Où sont ensevelis les déchets nucléaires ?

Alors que la France tarde à assumer ses responsabilités historiques sur les essais nucléaires qu’elle a effectués en Algérie, sous couvert de recherche scientifique, c’est l’Etat algérien qui a rempli son devoir en confiant à l’Armée nationale populaire (ANP) la mission de sécuriser, assainir et protéger les sites dans les zones concernées par les risques dus à la pollution radioactive.

Les citoyens ne peuvent plus s’approcher des zones polluées. Le phénomène lié à l’enlèvement aléatoire des déchets radioactifs a été éradiqué. La situation radioactive fait l’objet d’un suivi continu. Les réticences, voire le refus, de la France de faire le moindre geste sur ce dossier serait dû au blocage de milieux de l’armée française. ­­­Il faut rappeler que le Centre saharien d’expérimentation militaire (CSEM) a été construit en 1957 dans le Sud de l’Algérie, alors sous occupation coloniale, plus précisément à Reggane, où le premier essai atomique français a été effectué le 13 février 1960. Les Algériens ne cessent d’exiger de la France qu’elle reconnaisse les dégâts causés par ses expériences nucléaires et qu’elle accorde aux régions et aux populations touchées réparations et indemnisations.
Mais la France est-elle en mesure de faire ce geste indispensable pour rendre crédible le travail mémoriel engagé avec l’Algérie? Des voix françaises d’experts se sont élevées, il y a quelques mois, pour appeler le gouvernement français à collaborer avec les autorités algériennes afin que soient retrouvées les matières radioactives enfouies dans le Sud algérien en conséquence des essais nucléaires effectués par la France coloniale. Ils demandent que la France fournisse à l’Algérie «l’aide technique» et «l’apport d’informations sur les zones où elle a enterré les déchets», pour mettre un terme à un problème humanitaire.
Car la France garde toujours secrètes les cartes des endroits où les déchets nucléaires sont ensevelis. Il est temps, également, que la France ouvre ses archives et mette en œuvre, de façon rapide, ces mesures pour sortir du déni ce chapitre sur les essais nucléaires. Il y a près de trois mois, le général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), en recevant au siège de l’Etat-major de l’ANP, le général d’armée, François Lecointre, chef d’Etat-major des Armées françaises, a évoqué la problématique liée à la réhabilitation des deux anciens sites d’essais nucléaires français, à Reggane et In-Ikker, et les cartes topographiques permettant la localisation des zones d’enfouissement, non découvertes à ce jour, des déchets contaminés, radioactifs ou chimiques.
Lakhdar A.