L’Algérie réaffirme sa «position pérenne»

Deuxième visite de Boukadoum en Libye depuis le début de 2021

L’Algérie a, toujours, joué un rôle de premier plan dans la relance des négociations entre les médiateurs qui œuvrent pour trouver une solution politique à la crise libyenne qui dure depuis dix ans.

D’un observateur à un éventuel médiateur, l’Algérie refuse catégoriquement toute intervention armée en Libye et se dit «prête à aider et accompagner le peuple libyen dans son combat pour la paix et la réconciliation nationale». Entièrement solidaires envers les Libyens et attachés au règlement politique du conflit, les autorités algériennes se disent prêtes à jouer un rôle clé dans le règlement de la crise. Elles ont toujours proposé leur médiation dans l’objectif de restaurer une paix durable et préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays, coupé en deux depuis 2011, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a réitéré l’attachement de l’Algérie à la solution politique, affirmant, lors de sa visite de travail effectuée, avant-hier, à Tripoli en Libye, que «la sécurité et la stabilité de la Libye demeurent notre seul objectif.
Ce qui fait le bonheur de ce pays nous réjouit comme son malheur nous attriste», a-t-il noté. Cette visite a, sans-doute, pour objectif de réitérer le soutien constant et continu de l’Algérie à la Libye ainsi que son engagement pour aider son peuple à consolider son avenir politique et son économie, et ce, malgré la situation sanitaire, sécuritaire et financière préoccupante. «Cette visite de travail constitue une opportunité de renforcer les relations bilatérales et réaffirmer le soutien continu de l’Algérie aux efforts visant l’unification des rangs et la préparation des échéances importantes à venir dans ce pays», a écrit, M. Boukadoum, dans un tweet sur son compte officiel. Il a mis l’accent, à l’occasion, sur l’importance de poursuivre les efforts engagés par les pays médiateurs afin de trouver une solution politique durable, sécuriser le pays et restaurer la paix dans la région. L’objectif est de garantir une confiance mutuelle entre les deux pays frères qui se sont engagés depuis des mois dans «un processus unitaire».
L’Algérie espère voir le processus politique aboutir. Cette rencontre diplomatique était l’occasion pour le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah et le ministre des Affaires étrangères algérien d’échanger les différentes questions politiques, économiques et sécuritaires. «Il a été question lors de cette entrevue de l’intensification de la coordination et des consultations politiques (entre les deux pays) autour de différentes questions d’intérêt commun», a indiqué un communiqué du Gouvernement libyen, ajoutant que «les deux parties sont tombées d’accord sur la nécessité de la poursuite de la coopération et des consultations afin de faire face aux dangers qui menacent la région, à l’image du terrorisme, du crime organisé transfrontaliers, du trafic de stupéfiants, de la contrebande d’armes et de l’immigration clandestine». A l’issue de cette entrevue, les deux parties ont décidé d’accorder «la priorité aux réunions de préparation de la 14ème session de la haute commission mixte», a noté le même document.
Le ministre des Affaires étrangères algérien s’est, également, entretenu, au cours de cette visite, entretenu avec le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed El-Menfi, qui a salué «le rôle de l’Algérie dans la sécurité et la stabilité de la Libye», soulignant, à l’occasion, «l’attachement de la Libye à consolider la coopération dans divers domaines avec les frères Algériens et l’importance de raffermir ces relations», selon le même communiqué. Quant à l’objectif de cette visite, il est clair, réitérer la position pérenne de l’Algérie face au conflit libyen et réaffirmer son soutien diplomatique au processus politique, la réconciliation nationale et l’organisation des élections loin de toute ingérence étrangère.
Des objectifs que partage le président du Haut Conseil de l’Etat, Khaled El Mechri, a passé en revue «les relations bilatérales sur les plans politique, sécuritaire et économique ainsi que les perspectives du processus du règlement politique libyen», a indiqué le même document. Pour rappel, c’est le deuxième déplacement diplomatique du MAE algérien, Sabri Boukadoum à Tripoli depuis le début de l’année. Cette fois-ci, il a été accompagné par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Kamel Beldjoud ainsi que d’une importante délégation de hauts responsables qui, à leur tour, se sont entretenus avec différents hauts responsables politiques libyens.
Samira Takharboucht