Le tremblement de terre du 21 mai 2003 est toujours présent !

Bordj-Menaiel

La localité de Bordj-Menaiel n’a rien vu venir de la part des autorités. C’est une ville qui recule de plus en plus dans le contexte socio-economique, socio-sportif, socio-culturel, socio-commercial : ses habitants se sentent abandonnés par les pouvoirs publics depuis le seisme du 21 mai 2003 qui a frappé de plein fouet la ville de Bordj-Menaiel

La localité de Bordj-Menaiel n’a rien vu venir de la part des autorités. C’est une ville qui recule de plus en plus dans le contexte socio-economique, socio-sportif, socio- culturel, socio-commercial : les habitants de Bordj-Menaiel se sentent abandonnés par les pouvoirs publics depuis le seisme du 21 mai 2003 qui a frappé de plein fouet la ville de Bordj-Menaiel, rien n’a changé, c’est un vrai cauchemar, le seisme est toujours présent au niveau de l’avenue colonel Amirouche, ruelle principale des Bordjiens, il suffit de faire une randonnée à pied ou en voiture pour s’apercevoir du désastre qui persiste encore, rien n’a changé et la population est soumise à de graves dangers, certaines constructions sont menacées d’effondrement, on dirait que la bombe d’Hiroshima est tombé à Bordj-Menaiel, les habitants de cette paisible ville au passé bien lointain vivent le cauchemar et des nuits froides lorsqu’ils repensent au tremblement de terre du 21 mai 2003 et où la température avait chuté à cette époque remarquablement qui les obligeaient à errer des nuits de crainte que des secousses fortes se produisent, vu leurs habitations devenues fragiles : le seisme en lui-même était un cauchemar dans le sens propre du mot, un tremblement de terre qui est resté ancré dans les esprits des familles dont la plupart ont été endeuillées, beaucoup ont perdus des êtres chers à l’image des regrettés Hocine Hamrioui et de l’epouse de Abdelmalek Hamrioui et ses deux enfants, de la docteresse Sid-Rouhou, de sa maman et ses deux soeurs, des Madene Said, de Madene Moh Seghir, de Youssef Azzoune, de Seddiki, de l’epouse à Derouazi Ali, des Hireche, des Saheb, des Medjeber, des Dif, des Benchiha,des Saheb,et autres, les HLM au nombre de trois sont tombés comme des châteaux de cartes et ou en compte plus de 94 morts. sans oublier les Djoudi et les enfants de Mokhfi Abdenour, nous n’allons pas les citer tous afin de ne pas réveiller les esprits en les entachants de beaucoup de chagrins, ils sont morts, c’est des chahids auprès de Dieu ! Le mercredi 21 mai 2003 à 19h44, la wilaya de Boumerdès a été frappée par un fort séisme d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter.

Ce tremblement de terre, dont l’épicentre a été localisé à 7 km au nord de Zemmouri, a provoqué la mort de 1 391 personnes et engendré d’énormes dégâts matériels. L’ampleur des dégâts a conduit le gouvernement à déclarer les 32 communes de la wilaya de Boumerdès sinistrées, et ce, par arrêté ministériel du 24 mai 2003. Le mercredi 21 mai 2003 restera longtemps inscrit dans la mémoire des Boumerdassis en souvenir de ce terrible tremblement de terre qui avait ébranlé toute la région. C’est le séisme le plus meurtrier qu’a connu l’Algérie depuis 1980. Le bilan fait état de 2 275 morts, 10 147 blessée et plus de 15 000 sans-abri, des bâtisses se sont littéralement effondrées. Apocalyptique cet effondrement en millefeuilles des immeubles, celui de l’habitat sera le plus durement touché avec 95 243 logements, soit 84% du parc logement de la wilaya, seront endommages à des degrés divers. Le secteur de l’éducation se verra amputer de 40 établissements totalement effondrés alors que 372 autres sur les 432 dont dispose le département ont été ébranlés. Les secteurs de l’enseignement supérieur de la formation professionnelle, de la santé, de l’hydraulique et de l’énergie ont été également sinistrés. 69 blocs de l’Université ont été touchés, des centres de formation professionnelle d’apprentissage sont tombés en ruines, des policliniques et salles opérations sont endommagés. L’hôpital de Thenia s’est effondré à 90%, les châteaux et réservoirs d’eau, les équipements des stations d’épuration et de traitement des eaux usées des conduits de gaz et des supports d’électricité n’ont pas été épargnés. Une grande catastrophe naturelle qui n’a épargné personne et à cela s’ajoutent les 206 km de route et les 40 ouvrages d’art endommagés, 8 mosquées détruites et 162 autres endommagées.

Aucun secteur n’en est sorti indemne. Qui pourra oublier cette terrible soirée du 21 mai 2003 ? En moins de trente secondes, le peuple algérien a vécu un drame majeur. Il était 19 h 44, une journée caniculaire allait se terminer pour laisser place à une nuit réparatrice avec l’espoir de pouvoir bénéficier de températures plus clémentes que celle de la journée. Oh, que non ! Le ventre de la terre déversa brusquement son énergie destructrice, tout se mit à trembler et à gronder, personne n’avait réalisé sur le coup ce qui se passait, on voyait juste les grands arbres qui entonnaient, les constructions se secouer comme si un engin les poussait pour les déraciner du sol. On avait pensé que c’était la fin du monde. A ce moment précis, on entendit des cris qui fusaient de partout, que ce soit à Réghaïa, à Boumerdès à Bordj-Ménaiel, à Boudouaou, à Khemis El Khechna, à Dellys, Sidi Daoud, Naciria Cap-Djinet, Thenia, aux Issers tout le monde criait : c’est le séisme ! Sortez ! C’était la ruée vers la porte de sortie tout le monde se précipitait vers la sortie, les gens étaient apeurés et paniqués par le tremblement de terre. Personne ne comprenait réellement ce qui se passe car rien n’était à sa place. L’être humain était impuissant devant ce phénomène, c’était la force divine. Pendant des secondes interminables, la terre ondulait, la mer reculait, les bâtiments vacillaient et le brouhaha était assourdissant. De l’eau montait des puits, des rugissements et la poussière envahissait l’air, puis ce fut un long silence et une grande peur se lisait sur tous les visages. Ils venaient d’encaisser le coup par surprise. C’était un séisme qui venait ébranler le centre du pays, il fut le plus meurtrier qu’ait connu l’Algérie depuis des siècles et le second évènement ayant affecté le nord du pays après celui d’El Asnam le 10 octobre 1980 en plus des drames causés par la catastrophe, les pertes humaines ont été énormes, 2 274 personnes périrent dont 1 391 dans la seule wilaya de Boumerdès ,des milliers de blessés ont été dénombrés.

La mort étant présente partout, c’était la première fois que l’on voyait autant de morts. D’innombrables bâtisses se sont écroulées tel un château de cartes, des scènes frappantes choquantes, indélébiles. Des milliers de morts, des handicapés à vie et des familles traumatisées amputées de leurs membres. La blessure était profonde la douleur et le souvenir de la catastrophe sont ravivés à chaque réplique. Les Madéne Moh Seghir, les Madene said, sans oublier les Madene Boualem, dit Bouliliche le blagueur, de Bordj Menaiel a été handicapé à vie. Il a souffert le martyr. Il a rendu l’âme dix années plus tard. La région a été ébranlée lors de la secousse tellurique du 21 mai 2003, alors qu’elle était classée zone 3, elle est reclassée zone 2, c’est dire que le danger est encore là et qu’il faudrait vivre avec le spectre du séisme. A travers toute la wilaya de Boumerdès, les fans du sport roi commencent à rentrer chez eux pour suivre à la télévision la finale de la coupe d’Europe des clubs, soudainement la terre a commencé à rugir, la mer s’est retirée sur plusieurs dizaines de mètre dans toute la côte, des villageois ainsi que des propriétaires de maisonnettes possédant des puits ont vu jaillir de l’eau. Après de longs moments de silence des cris de douleur sont perceptibles dans chaque ville, dans chaque village, dans chaque douar. Tout le monde criait et pleurait à chaudes larmes. Il était 19h 44, la longue nuit venait de commencer à dans la wilaya de Boumerdès et ses environs. La secousse tellurique dans sa course folle a emporté des centaines de blessés. Elle a causé tant de malheurs et de tristesse dans chaque famille qui était impuissante devant l’étendue des dégâts. 21 mai 2013, dix années après, les séquelles sont toujours là, il suffit qu’un tremblement de terre se manifeste ailleurs comme celui de Jijel tout récemment, pour que la population de Bordj-Menaiel commence à trembler et à se remémorer des souvenirs tragiques et douloureux.

R.R