La citadelle d’Alger dévoile ses secrets et son passé rayonnant

«Dar Es’Soltane»

La citadelle d’Alger ou «Dar Es’Soltane», site historique et archéologique, siège de l’autorité politique durant les dernières années de la régence d’Alger, connaît une animation et une activité notable depuis l’annonce faite, fin novembre 2020, par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (Ogebc) d’ouvrir la partie restaurée de ce site aux visiteurs.

Une affluence appréciable du public est enregistrée dans ce site singulier qui regroupe plusieurs bâtisses, où les jeunes viennent à la découverte des lieux et de leur histoire alors que les plus âgés sont animés par la nostalgie et la volonté de voir le résultat des travaux de restauration. Des guides de l’Ogebc proposent une visite à travers les parties restaurées de la citadelle en mettant en valeur l’aspect esthétique et les particularités architecturales de ce site et des fortifications qui l’entourent. L’office impose cependant des visites guidées limitées à deux personnes par séance qui auront l’occasion de voyager à travers le temps et l’histoire grâce aux informations des guides et des reconstitutions qui permettent une vision de Dar Es’Soltane avant la colonisation française et les différentes modifications qui y ont été opérées.
Les visiteurs peuvent également s’informer sur les techniques de construction de l’époque, ayant donné les somptueux palais et mosquées de la citadelle, sur les fortifications, mais aussi sur celles relatives à l’approvisionnement en eau, les aqueducs à souterazi notamment. Pas moins de sept batteries totalisant près de 200 canons protègent la citadelle qui compte également des ateliers de fabrication d’armes, de munitions et de poudre à canon. Les travaux de construction de cette ensemble de 1.5 hectare avait commencé en 1516 pour être terminé en 1591 avant de devenir en 1818, le siège de la régence et le centre du pouvoir. Au début de la colonisation française, le site a été rapidement occupé et transformé en centre militaire avant que de nouveaux ouvrages ne viennent dénaturer la citadelle comme une caserne et un musée militaire installé par les généraux de l’armée coloniale en lieu et place des jardins. Les visiteurs sont conviés, tous les jours entre 9:00 et 17:00, à découvrir le quartier des janissaires, le bain des janissaires et le Bastion 5 accompagnés de guides de l’office qui veillent au respect des mesures de prévention contre la propagation du coronavirus.

Les dossiers de réhabilitation de 32 sites historiques à l’étude
Les dossiers de réhabilitation et de restauration de 32 sites historiques et de vieilles bâtisses dans le secteur sauvegardé de la Casbah d’Alger sont à l’étude, a annoncé lundi le conservateur du patrimoine culturel à l’Agence nationale des secteurs sauvegardés (ANSS). Lors d’une Journée d’étude, organisée au Centre des arts et cultures du Palais des Rais (Alger) à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la Casbah (23 février), M. Bilal Irmouli a précisé que, dans le cadre des efforts de préservation et de sauvegarde de la mémoire, l’Agence nationale des secteurs sauvegardés a entamé l’étude des dossiers de réhabilitation et de restauration de 32 sites historiques et de vieilles bâtisses dans la Casbah d’Alger, dont Jamaâ Sidi Benali, Jamaâ Sidi M’hamed Cherif, Jamaâ Sidi Abdallah.
Passant en revue les textes juridiques régissant le classement de la Casbah d’Alger, l’intervenant a fait savoir que l’inscription de ce site historique au patrimoine national, proposée en 1973, s’est concrétisée en une année plus tard, en 1992, la Casbah d’Alger est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, a-t-il ajouté, rappelant la création du secteur sauvegardé en 2005, le lancement de travaux d’urgence en 2008 et l’adoption du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS) en 2012. Le conservateur du patrimoine culturel a, en outre, indiqué que l’Agence nationale des secteurs sauvegardés, qui est régie la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel, «veille à la mise en œuvre du PPSMVSS et à la préservation du caractère patrimonial du secteur sauvegardé et programme la mise en œuvre des opérations de conservation, de restauration et de valorisation prévues dans le PPSMVSS».
Quant à l’exécution du PPSMVSS, M. Irmouli a affirmé que «suite à la nouveauté qui a touché le secteur sauvegardé, le plan permanent, considéré aujourd’hui comme outil de gestion du secteur, se substitue au plan d’occupation des sols (POS)». Après l’inscription de la vieille ville de Miliana, la liste des secteurs sauvegardés compte à présent 23 sites, a-t-il expliqué, précisant que l’élaboration du plan permanent passe, conformément au décret exécutif 03-324, par trois étapes. Le diagnostic, puis le projet des travaux urgents, d’analyses historique et méthodique de l’avant-projet, et enfin, la rédaction finale du plan. Lors de cette journée d’étude, plusieurs communications ont été présentées au sujet de «la carte archéologique» par des chercheures du Centre national de recherche en archéologie (CNRA) et du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). Dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la Casbah, l’exposition de la céramique et de l’artisanat (ustensiles et habits traditionnels) propres à Alger, se poursuit jusqu’au 25 février courant au Bastion 23.
R. C.