Les services de sécurité invités à doubler de vigilance et de prudence dans leur action

Phénomène de la traite des personnes

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a invité, avant-hier jeudi, les services de sécurité à doubler de vigilance et de prudence dans leur action s’agissant du phénomène de la traite des personnes qui s’est aggravé, en raison de la pandémie qui a noyé de grandes catégories dans la pauvreté accrue.

Faisant d’elles, a indiqué un communiqué du CNDH, des proies faciles pour les trafiquants qui tirent profit de la misère des gens pauvres et vulnérables pour les impliquer dans le réseau de la traite, moyennant la fausse publicité, la ruse, la fraude ou encore la violence. Appelant, à l’occasion, à l’implication de la société civile, la presse et les militants des droits de l’Homme dans la sensibilisation quant à la dangerosité du crime de la traite des personnes. Afin de lutter contre ce fléau, rappelle le CNDH, l’Algérie a mis en place un arsenal juridique, d’abord, en modifiant le code pénal qui qualifie la traite des personnes comme crime à part entière, puis, en ratifiant la convention des Nations unies sur la criminalité transnationale organisée et son protocole additionnel, dit de Palerme, sur la traite des personnes. « Le dernier amendement constitutionnel de novembre 2020 a mentionné, expressément, ce crime, ce qui prouve l’existence d’« une volonté politique claire en vue de lutter contre le phénomène et extraire définitivement ses racines de notre pays », a poursuivi la même source.
Faisant remarquer que l’Algérie a également procédé à la création d’une Commission nationale au niveau du Premier ministère, en charge de la prévention et de la lutte contre la traite d’êtres humains, à travers la mise en place des politiques et la mobilisation des moyens indispensables à la lutte contre ce phénomène. La traite d’êtres humains, a ajouté le CNDH dans son communiqué, est un crime grave. Car, note la même source, il transforme l’Homme en une marchandise par des bandes ou des individus, d’autant que les femmes, les enfants et les hommes sont exploités dans la prostitution, le travail forcé, la mendicité, le mariage forcé, le trafic d’organes et dans les réseaux du crime. « 30% des victimes sont exploitées dans la prostitution, 30% dans le travail forcé, 29% dans la mendicité et 01% dans le trafic d’organes », a encore indiqué le CNDH, citant le rapport annuel (2020) de l’ONU (Organisation des Nations unies) concernant les drogues et le crime.
Mettant en avant son rôle dans la formation et la consolidation des compétences de la Police judiciaire en matière de mesures régissant la lutte contre la traite des personnes, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a, à l’occasion, relevé l’intérêt tout particulier devant être accordé aux victimes de ce phénomène. Notamment, a encore poursuivi la même source, les femmes et les enfants, en les prenant en charge, les assistant et leur évitant toute sanction à cause la mendicité qu’ils exercent sous la contrainte, la pression ou la menace des bandes criminelles. Notons que la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains a été placée cette année sous le thème « Les voix des victimes mènent la voie ».
Rabah M