. Il a précisé que cette production sera le fruit d’un partenariat entre l’entreprise publique Saidal et des entreprises privées algériennes qui ont l’expertise nécessaire dans la production de médicaments. Dans un premier temps, la production sera destinée à couvrir la demande nationale de ce vaccin, ensuite pourrait être envisagée son exportation, notamment vers les pays voisins. Pour Kamel Mansouri, la production pharmaceutique en Algérie se porte bien. Elle a enregistré, en peu de temps, des résultats positifs, ce qui a permis non seulement de réduire la facture d’importation, mais de penser aussi à augmenter les exportations. Dans l’immédiat, l’Algérie est engagée, depuis samedi, dans la campagne de vaccination contre la Covid-19, prévue tout au long de l’année 2021. Après Blida où elle a commencé, puis le lendemain à Alger, c’est au tour d’une vingtaine de wilayas, les plus impactées par l’épidémie de la Covid-19, à procéder à la vaccination. Elles ont reçu leurs lots respectifs du vaccin russe, «Sputnik V», conformément au dispatching arrêté par le ministère de la Santé. Les critères fixés pour la constitution des lots sont la taille de la population et le nombre de cas de contaminations au virus. La directrice des approvisionnements à l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Zoulikha Smai Benkedadra, a précisé que des représentants des wilayas concernées prennent part à l’opération d’acheminement, depuis l’IPA, des convois qui leur sont destinés et ce, sous une escorte renforcée de la Gendarmerie nationale. Elle a ajouté que parmi les wilayas récipiendaires du vaccin russe, figurent Alger, Tizi-Ouzou, Tipasa, Sétif, Oran, Jijel, Tlemcen, Batna, Mostaganem ainsi que Ouargla et Biskra, sachant que le transport des vaccins se fera par route et par voie aérienne, pour les destinations les plus éloignées. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad avait assuré dimanche que la quantité de vaccins que recevra l’Algérie sera «suffisante» pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Ainsi, après un premier lot de 50.000 doses du vaccin russe «Sputnik V», reçus vendredi, à l’aéroport militaire de Boufarik (Blida), un premier lot de 50.000 doses également du vaccin anti-Covid-19 anglo-suédois AstraZeneca- est arrivé lundi après-midi à l’aéroport international Houari Boumediene (Alger). Concernant les aspects logistique et organisationnel, Zoulikha Smai Benkedadra a assuré que l’IPA s’est préparé, depuis des mois, pour la réception et la distribution de tous types de vaccins, quels que soient leurs modes de conservation ainsi que la quantité à manipuler, soit de 2 à 8 degrés ou de – 20 à -70 degrés.
Lakhdar A.