La majorité de la mouvance démocratique opte pour le rejet des législatives du 12 juin

Alor que 2.500 formulaires de candidatures y ont été retiré

L’élection des nouveaux membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) prévue le 12 juin prochain pour laquelle pas moins de 2.500 formulaires de candidatures furent, jusqu’à jeudi dernier, retirés, dont 1.250 par des partis politiques, se tiendra sans la majorité de la mouvance démocratique qui a opté pour le rejet de cette échéance électorale.

« Y prendre part, ne participerait-il pas à la légitimation de la situation actuelle ? A la légitimation de l’effondrement dans tous les domaines ?», s’était interrogée la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louiza Hanoune, lors de la réunion du Comité central de son parti, organisée les 13 et 14 mars courant. Après la dilapidation des richesses de l’Algérie, indique, pour sa part, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Bellabes, le système politique qui oppresse le peuple algérien est en passe de dilapider le capital symbolique de la révolution libératrice du joug colonial en 1962, faisant référence à la répression et à l’emprisonnement des manifestants, des militants politiques et des activistes de la société civile.
«C’est sur ce fond fait de répression, de maintien en prison de détenus d’opinion, de restriction des libertés individuelles et collectives et de régression économique et sociale que le pouvoir en place, disqualifié à deux reprises par un boycott massif et historique des urnes, s’apprête à jouer une nouvelle tragi-comédie électorale le 12 juin prochain», a-t-il dit dans son allocution d’ouverture des travaux du Conseil national de son parti tenu samedi dernier. Le Comité central du PT, a ajouté Louiza Hanoune, a appuyé la non-participation aux élections législatives du 12 juin prochain sur la conviction que le rendez-vous n’est pas une demande du peuple et que le résultat est connu d’avance, étant donné que le jeu électoral a été fermé hermétiquement par le pouvoir en place. «Les élections du 12 juin auront pour conséquence de caporaliser les institutions élues via une société civile fabriquée (…). Ces élections portent en elles l’étranglement du multipartisme, l’indépendance des syndicats et des associations.
C’est-à-dire la destruction de la démocratie politique. Et vont vers la mise en place d’un système entièrement totalitaire», a-t-elle fait observer. Depuis le début, a rappelé Mohcine Bellabes, le RCD parlait de la nécessité d’entrer dans une nouvelle phase politique, démocratique, pour une véritable rupture, parce que seule cette rupture avec l’ancien système est à même de régler cette crise. «Le pouvoir en place est incapable d’ouvrir un dialogue sérieux pour aller à une véritable transition démocratique faute de ne pouvoir neutraliser le Hirak par la répression», a-t-il ajouté. Le Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition dont le Conseil national devant décider de la participation ou non à ce rendez-vous électoral du 12 juin prochain, est prévu pour le 3 avril, pourrait emboîter le pas au RCD et au PT.
En dépit, susurre-t-on, de tout ce qui se dit après la rencontre de ses responsables avec le chef de l’Etat dans le cadre des consultations initiées par Abdelmadjid Tebboune. Animé par son sens de la responsabilité et ses devoirs patriotiques envers la nation algérienne, le FFS, éternel fervent défenseur et initiateurs des solutions consensuelles, concertées et transparentes, a saisi l’opportunité de cette rencontre demandée par le chef de l’Etat afin d’alerter et de mettre en garde les décideurs actuels sur la gravité de la situation globale du pays et des retombées désastreuses d’entretenir ce statu quo, avait indiqué, Hakim Belahcel, membre de l’Instance présidentielle du parti. Estimant que les échéances électorales ne peuvent constituer à elles seules, dans un contexte politique, la voie de sortie de crise.
Rabah Mokhtari