Des études d’évaluation des ressources forestières et de la nappe alfatière bientôt lancées

Directeur général des forêts

Le Directeur général des forêts (GDF), Ali Mahmoudi, a indiqué avant-hier que les études d’évaluation et d’inventaire des ressources forestières nationales et de réhabilitation de la nappe alfatière seront bientôt lancées, afin d’actualiser les données qui datent de plus d’une décennie.

«Ces deux études qui seront confiées de gré à gré au Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder) sont nécessaires car elles permettront d’actualiser les données de la DGF », a affirmé M. Mahmoudi. À ce propos, il a fait observer que le dernier inventaire sur le patrimoine forestier national et de la nappe alfatière remonte à 2008. La première étude, intitulée «l’inventaire forestier national» concerne l’évaluation de tout le patrimoine forestier, depuis la strate arborée jusqu’à la strate herbacée. Selon le DGF, cette étude «revêt une grande importance car elle permettra, à partir des nouvelles données mises à jour, de concevoir une gestion rationnelle et durable de ce patrimoine surtout avec l’ouverture des massifs forestiers à l’investissement».
Quant à la seconde étude, M. Mahmoudi a expliqué qu’elle porte sur l’élaboration d’un Plan d’action de réhabilitation des nappes alfatières à travers la délimitation des surfaces de cette espèce et la classification des nappes alfatières. A ce propos, le DGF a affirmé que l’alfa fait partie des produits forestiers non ligneux (produits forestiers en dehors du bois), qui peuvent «grandement» contribuer à l’économie nationale. À cet égard, il rappelle qu’auparavant ce produit alimentait l’usine à pâte à papier qui existait à Mostaganem, mais cette filière a connu une baisse drastique depuis les années 1970. De son côté, Houari Djardini de l’inspection générale de la DGF a fait constater que la production alfatière nationale a régressé de 99% sur une période d’environ 45 ans.
«La production est passée de 91.645 tonnes par an en 1963 à 956 tonnes par an en 2007, actuellement elle ne dépasse guère les 400 tonnes», a-t-il argué. M. Djardini a imputé ce déclin principalement à la désaffection des opérateurs chargés de la récolte et à la raréfaction de la main-d’œuvre en raison de la pénibilité du travail d’arrachage et l’absence d’industriels demandeurs de cette matière première. «Les quantités récoltées par les riverains sont utilisées pour la vannerie», a-t-il noté, rappelant que cet artisanat pratiqué en Algérie depuis des siècles utilise les fibres végétales de l’alfa pour la confection des ustensiles de cuisine et des couffins et paniers notamment. Sur la superficie globale de ce patrimoine, le responsable à la DGF a indiqué que les nappes alfatières s’étalent sur près de 3,8 millions hectares dont 2,7 millions hectares sont considérés comme productifs.
Manel Z.