Retour au stockage de l’eau

Le programme d’urgence mis en application

Depuis samedi, la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL) a mis en application un programme d’urgence d’alimentation en eau potable (AEP) au niveau de la capitale. En résumé : l’eau ne sera distribuée que durant 8 heures par jour, quotidiennement pour certaines communes et un jour sur deux pour d’autres communes.

Au deuxième jour de ce programme d’urgence, selon divers échos, son application a fait des mécontents qui ont constaté que les robinets sont restés à sec dans la plage horaire où l’eau est censée couler à flots. Défaut de pression qui empêche l’eau d’arriver aux étages supérieurs des habitations ou non respect des horaires de distribution dans les quartiers concernés par la persistance des coupures? Des ménages ont été privés d’eau pour on ne sait quelle raison. La SEAAL a pourtant assuré que tous ses cadres étaient à pied d’œuvre pour la réussite de l’opération. Anticipant sur les cas de mécontentement, elle a invité les citoyens à signaler à sa cellule de communication toute panne ou perturbation dans la mise en œuvre du programme d’urgence. La SEAAL a, également, affirmé que la wilaya veille à la stricte application de ce programme d’urgence.
Le wali d’Alger, Youcef Cherfa, a expliqué que cette situation est due à la baisse des niveaux des barrages, résultant de la sécheresse que vit le pays depuis plus de 3 années. Pour y faire face, «nous avons mis en place un programme de distribution qui touche tous les quartiers et avec des horaires qui doivent être respectés par tous les intervenants sur ce réseau, conformément au classement des communes et nous demandons aux citoyens de nous accompagner dans l’application de ce programme, d’économiser et de stocker l’eau», a-t-il déclaré. Toutefois, le wali d’Alger a tenu à rassurer: c’est une situation «conjoncturelle», tout en promettant qu’elle se stabilisera à partir de juillet, d’août et de septembre pour entrer, par la suite, dans une stabilité durable en terme d’AEP.
Rappelant le lancement d’un programme urgent dès le mois de juillet prochain, relatif à l’exploitation de 51 puits profonds qui permettra de fournir quelque 80.000 m3 supplémentaires, Youcef Cherfa ajoute qu’à partir des mois de juillet et d’août prochains, «nous reviendrons vers la mise en service de trois stations de dessalement d’eau de mer, en sus du programme d’exploitation des eaux superficielles». Sur instructions du président de la République, le wali d’Alger a rappelé le lancement, dans les toutes prochaines semaines, de la mobilisation des eaux superficielles, ainsi que l’entame de l’opération de réalisation de 120 puits profonds et de (nouvelles) stations de dessalement d’eau de mer, en vue de les préparer pour l’après-septembre».
Trois programmes d’alimentation en eau potable sont appliqués depuis samedi au niveau de la capitale : le premier concerne 14 communes qui seront alimentées quotidiennement de 8h00 à 14h00 ; le deuxième programme prévoit une alimentation en eau potable un jour sur deux de 8h00 à 16h00 et concerne 20 communes ; le troisième programme concerne 23 communes qui seront alimentées en eau de 8h00 à 14h00 mais selon un système de distribution hybride : certaines communes seront alimentées quotidiennement et d’autres un jour sur deux. Concernant Oran, le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, a promis que le problème de perturbation dans l’approvisionnement en eau potable dans la wilaya sera résolu prochainement à travers une série d’opérations et projets : la réhabilitation de la station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaa (zone Est), la réalisation d’une seconde station de dessalement au niveau de Cap Blanc dans la commune d’Ain El Kerma (zone Ouest), en plus de la réhabilitation de la canalisation de transfert d’eau de la zone est (une partie du couloir Mostaganem-Arzew-Oran « MAO ») dont la vétusté a un effet dans la coloration des eaux.
«A quelque chose, malheur est bon», le rationnement de l’eau a amené les Algériens à prendre conscience de la situation hydrique de leur pays. Les scènes de gaspillage de l’eau seront-elles encore tolérées? Pas sûr. Qui osera, au vu et au su de tous, laver à grande eau la façade de son magasin et le trottoir attenant ou son véhicule, à l’aide d’un tuyau branché de surcroît sur la canalisation avant le compteur, sachant qu’il n’aura rien à payer pour ce gaspillage s’il laisse l’eau couler sur le trottoir pendant qu’il discute longuement au téléphone ?
Lakhdar A.