L’Algérie se base sur le droit international

Les évolutions de la situation au Mali, en Libye et au Sahara occidental ont été abordées par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, dans son entretien accordé à Radio Algérie internationale. Il a rappelé que la position de l’Algérie a toujours été la même : en tant que pays voisin, le Mali est notre profondeur stratégique vers le Sud.

L’absence d’organisation étatique en Libye a laissé le champ libre à différents groupes terroristes et du grand banditisme aussi, ce qui a compliqué la situation. Avec l’accord des Maliens et de tous les partenaires internationaux, y compris les plus grands, les 5 membres permanents du Conseil de sécurité, l’UE, l’OCI, la Cedeao, les pays de la région, l’Algérie a été le chef de file de la médiation internationale. L’action algérienne, notamment depuis l’arrivée du Président Tebboune, a été de mettre l’accent sur la réconciliation entre les différentes parties maliennes, avec une implication beaucoup plus grande de l’Algérie, qui a été concrétisée par la réunion de Kidal où, pour la première fois depuis six ans, a fait observer Sabri Boukadoum, les autorités maliennes de Bamako se sont rendues à Kidal pour tenir une réunion sous drapeau malien.
Au Mali, l’Algérie a affirmé au plus haut niveau de l’Etat qu’elle allait accompagner la transition actuelle avec l’objectif de régler les problèmes constitutionnels le plus vite possible. Il fait savoir que dans moins d’une année, il y aura des élections présidentielles, ce qui permettra de réconcilier les Maliens, de refaire les institutions. Il estime nécessaire la fidélité scrupuleuse et l’application des Accords d’Alger. En Libye, l’Algérie continue de travailler avec ses partenaires libyens et à la demande de toutes les parties libyennes. Sabri Boukadoum relève que depuis 4-5 mois, il n’y a pas eu de violences, même si la tension reste très élevée. Concernant la présence étrangère, «que nous ne souhaitons pas», insiste-t-il, elle est toujours présente. La Libye a des institutions unifiées et il sera facile de faire partir les forces étrangères.
Il fait constater que l’Algérie n’exporte pas d’armes vers la Libye, mais des ingénieurs qui ont remis en marche la principale usine électrique à Tripoli. Concernant le Sahara occidental, une question de décolonisation qui concerne les Sahraouis et les Marocains, le ministre a souligné que l’Algérie se base sur le droit international et ses convictions profondes comme le droit à l’autodétermination : pas de règlement sans la consultation libre et transparente des gens concernés, c’est-à-dire le peuple du Sahara occidental. L’Algérie appuiera ce que les Sahraouis décideront.
L. A.